Crise à l’USSEIN : Le SAES décrète une grève de 48 heures pour dénoncer l’asphyxie de l’université

Samedi 18 Janvier 2025

L’Université du Sine Saloum El-Hâdj Ibrahima NIASS (USSEIN) traverse une crise profonde, marquée par des infrastructures insuffisantes, un financement inadapté et des conditions d’apprentissage alarmantes. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) a décidé de marquer le coup en décrétant une grève de 48 heures les lundi 20 et mardi 21 janvier 2025. Cette action vise à interpeller les autorités et à exiger des mesures urgentes pour sauver l’institution.



Depuis sa création en 2019, l’USSEIN fait face à des défis structurels et organisationnels qui compromettent son développement. Malgré son emplacement stratégique dans une région dédiée à l’enseignement supérieur et à la recherche, l’université peine à répondre aux attentes des étudiants et du personnel enseignant.


L’université fonctionne encore dans des locaux provisoires, souvent inadaptés et en mauvais état. Parmi les trois principaux sites – Fatick, Kaolack et Kaffrine –, celui de Fatick est particulièrement touché. Sur les 1490 étudiants répartis entre quatre départements et douze licences, seules trois salles de classe sont encore utilisables. Les autres infrastructures, inachevées ou dégradées, ne permettent pas d’offrir un cadre d’apprentissage digne de ce nom.


Le sous-financement chronique constitue une autre pierre d’achoppement. La subvention de l’État, inchangée depuis trois ans, est loin de couvrir les besoins de l’université, notamment les salaires, les frais pédagogiques et la recherche. Le budget proposé lors de la réunion du Conseil d’administration du 17 janvier 2025 a été rejeté à l’unanimité, témoignant d’une inadéquation flagrante entre les ressources disponibles et les ambitions de l’USSEIN.

Le mot d’ordre de grève
Face à cette situation critique, le SAES-USSEIN a annoncé une grève de 48 heures pour exiger des mesures concrètes. Les principales revendications incluent :

La livraison urgente des infrastructures promises, comme prévu par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) en octobre 2024.
Une augmentation substantielle de la subvention étatique, proportionnelle à la croissance des effectifs étudiants.

Les conséquences de cette crise sont déjà visibles : des conditions d’apprentissage dégradées pour les 7000 étudiants et une surcharge pour les 48 enseignants permanents. Si rien n’est fait, l’avenir de l’USSEIN pourrait être gravement compromis.


Le SAES-USSEIN appelle à une mobilisation générale pour défendre cette université, qui représente un espoir majeur pour la région et des milliers de familles. L’opinion publique nationale et internationale est invitée à soutenir cette cause, alors que l’USSEIN est en attente d’une réponse urgente et décisive des autorités.
Lisez encore
Dans la même rubrique :