“ C’est une belle harmonie quand le faire et le dire sont ensemble” Michel Montaigne.
Nous nous acheminons silencieusement vers la date fatidique du 20 mars pour le référendum sans doute le plus controversé de notre histoire politique. Le tournant est décisif. Les « OUI » et « NON » semblent être des équations à plusieurs inconnues.
Que reste t-il du Président ?
Nous devons voter NON et faire voter NON parce que le Président de la République s’est renié. En se reniant c’est toute sa posture présidentielle qui s’affaisse d’un coup. Il s’est pensé « lutteur », « apôtre » détenant la vérité et oubliant que c’est ce peuple qu’il trompe, qui l’a élu avec brio et foi quand il était difficile de croire en l’homme qu’il était. Le reniement au relent de WAXX WAXXET NEW LOOK ne doit pas passer au soir du 20 mars.
Nous votons NON parce que le président ne rassure plus sa société dans sa pluralité, ses valeurs et sa foi. Sa constitution réformée dans la précipitation à l’image de l’acte III de la décentralisation, après 4 ans d’immobilisme et de calculs, n’est que l’expression de la conception maladroite qu’il a de l’exercice du pouvoir. Le dialogue politique entre pouvoir et l’opposition est inexistante. Il ne saurait en être autrement car ses rapports inertes avec ses alliés qui ont été pris de court et dont les organisations politiques volent en lambeaux faisant progresser le désaveu que leur jette l’opinion nationale, en disent long. Parler et refuser de dialoguer frise le ridicule ! Promouvoir le reniement, la transhumance et les contre valeurs, germe de la corruption ne devaient pas être le credo de l’adepte de la « gouvernance sobre et vertueuse ». Nous devons voter NON parce que le président a trahi la mémoire des « anciens » et « l’œuvre de concertation des assisards ». Si ces derniers semblent se résoudre vaille que vaille à l’optique du président malgré tant de heurts, le peuple doit rester émancipé et voter NON ! Que reste-t-il du Président ? Une coquille qui gèrera le pays dans la fracture jusqu’au terme de son mandat.
Homme de vertu, votez NON pour barrer la route à l’homosexualité !
Nous devons voter NON car celui qui devait nous protéger des dérives des sociétés modernes à l’image de l’homosexualité ne dispose plus du code d’honneur pour nous garantir une perspective en phase avec nos valeurs. En enfermant les imams et laissant circuler librement les homosexuels et lesbiennes, le président ne donne aucune garantie de ce que nous aimons ou craignons le plus pour nos enfants. La portée sociale et culturelle de sa constitution est brisée par l’affaissement de la consistance de sa parole. La coïncidence de la nomination d’un certain ministre à la tête de la justice, fervent défenseur des homosexuels et lesbiennes, et l’octroi de droits étendus aux citoyens laissent transparaitre les intentions inavouées d’une dépénalisation de l’homosexualité. Macky nous a trompé dans la légalité ; pourquoi ne le ferait –il pas pour se voir arroser d’autres milliards de la part des pays comme les USA, la Hollande, le Luxembourg (qui déjà dispose d’un premier ministre marié à un homme).
Rien ne changera…
Nous devons voter NON car rien ne changera dans la pratique de la justice. Les citoyens seront toujours trainés et abusés dans les procédures judiciaires. Les prévenus peupleront encore les prisons. Le président présidera le Conseil Supérieur de la Magistrature (gestion des carrières et mobilité des magistrats du siège), le conseil constitutionnel va s’élargir pour s’enraciner dans les choix politiques qui continueront à le rapprocher du parti au pouvoir. Le président restera chef de parti, et un Haut conseil des collectivités budgétivore contribuera à caser les courtisans politiques.
« Le peuple crie, Macky danse dans l’arène »
Nous devons voter NON car beaucoup de nos concitoyens sont dans la déche, la misère, les difficultés, la précarité. Kédougou s’appauvrit, sans perspectives glorieuses malgré ses richesses ! La vallée du fleuve n’arrive pas à nourrir le pays comme escompté. L’entreprise sénégalaise est dans des tourbillons sans précédent. Les magouilles politiques autour du chef, de son frère entre banque d’affaire et portion pétrolière dans les nouvelles découvertes. La Casamance tarde à retrouver son lustre promis à coup de milliards lors de son conseil des ministres décentralisé. La pauvreté et le manque de perspective s’emparent de la jeunesse sénégalaise, sans emploi. Les politiques énoncées ressemblent plus à du colmatage qu’à de l’ingénierie du développement. Les ministres et directeurs sont en vacance car pensant que le hold up passera. Ils travaillent sur nos peurs et manques et tentent de nous intimider depuis les paroles de « lutteur » tenues par le roi de l’arène dans le grand théâtre. Au moment où sont effectuées ces dépenses faramineuses, les « éducateurs de l’avenir » manquent de tout et sont victimes des engagements non tenus par le chef et sa cour. Comme disait l’enfant éclairé de port au prince « un homme qui crie n’est pas un ours qui danse ». En vertu de cela, nous devons voter NON !
J’en appelle à la responsabilité de l’administration pour protéger dans le respect le vote de leurs concitoyens. J’en appelle à la mesure pour que le NON soit retentissant dans son sens et dans la quête d’un dessein commun partagé, sécurisé et apaisé. Notre NON sera le désir d’avenir commun des citoyens et patriotes, soucieux de l’avenir de cette nation glorieuse spoliée par une classe politique irresponsable et prédateur. Que les « noms » propres s’unissent !
Que Dieu bénisse le Sénégal !