En 2010, les guinéens voyaient en Alpha Condé un héros à l’image de Nelson Mandela venu apporter la démocratie

Mercredi 15 Septembre 2021

Le 5 septembre dernier, le Président de la Guinée, M. Alpha Condé a été renversé par un coup d’Etat Militaire. Quel bilan peut-on tirer des dix ans de gouvernance ?  Quels actes ont été réalisés depuis le coup D’état par les nouvelles autorités. Ce nouveau régime inspire-t-il confiance ?


 
Alpha Condé est arrivé au pouvoir fort d’une lutte âpre, opposant de Sékou Touré, condamné sous Lansana Conté, rival de Dadis Camara, le peuple de Guinée voyait en Alpha Condé un héros à l’image de Nelson Mandela venu apporter la démocratie et le développement à la Guinée. Mais il faut dire qu’en 10 années de gouvernance, le quotidien du guinéen n’a pas vraiment changé. Bien sûr, il y a la production de bauxite qui a presque triplé ces 10 ans, une croissance de plus de 5% en moyenne, mais ce fut une croissance stérile, où une croissance sans développement.

Oui en effet, cette croissance ne s’est pas accompagnée de changement Structurels permettant à la Guinée de sortir de la pauvreté. L’IDH de la Guinée n’a pas beaucoup augmenté, le niveau de vie du guinéen n’a pas été rehaussé et d’ailleurs la précarité s’est accrue avec la qualité de vie qui s’est fortement dégradée. Bien qu’il y ait eu quelques timides efforts les infrastructures n’ont pas été développées et la Guinée manque d’établissements de santé, de routes et de structures de base.


 
Bien évidemment la déserte en électricité s’est améliorée avec la construction de deux barrages, mais la fourniture en eau s’est fortement dégradée. Bien qu’il y est eu cette croissance de 5% en moyenne les guinéens n’ont pas du tout pour la majorité perçus ces effets, et si on tient compte d’autres paramètres telle que la situation sanitaire et celle des soins de santé infantile on a senti un vrai recul qualitatif sans parler des droits humains et de la liberté de manifestation des citoyens qui ont étés écrasés particulièrement avant la réforme constitutionnelle et après. Compte tenu des espoirs affichés, le bilan des 10 années est assez pâle.

Les nouvelles autorités ont quant à elles décidé de prendre le taureau par les cornes avec la dissolution des instances tels que le gouvernement et l’Assemblée nationale, le remplacement systématique des autorités locales notamment les préfets et par une invitation des acteurs de la sphère politique, civile et militaire à un dialogue ouvert pour l’avenir du pays.

Pas plus tard que ce mardi 14 septembre s’est tenue une rencontre à l’Assemblée nationale entre acteurs politiques censés poser les jalons d’une collaboration. Fructueuse et d’un pas vers la formation d’une équipe qui fera consensus !

Mais hélas la politique en Guinée et ce depuis 1958 n’est pas vraiment saine. Il faut non seulement un rajeunissement mais de vrais refontes en profondeur afin d’avoir un climat politique apaisé et un débat politique et une vie politique construite autour de valeurs d’éthique sans lesquelles il serait difficile d’amorcer un vrai processus de développement.

On ne fait du nouveau avec de l’ancien !

Alseny THIAM
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