Gabon : Oligui Nguema remanie son gouvernement

Jeudi 16 Janvier 2025

Ce 15 janvier, Mays Mouissi a perdu son portefeuille et a récupéré celui de l’Environnement et du Climat, alors que le pays traverse d’importantes difficultés économiques. Voici ce qu’il faut retenir de ce remaniement très attendu.
L’annonce, faite par le secrétaire général de la présidence, Guy Rossatanga-Rignault, ce 15 janvier, est intervenue au lendemain de la suspension des décaissements de la Banque mondiale en faveur du Gabon. Avec 17 milliards de F CFA d’arriérés de paiement, Brice Clotaire Oligui Nguema se retrouve, moins d’un an et demi après sa prise de pouvoir, face à des finances publiques dans le rouge.
Le régalien inchangé Le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, semble en avoir fait les frais. Le trentenaire, analyste et ancien militant de la diaspora recruté par la junte dans les rangs de l’opposition à Ali Bongo Ondimba (ABO), perd son portefeuille mais continue de jouer un rôle au sein du gouvernement en tant que ministre de l’Environnement et du Climat. Il est remplacé par Mark Doumba.
Quant au ministre des Comptes publics, Charles Mba, il conserve son poste auquel s’ajoute le portefeuille de la Dette. C’est la principale mesure de ce remaniement sur lequel spéculaient depuis plusieurs mois les cercles politiques librevillois. Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, et son vice-Premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, tous deux anciens opposants d’ABO, gardent la confiance de Brice Clotaire Oligui Nguema.
Les ministères régaliens restent inchangés. Membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), la générale Brigitte Onkanowa conserve la Défense nationale, Hermann Immongault l’Intérieur et Paul-Marie Gondjout, la Justice. Plusieurs militaires proches de Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’instar du ministre d’État et des Travaux publics Flavien Nzengui Nzoundou, du ministre des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui Allogo, sont eux aussi maintenus.
Entrée de Lubin Ntoutoume C’est également le cas de la ministre de la Réforme et des Relations avec les institutions constitutionnelles – dont l’intitulé a été modifié –, Murielle Minkoue Mintsa, une proche du général au pouvoir. Il en est de même pour le porte-parole de la junte, avec rang de ministre, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
Bâtonnier du Gabon et rouage essentiel de la rédaction de la nouvelle Constitution en amont du référendum de novembre 2024, Lubin Ntoutoume a obtenu le ministère de l’Industrie. La ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, a été remplacée au porte-parolat du gouvernement par le leader du parti des Démocrates libres, Séraphin Akure-Davain, qui fait son entrée dans l’exécutif de transition. L’ancien opposant est, lui aussi, de facto écarté de la prochaine élection présidentielle par la Charte de transition.
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