Covid-19 : Les inhumations en Inde

Vendredi 30 Avril 2021

L’Inde fait face depuis un mois à une vague fulgurante d’infections de Covid-19 : plus de 386 000 cas enregistrés en 24h pour 3 500 décès. Cela parait beaucoup en termes absolus, mais assez peu pour un pays d’1,3 milliard d’habitants. Les causes des décès en Inde sont cependant très rarement rapportées en temps normal et encore moins en temps de pandémie.

En temps normal, seulement 18% des décès sont rapportés en Inde et la cause de la mort enregistrée. Cela fait déjà 4 décès du Covid sur 5 qui passent sous le radars à cause de ce problème administratif.

À cela, il faut rajouter le mauvais dépistage : selon les études sérologiques récentes, seulement 3% des Indiens infectés ont été officiellement déclarés positifs, contre 25% en Europe. Or si une personne n’est pas testée positive, elle ne peut pas être officiellement morte du Covid-19.
Enfin, il y a une volonté politique de rapporter le moins possible de cas, et de faire passer ces décès pour des morts naturelles.

Hemant Shewade, chercheur et docteur de médecine communautaire, explique pourquoi la comparaison avec la mortalité européenne est trompeuse.

« Nous ne comparons jamais les pays selon les décès qu’ils rapportent. En France, le système d’enregistrement des décès est quasiment parfait et s’il y a des erreurs, elles sont corrigées. En Inde, ce système est très mauvais et on ne corrige jamais. Le Goujarat n’a par exemple enregistré que 20 morts dans une journée, alors que ce même jour, 300 crémations ont été réalisées en suivant les protocoles Covid. Imaginez l’ampleur de la sous-déclaration des morts. »

Selon ce chercheur, la mortalité par habitant est au moins aussi élevée en Inde qu’au Brésil.
Et rapporté à la population, le nombre de décès en Inde représente trois fois moins qu’au pic de la première vague en France.
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