Après la Légion d'honneur de Macron au président Egyptien, un écrivain italien rend la sienne

Dimanche 13 Décembre 2020

Un écrivain et journaliste italien annonce qu'il ira ce lundi restituer sa Légion d'honneur à l'ambassade de France à Rome. Corrado Augias ne veut pas partager cette prestigieuse médaille française avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Ce dernier a été décoré par Emmanuel Macron à l'occasion de sa récente visite d'État en France alors que l'Egypte est très critiquée pour ses violations des droits humains.


La remise de la Légion d'honneur des mains d'Emmanuel Macron à Abdel Fattah al-Sissi ne figurait pas à l'agenda officiel du président français, et c'est parce que la délégation égyptienne a filmé et diffusé des images de cette cérémonie que les faits ont été connus.

La France a déroulé le tapis rouge au président égyptien malgré la répression politique dans son pays. Elle lui a donc également remis sa plus haute distinction.



Colère des défenseurs des droits humains et colère de Corrado Augias, écrivain et journaliste italien, qui a prévu ce lundi de restituer sa Légion d'honneur à l'ambassade de France à Rome.

« J'étais fier de montrer le ruban rouge à la boutonnière de ma veste », écrit l'intellectuel italien dans une tribune publiée dans la presse de son pays, « mais, ajoute-t-il, je ne partage pas cet honneur avec un chef d'État qui s'est fait objectivement complice de criminels ».

Dans sa lettre ouverte, Corrado Augias fait référence à Giulio Regeni, cet étudiant italien enlevé, torturé et assassiné en Égypte en 2016. L'affaire pèse toujours sur les relations entre Le Caire et Rome. L'Italie soupçonne quatre officiers égyptiens alors que Le Caire a récemment annoncé que l'enquête allait être « temporairement » refermée.

Réaction de la Ligue des droits de l'homme (LDH)

Le problème, c'est que ceux qui sont dans les geôles égyptiennes, les femmes qui sont atteintes dans leur liberté de pouvoir vivre à égalité avec les hommes, les personnes homosexuelles de ce pays, se sentent humiliés par finalement ce mépris des droits fondamentaux par la France. Et c'est un très mauvais signe qui est envoyé aux défenseurs des droits fondamentaux.

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