INCITATION À LA HAINE: Une plainte plane sur la tête d’Ahmed Khalifa Niasse

Vendredi 8 Juillet 2016


Le Marabout politicien, Ahmed Khalifa Niasse, doit se faire des soucis, ces temps-ci. Dans une émission sur Rfi, l’ancien ministre d’État avait cité   la mosquée du Centre Islamique pour l’appel au courant  et à la Sounna également appelée « Mosquée Soninké » comme un lieu où l’on forge  des terroristes. Une sortie que les fidèles de cette mosquée qualifient de «calomnie et d’incitation à la haine et mise en danger de la vie d’autrui ». La direction de la mosquée a porté l’affaire devant la justice.


En conférence de presse, hier, le Pr Abdoulaye Bâ, imam Ratib de la mosquée du Centre Islamique pour l’appel au courant  et à la Sounna,  a dénoncé les allégations du Marabout politicien, Ahmed Khalifa Niasse, tenues dans une émission de RFI. « Dans cette radio, Ahmed Khalifa Niasse s’est distingué en franchissant un cap dans l’ignominie. Il affirme  qu’une mosquée sise à Malick Sy et non loin de la Cité police serait une mosquée Wahhabite ou Salafiste qui prépare des terroristes. Il est donc exclut qu’il cible la mosquée Omarienne ou la grande Mosquée, toutes les deux sont sur l’Avenue Malick Sy », peste l’Imam. N’ayant pas de certitude que M. Niasse cible sa mosquée, Abdoulaye Bâ, imam Ratib de la mosquée, a fait savoir que les propos de l’ancien ministre d’État, du président Wade, étaient de « trop ». « Nous les ressentons, chaque jour. Ils jettent l’opprobre et la suspicion sur notre honorable institution, sur ses milliers de fidèles et sur la  communauté Soninké, en particulier », renchérit-il.


Bataille judiciaire engagée
Face à cette à cette situation,  la direction de la mosquée du Centre Islamique pour l’appel au courant  et à la Sounna, également appelée « Mosquée Soninké », a décidé d’apporter la réplique : d’abord judiciaire ensuite religieuse. « Nous avons saisi notre avocat afin de porter plainte  contre M. Niasse pour calomnie, diffamation, incitation à la haine et mise en danger de la vie d’autrui », martèle le guide religieux au cours de sa conférence de presse, hier.  Le Pr Abdoulaye Bâ, imam Ratib de la mosquée, ajoute qu’ « un huissier de la justice a constaté les propos tenus sur RFI, une sommation interpellative doit parvenir incessamment à M. Niasse. Nous allons saisir le procureur de la République  afin que M. Niasse soit entendu et qu’il fournisse, sans délai, les preuves de ses graves et dangereuses élucubrations ou alors qu’il réponde. Il serait inconcevable, dans un État de droit comme le Sénégal, que ses propos restent sans suite. L’affaire suit son court », clame-t-il. Le centre  interpelle les ministres de l’Intérieur et de la Justice  sur les allégations tenues par le sieur Niasse qui, selon lui, relèvent « de trouble  à l’ordre public ».


Les mises en garde
Sadio Cissé, président du Centre Islamique pour l’appel au Coran et à la Sounna (CIPACS) et Ancien Sénateur-Maire de Waoundé, a mis en garde toutes les personnes qui tenteraient de nuire ou salir leur mosquée. « Nous ne laisserons donc jamais personne, fusse-t-il dérangé mentalement, nous donner des leçons ou jeter en pâture notre dignité ou nous salir en nous faisant passer pour des extrémistes et des terroristes auprès de personnes qui ignorent tout de nous. Voilà la raison de notre réponse. Nous ne demandons rien de plus que le respect que nous accordons à chacun. À défaut, nous saurons faire valoir nos droits », peste-t-il.

Par ailleurs, il ajoute que « face à l’abomination d’ôter ne serait-ce qu’une seule vie, a fortiori sur la base d’une divergence d’idées, le Centre Islamique est catégorique : la seule réponse est l’unité, la cohésion et la tolérance. La Oumma islamique sénégalaise dans sa diversité, courants confrériques et non-confrériques, doit donc être unie face à un ennemi commun. Il se nourrit de l’ignorance, de la division et de la stigmatisation », clame-t-il.

À noter que le marabout Ahmed Khalifa Niasse rapporte qu’au Sénégal, « il y a des écoles de Djihadisme financées par l’Arabie Saoudite et adoubées par l’État ». Et dans ces écoles, dit-il, « il y a une mouvance qui enseigne comment tuer les autres ».  D’ailleurs, ces départs des jeunes pour l’État islamique ne seraient qu’une « ramification de ces écoles que le Président cautionnerait », à en croire l’ancien ministre d’État sous Wade. Il en veut pour preuve la célébration, l’année dernière, par Macky Sall de la prière de la Tabaski dans une mosquée wahhabite sise sur l’Avenue Malick Sy.
Ibrahima Khalil DIEME
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