Dans un pays dont la moyenne d’âge est d’à peine 20 ans, peu se souviennent que la Côte d’Ivoire a déjà organisé la Coupe d’Afrique des nations (CAN) il y a quarante ans, en 1984. C’était encore le temps où la compétition ne concernait que huit sélections, lesquelles jouaient seulement dans deux villes. Cette année-là, les Éléphants ivoiriens, que leurs compatriotes supporters et journalistes avaient sans doute vu trop beaux, avaient été facilement éliminés dès le premier tour par le Cameroun, futur vainqueur, et l’Égypte.
Comment la CAN a changé le visage de la Côte d’Ivoire
Quatre décennies ans plus tard, le format n’a plus rien à voir. La CAN se jouera pendant un mois entre vingt-quatre sélections, dans cinq villes et six stades. L’élargissement du nombre de participants assure presque à toutes les sélections majeures du continent d’avoir son rond de serviette en phase finale.
Parmi les quinze équipes à avoir remporté au moins une fois le titre, seuls l’Éthiopie, le Soudan et le Congo ont échoué lors des qualifications. Le Gabon, un habitué du grand raout africain, a trébuché lors de la dernière journée en Mauritanie (1-2), alors qu’aucun petit nouveau, contrairement aux trois éditions précédentes – Guinée-Bissau en 2017, Madagascar, Burundi et Mauritanie en 2019, Gambie et Comores en 2022 –, n’a pointé le bout de son nez.
Des Éléphants pas toujours rassurants
Comme toutes les têtes d’affiche du continent seront de la fête, difficile de dégager des favoris, des outsiders et l’inévitable surprise, comme Madagascar (2019) et la Gambie (2022), tous les deux quarts-de-finalistes pour leur première participation. Évidemment, la Côte d’Ivoire est à ranger dans la première catégorie, en partie par son statut de pays organisateur, à condition que les Éléphants parviennent à gérer une pression qui sera sans doute étouffante.
Jean-Louis Gasset, leur sélectionneur français, n’a pas totalement convaincu depuis sa nomination courant 2022, pas davantage que ses joueurs, au regard de leurs prestations erratiques des derniers mois, même si l’équipe est invaincue depuis six matchs. « Il y a de la qualité dans cet effectif, avec Franck Kessié, Ibrahim Sangaré, Serge Aurier ou Sébastien Haller, mais les Ivoiriens attendent plus », relève l’ancien sélectionneur Yéo Martial, champion d’Afrique en 1992.
Le Sénégal pour une doublé, le Maroc attend depuis 1976
Ce costume de favori va en revanche très bien au Sénégal. Depuis qu’ils se sont enfin hissés sur la plus haute marche du podium, après deux premières tentatives infructueuses (2002 et 2019), les Lions de la Teranga n’ont pas vraiment donné de signe d’essoufflement. Ils ont atteint les 16e de finale de la Coupe du monde en 2022, battus par plus fort qu’eux (l’Angleterre), se sont qualifiés sans trop souffrir pour la CAN et se sont même payés le luxe de maltraiter le Brésil en match amical (4-2) en juin dernier.
Bien sûr, certains de ses cadres – Sadio Mané, Kalidou Koulibaly et Édouard Mendy en tête – ont quitté l’Europe pour les salaires stratosphériques de l’Arabie saoudite, mais leurs dernières prestations montrent que cet exil arabo-persique n’a pas altéré leur rendement.
De son côté, le Maroc, quatrième de la dernière Coupe du monde, court après un titre continental depuis 1976 après avoir été plusieurs fois un prétendant déclaré – faisant dire aux mauvaises langues qu’après tout, les Marocains ne sont plus à deux ans près. Depuis leur épopée qatarie, les Lions de l’Atlas ont globalement confirmé, mais leur sélectionneur, Walid Regragui, rappelle à qui veut bien l’écouter qu’une Coupe du monde et une CAN n’ont pas grand-chose en commun. Et il n’a échappé à personne qu’aucune sélection nord-africaine n’a été titrée en Afrique subsaharienne depuis 2010 et l’Égypte en Angola.
La remarque vaut aussi pour l’Algérie, un peu plus fringante depuis qu’elle a digéré son piteux premier semestre 2022, marqué par une élimination au premier tour de la CAN et une autre face au Cameroun sur la route du Qatar. Ou pour l’Égypte, pas toujours emballante à regarder, mais qui possède avec Mohamed Salah un joueur de classe mondiale capable de faire basculer un match.
Les Pharaons, comme le Nigeria du buteur Victor Osimhen, nourrissent certaines ambitions, sans doute les mêmes que la Tunisie et le Cameroun, adversaire du Sénégal, de la Guinée et de la Gambie au premier tour, jamais aussi dangereux que lorsqu’il ne semble pas au mieux de sa forme, ce qui est le cas depuis quelques mois.
Mali, Burkina Faso, RDC… La longue liste des outsiders
Un cran derrière, des habitués de la phase finale comme le Mali, le Burkina Faso, le Ghana ou éventuellement la Guinée auront forcément un rôle à jouer, et il n’est pas interdit de penser que la RDC, qui a terminé en tête de son groupe qualificatif après avoir perdu ses deux premiers matchs, pourrait faire parler d’elle.
Le format d’une CAN à vingt-quatre permet à seize équipes (les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes) de se qualifier pour la phase finale à élimination directe, ce qui laisse supposer, après analyse des différentes poules, qu’il ne devrait pas y avoir beaucoup de casse parmi les gros bras.
Comment la CAN a changé le visage de la Côte d’Ivoire
Quatre décennies ans plus tard, le format n’a plus rien à voir. La CAN se jouera pendant un mois entre vingt-quatre sélections, dans cinq villes et six stades. L’élargissement du nombre de participants assure presque à toutes les sélections majeures du continent d’avoir son rond de serviette en phase finale.
Parmi les quinze équipes à avoir remporté au moins une fois le titre, seuls l’Éthiopie, le Soudan et le Congo ont échoué lors des qualifications. Le Gabon, un habitué du grand raout africain, a trébuché lors de la dernière journée en Mauritanie (1-2), alors qu’aucun petit nouveau, contrairement aux trois éditions précédentes – Guinée-Bissau en 2017, Madagascar, Burundi et Mauritanie en 2019, Gambie et Comores en 2022 –, n’a pointé le bout de son nez.
Des Éléphants pas toujours rassurants
Comme toutes les têtes d’affiche du continent seront de la fête, difficile de dégager des favoris, des outsiders et l’inévitable surprise, comme Madagascar (2019) et la Gambie (2022), tous les deux quarts-de-finalistes pour leur première participation. Évidemment, la Côte d’Ivoire est à ranger dans la première catégorie, en partie par son statut de pays organisateur, à condition que les Éléphants parviennent à gérer une pression qui sera sans doute étouffante.
Jean-Louis Gasset, leur sélectionneur français, n’a pas totalement convaincu depuis sa nomination courant 2022, pas davantage que ses joueurs, au regard de leurs prestations erratiques des derniers mois, même si l’équipe est invaincue depuis six matchs. « Il y a de la qualité dans cet effectif, avec Franck Kessié, Ibrahim Sangaré, Serge Aurier ou Sébastien Haller, mais les Ivoiriens attendent plus », relève l’ancien sélectionneur Yéo Martial, champion d’Afrique en 1992.
Le Sénégal pour une doublé, le Maroc attend depuis 1976
Ce costume de favori va en revanche très bien au Sénégal. Depuis qu’ils se sont enfin hissés sur la plus haute marche du podium, après deux premières tentatives infructueuses (2002 et 2019), les Lions de la Teranga n’ont pas vraiment donné de signe d’essoufflement. Ils ont atteint les 16e de finale de la Coupe du monde en 2022, battus par plus fort qu’eux (l’Angleterre), se sont qualifiés sans trop souffrir pour la CAN et se sont même payés le luxe de maltraiter le Brésil en match amical (4-2) en juin dernier.
Bien sûr, certains de ses cadres – Sadio Mané, Kalidou Koulibaly et Édouard Mendy en tête – ont quitté l’Europe pour les salaires stratosphériques de l’Arabie saoudite, mais leurs dernières prestations montrent que cet exil arabo-persique n’a pas altéré leur rendement.
De son côté, le Maroc, quatrième de la dernière Coupe du monde, court après un titre continental depuis 1976 après avoir été plusieurs fois un prétendant déclaré – faisant dire aux mauvaises langues qu’après tout, les Marocains ne sont plus à deux ans près. Depuis leur épopée qatarie, les Lions de l’Atlas ont globalement confirmé, mais leur sélectionneur, Walid Regragui, rappelle à qui veut bien l’écouter qu’une Coupe du monde et une CAN n’ont pas grand-chose en commun. Et il n’a échappé à personne qu’aucune sélection nord-africaine n’a été titrée en Afrique subsaharienne depuis 2010 et l’Égypte en Angola.
La remarque vaut aussi pour l’Algérie, un peu plus fringante depuis qu’elle a digéré son piteux premier semestre 2022, marqué par une élimination au premier tour de la CAN et une autre face au Cameroun sur la route du Qatar. Ou pour l’Égypte, pas toujours emballante à regarder, mais qui possède avec Mohamed Salah un joueur de classe mondiale capable de faire basculer un match.
Les Pharaons, comme le Nigeria du buteur Victor Osimhen, nourrissent certaines ambitions, sans doute les mêmes que la Tunisie et le Cameroun, adversaire du Sénégal, de la Guinée et de la Gambie au premier tour, jamais aussi dangereux que lorsqu’il ne semble pas au mieux de sa forme, ce qui est le cas depuis quelques mois.
Mali, Burkina Faso, RDC… La longue liste des outsiders
Un cran derrière, des habitués de la phase finale comme le Mali, le Burkina Faso, le Ghana ou éventuellement la Guinée auront forcément un rôle à jouer, et il n’est pas interdit de penser que la RDC, qui a terminé en tête de son groupe qualificatif après avoir perdu ses deux premiers matchs, pourrait faire parler d’elle.
Le format d’une CAN à vingt-quatre permet à seize équipes (les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes) de se qualifier pour la phase finale à élimination directe, ce qui laisse supposer, après analyse des différentes poules, qu’il ne devrait pas y avoir beaucoup de casse parmi les gros bras.