France: Larossi Abballa, le meurtrier présumé d’un commandant de police et de sa compagne

Mardi 14 Juin 2016

Le suspect était connu des services de police… et de la justice. Larossi Abballa, le meurtrier présumé d’un commandant de police et de sa compagne lundi soir à Magnanville (Yvelines), a été condamné en 2013 pour sa participation à une filière djihadiste entre la France et le Pakistan.

Cette organisation, dont certains membres se revendiquaient à l’époque d’Al-Qaida, avait été démantelée en 2011. Huit personnes dont Abballa ont été jugées et condamnées en septembre 2013. Mohamed Niaz Abdul Raseed, un Indien considéré comme le chef du réseau, a pour sa part été condamné à huit ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. Larossi Abballa, dont le rôle était moins important, avait écopé de trois ans de prison dont six mois avec sursis pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ».

« C’étaient plutôt des pieds nickelés »
« A l’audience, il avait une attitude très neutre, en retrait, pas du tout un rôle prépondérant », se souvient Hervé Denis, conseil de Zohab Ifzar, l’un des huit membres de ce qu’il appelle « une équipe pas très organisée, c’étaient même plutôt des pieds nickelés ». Parmi les faits reprochés à l’époque par la justice à Larossi Abballa figure pourtant le recrutement d’un des huit prévenus, parti avec Zohab Ifzar au Pakistan et arrêté à l’aéroport de Lahore.


Au printemps 2010, Mohamed Niaz Abdul Raseed avait commencé à recruter des jeunes sensibles au salafisme via Facebook. Tout en les convertissant au djihad, un devoir selon lui, il leur assurait un entraînement physique qui avait lieu à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et à Argenteuil (Val-d’Oise) toutes les semaines. Le but était à terme d’acheminer ces jeunes dans la zone tribale qui se trouve à cheval entre le Pakistan et l’Afghanistan pour faire le djihad et combattre les Etats-Unis et leurs alliés - dont la France.
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