Détournement de Fonds Publics : Sept cadres du ministère des finances arrêtés

Lundi 23 Septembre 2024

Dans son édition de ce lundi, L’AS rapporte que sept cadres du ministère des Finances et du Budget ont été arrêtés dans le cadre de la traque des personnalités de l’ancien régime suspectées de détournement de fonds publics. Le journal précise que tous ces individus sont employés à l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) et sont accusés de détournement de deniers publics, complicité, blanchiment de capitaux, usage de faux documents, fraude informatique et recel de données financières.

Dans le même temps, Libération apporte des précisions sur cette affaire, la qualifiant de démantèlement d'une « vaste mafia » à l’Oqsf. Toutefois, le journal indique que six personnes, et non sept, ont été interpellées par la Division des investigations criminelles (Dic) en charge de l’enquête. De plus, il souligne que tous les mis en cause ne sont pas des agents du ministère des Finances et du Budget.

Le contrôleur du Trésor, D. Diallo, est présenté comme le cerveau de cette « vaste mafia », ayant été le comptable de l’Oqsf au moment des faits présumés. M. H. Ndao, secrétaire exécutif de l’Observatoire, ainsi que M. Diop et A. D. Thiakhane, respectivement comptable et expert informatique, font également partie des inculpés.

Les deux autres suspects ne sont pas affiliés à l’Oqsf, selon Libération. S. Diaw, la seule femme du groupe, est gérante de l’entreprise Takusan, tandis que P. S. Sow travaille à la direction de la Promotion touristique.

Ces individus ont été « discrètement » arrêtés par la Dic et déférés vendredi dernier. Selon Libération, leur sort sera déterminé aujourd'hui, lundi 23 septembre, suite aux retours du parquet. Les six inculpés ont été identifiés grâce à un rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) de 2017, faisant état d’un déficit de 181,9 millions de francs CFA.

Le journal rapporte que D. Diallo a reconnu les faits lors de son interrogatoire, expliquant son mode opératoire : il émettait des chèques en prétendant alimenter la caisse d'avance et payait des fournisseurs sur la base de fausses factures. Ces derniers encaissaient les fonds issus de ces opérations présumées frauduleuses et lui reversaient l’argent, moyennant des commissions.

P. S. Sow et S. Diaw étaient chargés d’encaisser ces fonds contre une commission de 10 %, d’après Libération.

D. Diallo a également impliqué M. H. Ndao et M. Diop dans ses aveux, affirmant avoir remis 20 millions de francs CFA à Ndao, tandis que Diop s’occupait de la création de faux dossiers et du démarchage des fournisseurs.

Ces derniers ont partiellement reconnu les faits. Ndao a déclaré n’avoir reçu que 5 millions de Diallo, qu’il a finalement retournés, tandis que Diop a affirmé n’avoir démarché qu’un seul fournisseur.

Thiakane est accusé d’avoir « saboté » l’ordinateur de D. Diallo, probablement pour détruire des preuves, lorsque l’Igf a lancé son audit. Il a reconnu les faits, précisant qu’il agissait sur instruction de ce dernier, selon Libération.
exclusif net
Dans la même rubrique :