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Abus et maltraitance chez SATS : La révolte des Dockers

Mercredi 3 Juillet 2024

L'autre grande faille de l'ancien régime de Macky Sall a été de protéger des délinquants et des patrons véreux qui maltraitaient leurs travailleurs. Un exemple flagrant est l'entreprise SATS, dirigée par Amadou Mactar Sarr, où les droits des travailleurs n'ont jamais été respectés et où les employés sont surexploités. Protégé par les anciens régimes, M. Sarr était intouchable, mais son règne a pris fin ce mardi 2 juin. Le Ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les Institutions, Yankhoba Diémé, a effectué une visite qui a révélé des pratiques malsaines au sein du Syndicat des Auxiliaires et Travailleurs du Sénégal (SATS). Amadou Mactar Sarr est désormais dans la ligne de mire du nouveau régime.


Ce déplacement du ministre Yankhoba Diémé a permis aux victimes de jeter leurs masques. D'après certains travailleurs, le patron a profité de sa proximité avec le régime de Macky Sall pour opérer en toute impunité. Daouda Gueye, responsable des dockers, révèle : "Ce plan de riposte contre les agissements d’Amadou Mactar Sarr, nous l'avons voulu faire depuis longtemps mais on n'osait pas. Tout le monde savait qu'un petit rassemblement il y a 4 mois était synonyme d'emprisonnement. Si on l'avait fait, la police ou la gendarmerie serait venue nous cueillir", a-t-il expliqué avant de revenir sur les conditions de travail. "L'entreprise nous utilise comme des ânes. Les 42 000 tonnes que nous devons décharger en trois mois, on nous oblige à le faire en 11 jours. Ce qui est anormal", a-t-il déploré.



Babacar Ndao, récemment licencié pour avoir mené un mouvement de contestation avec quatre de ses camarades, dénonce une forme d’esclavage moderne : "Dans cette entreprise, nous travaillons 12 heures au lieu de 8. Aucune mesure sociale n’est prise en faveur des travailleurs. Nous vivons de l’esclavage moderne. Les travailleurs sont intimidés en permanence. Certains ont plus de 30 ans d’ancienneté sans avoir bénéficié de l'IMP ni de versements à la caisse de sécurité sociale. Les retraités partent les mains vides", regrette cet ancien employé de SATS.

Selon Babacar Ndao, leur licenciement est survenu après une simple lettre adressée à la Direction de SATS, dirigée par Amadou Mactar Sarr : "Nous avons dénoncé les conditions de travail et exhorté le DG à ouvrir des négociations. Au lieu de dialoguer, il a préféré nous licencier", déplore-t-il.

Un système d’exploitation économique

M. Diop, un doctorant en droit devenu docker en raison du chômage, accuse SATS de les exploiter : "Cette société gagne des millions mais ne traite pas bien ses travailleurs", alerte-t-il. SATS emploie trois catégories de dockers : professionnels, occasionnels et CU. "Les dockers CU sont les plus nombreux et effectuent tout le travail, mais ne sont ni embauchés ni correctement rémunérés. La direction nous impose deux équipes de 12 heures au lieu de trois équipes de 8 heures", explique M. Diop.

Sur la rémunération, F. Fall explique à la délégation du ministre qu'ils sont victimes de sous-traitance : "Normalement, nous devons être payés 35 000 FCFA, mais la société nous paie 9 150 FCFA. Où sont passés les 25 850 FCFA ?", s’interroge-t-il. "Tout docker doit avoir un contrat ou être embauché, c'est le décret qui le dit. SATS ne respecte rien et continue de maltraiter ses travailleurs sans que le gouvernement intervienne", poursuit F. Fall.


La société a été mise en demeure à plusieurs reprises par l’inspection du travail, mais Amadou Mactar Sarr, le directeur de SATS, n'a jamais été ébranlé durant les 27 dernières années. Toutefois, les nouvelles autorités ont effectué une visite au port autonome de Dakar pour constater les faits. Sous la pression, M. Sarr a affirmé qu'il s’appuyait sur les textes pour payer ses travailleurs : "J’accepte que tout n’est pas rose dans cette entreprise, mais nous faisons de notre mieux. Les véritables raisons des manquements sont à chercher dans un décret de 30 ans qu’il est grand temps de réviser", a-t-il déclaré difficilement sous les huées de ses employés.

M. Sarr a ajouté devant les caméras : "Le Sénégal est un pays de droit et je m’appuie sur les textes." Plusieurs plaintes pour licenciement abusif et exploitation ont été déposées contre lui. Un inspecteur du travail présent sur les lieux a indiqué que M. Sarr n’avait jamais répondu à leurs convocations suite aux plaintes des travailleurs. 
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