Bras de fer entre l'État et les médias : les propositions d'Adji Mergane Kanouté, députée à l'Assemblée nationale

Jeudi 15 Aout 2024

La tension monte entre l’État et les patrons de presse sénégalais après la suspension des conventions de partenariat et le blocage des paiements dus aux organes de presse. Cette situation alarmante menace non seulement la stabilité des entreprises médiatiques, mais aussi la liberté de la presse et, par extension, la démocratie. Face à cette impasse, Adji Mergane Kanouté, députée à l'Assemblée nationale et membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar, appelle à un dialogue urgent et à des mesures fortes pour une sortie de crise.

« L’État et les patrons de presse doivent pouvoir trouver des passerelles aboutissant à des solutions salutaires. Le dialogue et la concertation doivent être privilégiés pour un dénouement heureux », plaide Mme Kanouté. La suspension des conventions et le blocage des paiements ne font qu’attiser les tensions entre le pouvoir et les médias, augmentant le risque de paralysie dans un secteur déjà fragilisé.

Bien qu'elle reconnaisse la nécessité pour la presse de s’acquitter de ses obligations fiscales, comme tout citoyen sénégalais, Adji Mergane Kanouté exprime son désaccord avec la cessation des paiements dus aux entreprises de presse. « Il faudra des mesures fortes et urgentes pour rassurer les entreprises de presse, et non les mettre sous pression. Lorsqu'une entreprise ne parvient plus à payer ses employés, il devient difficile de trouver des ressources pour payer des impôts. C’est une réalité », avertit-elle.

La députée appelle ainsi les nouvelles autorités à accompagner les médias, notamment en leur offrant un soutien adapté pour leur permettre de surmonter cette crise. Elle souligne que le salut de la presse repose sur sa capacité à se remettre en question, à se réinventer et à mieux gérer ses ressources.

S’adapter aux nouvelles technologies est une nécessité, selon Mme Kanouté, qui estime que l’État doit inclure les médias dans sa politique digitale pour les aider à se moderniser. « C’est ainsi que nous sauverons la presse et, par conséquent, la démocratie », conclut-elle.
 
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