Pour sa première visite officielle en France, le président Félix Tshisekedi est arrivé ce lundi matin à Paris où il a été accueilli par la secrétaire d’État chargée du Développement Chryzoula Zacharopoulou. Une cérémonie d’honneur aux Invalides a eu lieu peu après. Signe de l’importance que Paris a voulu apporter à cette visite, la cérémonie a été suivie d'une rencontre avec le président du Sénat, et de la présidente de l'Assemblée nationale.
Ce lundi soir, le président Tshisekedi a prononcé un discours au Collège des Bernardins à l'occasion de la présentation de son livre Pour un Congo retrouvé, à laquelle assistait Jean-Luc Mélenchon, le chef de la gauche radicale française. « Cette tribune m'offre l'opportunité de faire part à votre audience de la déception du peuple congolais face à l'ignorance de l'injustice qu'il subit depuis plus de trente années suite à une guerre qui lui a été imposée », a déclaré Félix Tshisekedi.
« Je ne pouvais pas manquer de m'exprimer sur la tragédie que connait mon pays », a-t-il ajouté, dénonçant les « velléités prédatrices et expansionnistes exprimées par certaines puissances étrangères ». Des propos qui font écho à ceux exprimés ce midi sur RFI par l'ambassadeur congolais à Paris Émile Ngoy Kasongo, qui fustigeait « le silence coupable de la communauté internationale ». « À nos amis Français, je dirais que je compte sur votre communauté pour relayer dans toutes les sphères constituant votre République l'aspiration de mon peuple pour un Congo retrouvé, un Congo fort de sa diversité, fort de sa richesse », a ajouté Félix Tshisekedi.
Ce mardi, le chef de l'État fera la visite de l'école militaire aux côtés du ministre des Armées Sébastien Lecornu avant un déjeuner de travail à l'Élysée avec Emmanuel Macron, à l'issue duquel les deux présidents donneront une conférence de presse. Cela marquera le temps fort de cette visite officielle.
« Ce qui est important, c'est la relance, le réchauffement de la coopération, commente le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula. Ce n'est pas qu'elle a été refroidie, mais il faut donner un nouvel élan dans le domaine économique, dans le domaine des forces de sécurité – il ne faut pas oublier que la France fait partie des pays qui forment notre armée –, dans le domaine international, il y a toute la problématique de la sécurité à l'est de la RDC. »
En effet, au cours de cet entretien bilatéral entre les deux chefs d'État, il sera surtout question, à nouveau, de la situation sécuritaire dans l’est du Congo en proie aux violences de nombreux groupes armés, dont les rebelles du M23, soutenus le Rwanda. Kinshasa réclame de longue date des mesures de rétorsion contre son voisin. « La France joue un rôle comme pays membre permanent au Conseil de sécurité. Nous attendons que la France continue d'appuyer sa position pour demander au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC et qu'elle aille jusqu'à ouvrir des sanctions. »
La visite de M. Tshisekedi comporte également un important volet économique. Le président congolais clôturera un forum sur les affaires et les investissements entre la France et la RDC, ce mardi après-midi au ministère français de l'Économie et des Finances. Le rendez-vous est organisé par le Mouvement des entreprises de France, le syndicat patronal, où il sera question de minerais stratégiques, d'énergie et d'infrastructure.
Il s'agit d'« un jalon crucial » pour la diplomatie économique entre la RDC et la France, selon les termes du directeur général de l'Agence congolaise de promotion des investissements, Anthony Nkinzo. Les entreprises françaises ont pris du retard par rapport à leurs concurrentes, regrette-t-il. 46 projets et 800 millions d'euros investis en vingt ans, c'est peu. Mais les choses évoluent, observe-t-il, avec rien qu'en quatre ans 500 millions d'euros engagés grâce notamment au retour de la société de Promotion et de participation pour la coopération économique (Proparco), une institution financière de développement française, filiale de l'Agence française de développement.
La RDC effectue des réformes de sa fiscalité et du code des investissements, elle peut devenir une terre d'opportunités pour les PME et pas seulement pour les grandes sociétés françaises, souligneront la cinquantaine d'entreprises et d'agences congolaises représentées, auprès de la centaine d'entreprises françaises. Secteurs prioritaires pour la RDC : les transports, l'énergie, l'eau, la santé et le développement des chaînes de valeur dans l'agriculture et les mines. Le Conseil congolais des batteries espère ainsi convaincre ses partenaires de l'aider à installer en RDC une usine de transformation des minerais congolais en précurseurs pour les batteries électriques, en attendant, espère-t-il, d'y fabriquer les batteries elles-mêmes.
Attendu aux côtés de Félix Tshisekedi à Paris, le ministre congolais des Finances Nicolas Kazadi sera absent, interdit depuis ce week-end de quitter le territoire par le procureur près de la Cour de cassation de Kinshasa, dans une affaire de surfacturation présumée.
Ce lundi soir, le président Tshisekedi a prononcé un discours au Collège des Bernardins à l'occasion de la présentation de son livre Pour un Congo retrouvé, à laquelle assistait Jean-Luc Mélenchon, le chef de la gauche radicale française. « Cette tribune m'offre l'opportunité de faire part à votre audience de la déception du peuple congolais face à l'ignorance de l'injustice qu'il subit depuis plus de trente années suite à une guerre qui lui a été imposée », a déclaré Félix Tshisekedi.
« Je ne pouvais pas manquer de m'exprimer sur la tragédie que connait mon pays », a-t-il ajouté, dénonçant les « velléités prédatrices et expansionnistes exprimées par certaines puissances étrangères ». Des propos qui font écho à ceux exprimés ce midi sur RFI par l'ambassadeur congolais à Paris Émile Ngoy Kasongo, qui fustigeait « le silence coupable de la communauté internationale ». « À nos amis Français, je dirais que je compte sur votre communauté pour relayer dans toutes les sphères constituant votre République l'aspiration de mon peuple pour un Congo retrouvé, un Congo fort de sa diversité, fort de sa richesse », a ajouté Félix Tshisekedi.
Ce mardi, le chef de l'État fera la visite de l'école militaire aux côtés du ministre des Armées Sébastien Lecornu avant un déjeuner de travail à l'Élysée avec Emmanuel Macron, à l'issue duquel les deux présidents donneront une conférence de presse. Cela marquera le temps fort de cette visite officielle.
« Ce qui est important, c'est la relance, le réchauffement de la coopération, commente le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula. Ce n'est pas qu'elle a été refroidie, mais il faut donner un nouvel élan dans le domaine économique, dans le domaine des forces de sécurité – il ne faut pas oublier que la France fait partie des pays qui forment notre armée –, dans le domaine international, il y a toute la problématique de la sécurité à l'est de la RDC. »
En effet, au cours de cet entretien bilatéral entre les deux chefs d'État, il sera surtout question, à nouveau, de la situation sécuritaire dans l’est du Congo en proie aux violences de nombreux groupes armés, dont les rebelles du M23, soutenus le Rwanda. Kinshasa réclame de longue date des mesures de rétorsion contre son voisin. « La France joue un rôle comme pays membre permanent au Conseil de sécurité. Nous attendons que la France continue d'appuyer sa position pour demander au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC et qu'elle aille jusqu'à ouvrir des sanctions. »
La visite de M. Tshisekedi comporte également un important volet économique. Le président congolais clôturera un forum sur les affaires et les investissements entre la France et la RDC, ce mardi après-midi au ministère français de l'Économie et des Finances. Le rendez-vous est organisé par le Mouvement des entreprises de France, le syndicat patronal, où il sera question de minerais stratégiques, d'énergie et d'infrastructure.
Il s'agit d'« un jalon crucial » pour la diplomatie économique entre la RDC et la France, selon les termes du directeur général de l'Agence congolaise de promotion des investissements, Anthony Nkinzo. Les entreprises françaises ont pris du retard par rapport à leurs concurrentes, regrette-t-il. 46 projets et 800 millions d'euros investis en vingt ans, c'est peu. Mais les choses évoluent, observe-t-il, avec rien qu'en quatre ans 500 millions d'euros engagés grâce notamment au retour de la société de Promotion et de participation pour la coopération économique (Proparco), une institution financière de développement française, filiale de l'Agence française de développement.
La RDC effectue des réformes de sa fiscalité et du code des investissements, elle peut devenir une terre d'opportunités pour les PME et pas seulement pour les grandes sociétés françaises, souligneront la cinquantaine d'entreprises et d'agences congolaises représentées, auprès de la centaine d'entreprises françaises. Secteurs prioritaires pour la RDC : les transports, l'énergie, l'eau, la santé et le développement des chaînes de valeur dans l'agriculture et les mines. Le Conseil congolais des batteries espère ainsi convaincre ses partenaires de l'aider à installer en RDC une usine de transformation des minerais congolais en précurseurs pour les batteries électriques, en attendant, espère-t-il, d'y fabriquer les batteries elles-mêmes.
Attendu aux côtés de Félix Tshisekedi à Paris, le ministre congolais des Finances Nicolas Kazadi sera absent, interdit depuis ce week-end de quitter le territoire par le procureur près de la Cour de cassation de Kinshasa, dans une affaire de surfacturation présumée.