"A Rufisque, tous les cimetières sont pratiquement pleins"

Mercredi 17 Avril 2019

Les morts risquent d’être un fardeau sous peu si les autorités ne travaillent pas à ériger de nouveaux cimetières. C’est ce qu’a fait savoir l’imam de la grande mosquée de Rufisque, Saliou Bamar Ndiaye, après avoir longtemps constaté le rythme soutenu des enterrements au cimetière de Dangou (Rufisque-Nord).
 
«J’habite à côté du cimetière. Et si vous voyez le nombre de personnes qu’on y enterre quotidiennement, vous vous rendrez compte que nous-mêmes, populations de Rufisque, risquons d’avoir des problèmes dans quelques années si une solution n’est pas trouvée (…) Ce qui reste comme espace ne correspond à absolument rien par rapport au nombre de personnes qui sont enterrées par jour », a averti le guide religieux qui s’est exprimé en marge de la cérémonie officielle du Gamou annuel de Dangou, tenu le week-end.

 La moyenne est de « huit enterrements par jour », d’après le gardien de ce cimetière qui est le plus grand de la ville à côté de ceux de Thiawlène (Rufisque-Est) et Diokoul (Rufisque-Est).  Le constat est le même aussi pour l’unique cimetière catholique de la ville. « Au niveau de Rufisque, tous les cimetières sont pratiquement pleins. Il n’y a plus d’espace et ça c’est déplorable. Ce problème n’affecte pas seulement Rufisque. Cependant, il semble général dans le pays. En tant que guide, il est de notre rôle quand nous voyons des problèmes en perspective d’en parler pour que les autorités puissent agir », a-t-il dit pour appuyer son argumentaire.
 
Il a d’ailleurs à ce propos regretté la non prise en compte de cet aspect dans l’aménagement du territoire. « C’est que généralement, quand on crée des villes on ne pense pas aux cimetières, on pense juste aux espaces verts et à autre chose et jamais à des cimetières. Il nous est appris dans le Coran que nous devons vivre, mais aussi mourir. Donc si on pense la vie, il faut aussi penser la mort », a ainsi théorisé l’ancien adjoint commissaire au pèlerinage qui a dit s’en être ouvert au tout nouveau ministre de l’Aménagement du territoire, Omar Guèye, qui a présidé la cérémonie en compagnie d’une forte délégation dont le préfet du département. « M. le ministre a écouté avec attention et il a promis de rendre compte au président de la République. Et je pense que l’essentiel se fera. Au moment où le président de la République commence son dernier mandat en posant des actes forts pour rendre meilleure l’existence des populations, cela est à intégrer dans les programmes », a-t-il lancé avec optimisme.
Le Quotidien
Lisez encore
Dans la même rubrique :