Monsieur le président, c’est bien beau d’annoncer un souhait ardent puiser du fond du cœur. « Un programme national de soutien au football local ». Mais le sport est différent de la politique politicienne, d'où l'on a l'habitude de dire ou de promettre ce qu'on ne fera point. Le sport, ce sont les faits et les performances. Donc l’effet d’annonce n’intéresse pas le sportif. C’est quelqu’un qui veut le concret pour être performant. Et le sport, ce sont des sacrifices en a point finir.
Monsieur le président, c'est bien beau quand on reçoit des équipes qui gagnent et que l’on tient un discours flatteur et surtout captivant qui frise l'espoir. Mais le plus difficile, c'est la matérialisation de ce discours. C’est-à-dire avoir une bonne politique sportive.
Monsieur le président, la meilleure politique sportive, c'est celle qui est ficelée par le Chef de l’État après des rencontres avec tous les acteurs sportifs de tous les bords : arts martiaux (le parent pauvre qui honore et amène plus de médailles au pays de la téranga et malheureusement, ne reçoit pas la téranga du palais, le sportif le plus titré du Sénégal agonise dans son Oussouye natale alors qu’il pouvait servir à la République avec son expérience immense, plus de 35 médailles en judo en 20 ans de compétition), le Handball, le scrabble, le volley-ball, le basket que personne ne connaît à quoi il ressemble, le championnat local de football qui est laissé entre les mains de bénévoles qui investissent leur argent et le plus souvent devenus politique pour avoir accès à la caisse de l’État pour soutenir les dépenses exigeantes des compétitions…
Monsieur le président, pour accompagner le sport, c’est trop facile. Dans toutes les grandes villes du monde ou plus précisément en Europe, les grandes équipes sont gérées soit par les cotisations annuelles des supporters avec l’achat de cartes de membres et chaque fois que l’équipe joue, le stade est rempli par les supporters. Ou encore, les équipes sont sponsorisées par des entreprises soit nationales ou internationales. C’est ce qu’on appelle la responsabilité sociétale qui malheureusement est insignifiante au Sénégal. Et au- delà, l’État à travers un vaste programme facilite et accompagne les sports. Ce sont ces stratégies qui ont permis aujourd’hui qu’on parle du FC Barcelone, du Réal de Madrid, de l’Athlético de Madrid, du Grand Milan, de Manchester United, PSG … La liste est longue.
Monsieur le président, tant que nous nous adossons sur les "sarakh" (dons) des pays partenaires qui nous construisent de mauvais stades exemple celui d’Aline Sitoé Diatta retouché à 3 reprises en moins de 10 ans, on ne fera et on ne sera que dans l'éternelle recommencement. Le Sénégal a dépassé ce stade de don de stades, mais il faut une collaboration franche et sincère parce que De Gaulle l’avait dit : « Les États n’ont pas d’amis, mais des intérêts ». Et pis, ces dons que vous dites, Monsieur le président, tout le monde sait que c'est du bleuf car il y a une contrepartie que vous cachez aux Sénégalais.
Monsieur le président, le « taf yungueul » ne construit pas le sport. Mais ce sont des politiques cohérentes et lucides basées sur nos valeurs qui pourront nous faire sortir de l’ornière pour avoir des clubs aux dimensions du TP Mazembé de la RDC, d'Al Ahly de l’Égypte, … On vous a entendu vous plaindre d’un sérial buteur. Un avant centre à la trempe de Halland de Manchester City, c’est très simple monsieur le président, les techniciens pour les former sont là, mais sauf que ces hommes qui ont le foot dans le cœur, manquent de moyens pour faire valoir et transmettre leur savoir à leurs apprenants. L’expertise est là, il suffit juste de les accompagner pour avoir le résultat escompté. Il suffit juste de les appuyer pour savoir que le Sénégal est un pays qui a le don de Dieu dans toutes les disciplines sportives.