Lettre ouverte au Président de la République
« Contribution à la réflexion sur les nouveaux paradigmes pour lutter contre les dangers de l’immigration clandestine des jeunes Sénégalais »
En tant que travailleur social, d’origine sénégalaise travaillant en France dans les services de la protection de l’enfance et de la jeunesse, j’ai également été témoin des réalités difficiles que rencontrent les migrants arrivés clandestinement. Leur condition de vie difficile, leur situation de précarité sociale et économique, démontrent la nécessité d’une sensibilisation en amont au sein même de leurs communautés d’origine.
Cette situation alarmante m’encourage à vous adresser cette lettre ouverte car je suis profondément préoccupé par la question de l’immigration clandestine qui affecte tragiquement la jeunesse sénégalaise. Des milliers de jeunes quittent chaque année le pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe, au péril de leur vie. Face à ce phénomène, je souhaite préconiser des pistes de réflexions et des paradigmes concrets pour lutter contre les dangers de l’immigration clandestine des jeunes sénégalais et offrir à notre belle jeunesse de réelles perspectives d’avenir au Sénégal.
J’ai eu l’occasion de côtoyer plusieurs jeunes migrants, souvent désillusionnés par leur expérience en Europe. Ce constat douloureux m’amène à poser la question suivante : que pouvons-nous faire, en tant que nation, pour éviter que nos jeunes ne se tournent vers des voies aussi dangereuses pour leur avenir ?
1. Renforcer les campagnes de sensibilisation sur les dangers de l’immigration clandestine :
Il est aujourd’hui essentiel de multiplier et d’intensifier les campagnes d’information, notamment dans les régions les plus touchées par l’émigration, pour sensibiliser la jeunesse et leurs familles aux réalités de l’immigration clandestine. Beaucoup de jeunes partent illégalement sans mesurer les dangers auxquels ils s’exposent : les risques en mer, l’exploitation par des réseaux criminels, et la dure réalité de la vie en Europe. Le rôle des médias, des leaders communautaires, et des anciens migrants doit être accru pour véhiculer des messages forts et réalistes sur cette question.
2. Investir dans la formation professionnelle et l’emploi des jeunes :
L’une des principales causes de l’émigration clandestine des jeunes est le manque d’opportunités économiques au Sénégal. Il est urgent d’investir massivement dans des programmes de formations professionnelles adaptés aux besoins du marché du travail local. En offrant à nos jeunes des alternatives concrètes et viables sur place, nous pouvons réduire l’attrait des routes migratoires illégales et dangereuses. Le développement d’incubateurs d’entreprises, de financements pour les jeunes entrepreneurs et l’amélioration des infrastructures pour les petites et moyennes entreprises doivent figurer parmi les priorités de l'État.
3. Encourager la coopération internationale et les partenariats économiques :
Le Sénégal devrait renforcer ses partenariats avec d’autres pays africains et européens pour créer des voies légales et sécurisées d’immigration, mais surtout pour développer des projets économiques communs qui généreront des emplois locaux et durables. La coopération avec les pays d’accueil pourrait inclure aussi des programmes de retour volontaire pour les migrants en difficulté, mais dans des conditions dignes, avec un accompagnement et des formations qui leur permettront de se réinsérer au Sénégal.
4. Impliquer la diaspora dans les politiques de développement local :
La diaspora sénégalaise, notamment en Europe, est une ressource inestimable. Il est crucial de développer des politiques visant à impliquer davantage cette communauté dans les projets de développement local. Des initiatives existent déjà, mais elles devraient être renforcées et mieux organisées pour permettre à la diaspora d'investir dans l'économie sénégalaise, en soutenant des projets agricoles, industriels ou de services. Le transfert de compétences et d’expériences entre ceux qui vivent à l’étranger et les jeunes au Sénégal pourrait constituer une voie privilégiée de lutte contre le chômage et l’exode des jeunes.
5. Renforcer les structures de réinsertion des migrants de retour :
Beaucoup de migrants qui tentent de rejoindre l’Europe se retrouvent en situation d’échec, sans ressources, et dans des conditions de vie précaires. Pour ceux qui choisissent de rentrer, il est nécessaire de renforcer les structures d’accueil, et de réinsertion socio-économique. L’accompagnement psychologique, les formations, les financements de micro-projets et d’entreprises devraient être proposés pour soutenir et accompagner ces jeunes à reconstruire dignement leur vie au Sénégal.
6. Encourager une meilleure gouvernance, transparence et inclusive dans les initiatives de lutte contre l’immigration clandestine :
Les efforts du gouvernement pour lutter contre ce fléau doivent être coordonnés de manière transparente et holistique. Il est indispensable de mobiliser et d’impliquer la société civile, les ONG, les partenaires internationaux et les autorités locales dans l’optique de garantir que les fonds et les ressources destinés à la lutte contre l’immigration clandestine et à l’amélioration des conditions de vie des jeunes soient utilisés de manière efficiente.
Monsieur le Président,
Notre belle jeunesse est la richesse la plus précieuse de notre pays car elle incarne l’avenir du Sénégal. C’est un devoir collectif, à la fois de l’État, de la société civile, de la diaspora et de chaque citoyen, de faire en sorte que cette jeunesse ne soit plus contrainte de risquer sa vie en quête d’un avenir incertain en Europe.
Le Sénégal est devenu officiellement un pays producteur de pétrole, depuis le 11 juin 2024, avec l’annonce de l’extraction du premier baril de pétrole dans le champ de Sangomar.
Nous devons à ce jour, créer un environnement où les jeunes peuvent rêver et réussir, ici même, au Sénégal.
Bâtissons ensemble un Sénégal où l’espoir réside dans nos propres frontières !
Avec mes salutations les plus respectueuses,
Papa Oumar KEBE
Travailleur Social ; spécialisé en Protection de l’Enfance
« Contribution à la réflexion sur les nouveaux paradigmes pour lutter contre les dangers de l’immigration clandestine des jeunes Sénégalais »
En tant que travailleur social, d’origine sénégalaise travaillant en France dans les services de la protection de l’enfance et de la jeunesse, j’ai également été témoin des réalités difficiles que rencontrent les migrants arrivés clandestinement. Leur condition de vie difficile, leur situation de précarité sociale et économique, démontrent la nécessité d’une sensibilisation en amont au sein même de leurs communautés d’origine.
Cette situation alarmante m’encourage à vous adresser cette lettre ouverte car je suis profondément préoccupé par la question de l’immigration clandestine qui affecte tragiquement la jeunesse sénégalaise. Des milliers de jeunes quittent chaque année le pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe, au péril de leur vie. Face à ce phénomène, je souhaite préconiser des pistes de réflexions et des paradigmes concrets pour lutter contre les dangers de l’immigration clandestine des jeunes sénégalais et offrir à notre belle jeunesse de réelles perspectives d’avenir au Sénégal.
J’ai eu l’occasion de côtoyer plusieurs jeunes migrants, souvent désillusionnés par leur expérience en Europe. Ce constat douloureux m’amène à poser la question suivante : que pouvons-nous faire, en tant que nation, pour éviter que nos jeunes ne se tournent vers des voies aussi dangereuses pour leur avenir ?
1. Renforcer les campagnes de sensibilisation sur les dangers de l’immigration clandestine :
Il est aujourd’hui essentiel de multiplier et d’intensifier les campagnes d’information, notamment dans les régions les plus touchées par l’émigration, pour sensibiliser la jeunesse et leurs familles aux réalités de l’immigration clandestine. Beaucoup de jeunes partent illégalement sans mesurer les dangers auxquels ils s’exposent : les risques en mer, l’exploitation par des réseaux criminels, et la dure réalité de la vie en Europe. Le rôle des médias, des leaders communautaires, et des anciens migrants doit être accru pour véhiculer des messages forts et réalistes sur cette question.
2. Investir dans la formation professionnelle et l’emploi des jeunes :
L’une des principales causes de l’émigration clandestine des jeunes est le manque d’opportunités économiques au Sénégal. Il est urgent d’investir massivement dans des programmes de formations professionnelles adaptés aux besoins du marché du travail local. En offrant à nos jeunes des alternatives concrètes et viables sur place, nous pouvons réduire l’attrait des routes migratoires illégales et dangereuses. Le développement d’incubateurs d’entreprises, de financements pour les jeunes entrepreneurs et l’amélioration des infrastructures pour les petites et moyennes entreprises doivent figurer parmi les priorités de l'État.
3. Encourager la coopération internationale et les partenariats économiques :
Le Sénégal devrait renforcer ses partenariats avec d’autres pays africains et européens pour créer des voies légales et sécurisées d’immigration, mais surtout pour développer des projets économiques communs qui généreront des emplois locaux et durables. La coopération avec les pays d’accueil pourrait inclure aussi des programmes de retour volontaire pour les migrants en difficulté, mais dans des conditions dignes, avec un accompagnement et des formations qui leur permettront de se réinsérer au Sénégal.
4. Impliquer la diaspora dans les politiques de développement local :
La diaspora sénégalaise, notamment en Europe, est une ressource inestimable. Il est crucial de développer des politiques visant à impliquer davantage cette communauté dans les projets de développement local. Des initiatives existent déjà, mais elles devraient être renforcées et mieux organisées pour permettre à la diaspora d'investir dans l'économie sénégalaise, en soutenant des projets agricoles, industriels ou de services. Le transfert de compétences et d’expériences entre ceux qui vivent à l’étranger et les jeunes au Sénégal pourrait constituer une voie privilégiée de lutte contre le chômage et l’exode des jeunes.
5. Renforcer les structures de réinsertion des migrants de retour :
Beaucoup de migrants qui tentent de rejoindre l’Europe se retrouvent en situation d’échec, sans ressources, et dans des conditions de vie précaires. Pour ceux qui choisissent de rentrer, il est nécessaire de renforcer les structures d’accueil, et de réinsertion socio-économique. L’accompagnement psychologique, les formations, les financements de micro-projets et d’entreprises devraient être proposés pour soutenir et accompagner ces jeunes à reconstruire dignement leur vie au Sénégal.
6. Encourager une meilleure gouvernance, transparence et inclusive dans les initiatives de lutte contre l’immigration clandestine :
Les efforts du gouvernement pour lutter contre ce fléau doivent être coordonnés de manière transparente et holistique. Il est indispensable de mobiliser et d’impliquer la société civile, les ONG, les partenaires internationaux et les autorités locales dans l’optique de garantir que les fonds et les ressources destinés à la lutte contre l’immigration clandestine et à l’amélioration des conditions de vie des jeunes soient utilisés de manière efficiente.
Monsieur le Président,
Notre belle jeunesse est la richesse la plus précieuse de notre pays car elle incarne l’avenir du Sénégal. C’est un devoir collectif, à la fois de l’État, de la société civile, de la diaspora et de chaque citoyen, de faire en sorte que cette jeunesse ne soit plus contrainte de risquer sa vie en quête d’un avenir incertain en Europe.
Le Sénégal est devenu officiellement un pays producteur de pétrole, depuis le 11 juin 2024, avec l’annonce de l’extraction du premier baril de pétrole dans le champ de Sangomar.
Nous devons à ce jour, créer un environnement où les jeunes peuvent rêver et réussir, ici même, au Sénégal.
Bâtissons ensemble un Sénégal où l’espoir réside dans nos propres frontières !
Avec mes salutations les plus respectueuses,
Papa Oumar KEBE
Travailleur Social ; spécialisé en Protection de l’Enfance