Boun Dionne : "Les pratiques actuelles du système de parrainage balafrent hideusement notre démocratie"

Dimanche 7 Janvier 2024

Le candidat à l'élection Présidentielle, Mahammed Boun Abdallah Dionne, a exprimé ce dimanche 07 janvier 2024, dans un message publié sur les réseaux sociaux, des inquiétudes concernant le système de parrainage actuel dans le contexte électoral sénégalais. Il souligne que les pratiques en cours affectent négativement l’intégrité de la démocratie sénégalaise.

"Bon an mal an, le Sénégal avance vers la tenue de l'élection présidentielle du 25 février 2024, nonobstant la mise hors course de certaines identités remarquables se situant dans le haut du palmarès de l'opposition politique. C'est donc constater que les pratiques actuelles du système de parrainage balafrent hideusement notre démocratie", déplore l'ancien Premier ministre. 


En 2019, un fichier électoral mis à jour avait été fourni à tous les candidats pour garantir la transparence des élections. Dionne note cependant que l’accès à ce fichier a conduit à des manipulations, certains candidats ayant obtenu des données personnelles des électeurs de manière illicite, tandis que d’autres ont évité ces pratiques délictueuses. "Souvenons-nous qu'en 2019, pour satisfaire l'objectif partagé d'organisation d'élections transparentes, le fichier électoral fut mis à la disposition de tous les candidats d'alors. Mis à niveau aujourd'hui, c'est ce même fichier qui s'est retrouvé entre les mains de plusieurs candidats. Si beaucoup ont pu accéder aux données personnelles des électeurs par manipulation, d'autres, parce qu'ils sont demeurés fidèles aux sacro-saints principes de la grande administration publique, se sont systématiquement détournés de telles pratiques délictueuses. "



Il met en lumière les difficultés rencontrées par d’anciens membres du gouvernement dans la collecte des parrainages nécessaires, dues à des problèmes de doublons externes. En outre, il dénonce des actes de tricherie auprès du Conseil constitutionnel et mentionne la possibilité de porter plainte. Sinon comment expliquer que mêmes des anciens membres du gouvernement arrivés il y a moins de 5 ans, dans le quintette majeur de l'élection présidentielle, se retrouvent aujourd'hui avec les contraintes aberrantes de parrainages que nous connaissons en termes de doublons externes.  Aussi, un ancien Chef de gouvernement dénonce-t-il depuis la semaine dernière, des actes de tricherie auprès du Conseil constitutionnel, en menaçant de porter plainte contre X. Nous remarquons également que le chef de gouvernement actuel, candidat comme il en est de son bon droit, se retrouve finalement grâce à son mauvais droit, le seul à se rabattre vers le parrainage des élus, alors qu’il était attendu de mobiliser plus de 3 millions de parrainages citoyens. Tout ceci fait bien désordre", a t-il rappelé dans un communiqué publié sur ses pages. 




Dionne critique également le recours du chef de gouvernement actuel, également candidat, au parrainage des élus, une méthode qui semble dévier de l’attente de mobilisation de plus de 3 millions de parrainages citoyens. Il pointe du doigt l’inégalité initiale créée par les différents types de parrainage proposés et le problème posé par le tirage au sort, qui remet en question l’objectif de représentativité. "Au surplus, une inégalité ab initio est constatée dès le départ avec le choix proposé sur les trois types de parrainage. Le tirage au sort remet en cause l'objectif même du parrainage qu'est la représentativité. Cette équation politico-juridique nécessite des réponses techniques et informatiques qui sont à portée de main pour ceux qui veulent réellement inscrire la trajectoire du pays sur la voie d'un Sénégal réellement démocratique. "

Face à ces enjeux, Mahammed Boun Abdallah Dionne appelle le Chef de l’État et le Conseil constitutionnel à engager une discussion avec la classe politique pour examiner les incohérences du système de parrainages et développer des solutions pour assurer une élection libre, apaisée, transparente et régulière. Il affirme l’urgence et l’importance de cette révision pour renforcer l’intégrité et la sincérité de l’élection présidentielle à venir. "C'est pourquoi je demande au Chef de l'Etat, gardien de la Constitution et au Conseil constitutionnel, interprète autorisé de la Constitution, de permettre à la classe politique nationale de tenir une discussion encadrée, immédiate et imminente pour pister les incohérences et trouver des solutions idoines et durables d'une élection libre, apaisée, transparente et régulière. L'exigence  d'un nouvel examen du système de parrainages par le Conseil constitutionnel nous parait ainsi incourtournable si nous voulons réellement renforcer l'intégrité et la sincérité de l'élection présidentielle à venir."
congo net
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