Il suffit de quelques vocalises pour que la voix de Khayakazi Madlala enveloppe toute la pièce. En dehors de la scène, son grand sourire, son air calme et modeste ne laissent pas deviner la puissance qu’elle dégage lorsqu’elle se met à chanter.
« Voici ma salle de répétition préférée. J’aime beaucoup le son de cette pièce et c’est chouette de répéter ici, pour s’entraîner devant le miroir comme devant un public. L’art lyrique est très strict, mais j’aime les difficultés qui vont avec. Pour chanter du gospel, je peux juste m’emparer du micro et y aller, mais pour ces airs d’opéra, je dois vraiment prendre le temps d’étudier, bien maîtriser l'œuvre et aussi savoir jouer un rôle. Mais ce sont tous ces défis qui me font adorer cet art. »
Une voix unique en opéra
Elle est bien loin, désormais, de son village rural du Cap Oriental, où elle a été bercée par des airs lyriques au sein de sa famille de mélomanes. De chorales scolaires en chœurs d’église, Khayakazi s’est peu à peu découvert une passion pour ces musiques. Après avoir incarné Mimi dans l’opéra La Bohème de Puccini, rôle dans lequel elle a été remarquée, la chanteuse de 27 ans enchaîne les concerts pour vivre de son art.
« J’ai décidé de me produire après le décès de ma mère. Je devais m’occuper de mes frères et sœurs. Comme je suis l’aînée, eux quatre dépendent de moi financièrement. Et petit à petit, je me suis fait connaître et on m’a demandé de venir chanter pour différentes compagnies. »
Lorsqu’elle n’est pas en représentation, la jeune soprano passe ses journées loin des robes à strass et des projecteurs, au sein de ce conservatoire de Potchefstroom, au sud de Johannesburg, où elle termine ses études. Elle y est venue pour suivre les cours de son professeur, Conroy Cupido, qui l’a découverte lors d’un concours de chant.
« Ah c’est une super-star ! Je peux complètement l’imaginer sur n’importe quelle scène internationale, s'enthousiasme t-il. Elle a la voix pour, et la capacité de travail. Sa voix est vraiment unique, en opéra on appelle cela une voix "lirico-spinto", une voix imposante qui peut chanter Verdi et Wagner, et dont le son a une certaine beauté. C’est très rare. »
Des talents contraints de partir à l'étranger
Après la fin de l’apartheid, de nombreux chanteurs noirs ont pu laisser exprimer leur talent jusqu’alors ignoré. Ils brillent désormais sur les scènes mondiales, à l'instar de la soprano Pretty Yende ou du ténor Levy Sekgapane.
Conroy Cupido n’est pas surpris de voir de nouvelles voix comme celle de Khayakazi Madlala continuer à émerger : « Beaucoup de chanteurs dans le pays développent un goût pour la musique classique et l’opéra grâce aux chorales de leurs communautés. Et ensuite, nous avons de bons cursus qu’ils peuvent suivre ».
Malgré cette nouvelle dynamique, la jeune chanteuse ne voit pas son futur en Afrique du Sud, alors que le pays ne possède qu’une seule compagnie, celle du Cap, qui monte des opéras de façon régulière. Faute de financements, la compagnie de Johannesbourg, avec laquelle Khayakazi Madlala se produisait le plus souvent, a dû fermer ses portes en 2018. L’un de ses membres l’a faite renaître de ses cendres, mais sous une forme bien plus modeste.
« Imaginez combien il y a de chanteurs en Afrique du Sud qui cherchent du travail. Donc cela nous pousse à partir à l’étranger, regrette t-elle. C’est assez triste, car cela consiste à prendre les richesses d’ici et les donner à d’autres. »
Pour percer, Khayakazi Madlala entend désormais se présenter aux concours internationaux afin de se faire peut-être remarquer et espérer un jour faire des étincelles sur les scènes d’opéra du monde entier, comme d’autres compatriotes avant elle.
« Voici ma salle de répétition préférée. J’aime beaucoup le son de cette pièce et c’est chouette de répéter ici, pour s’entraîner devant le miroir comme devant un public. L’art lyrique est très strict, mais j’aime les difficultés qui vont avec. Pour chanter du gospel, je peux juste m’emparer du micro et y aller, mais pour ces airs d’opéra, je dois vraiment prendre le temps d’étudier, bien maîtriser l'œuvre et aussi savoir jouer un rôle. Mais ce sont tous ces défis qui me font adorer cet art. »
Une voix unique en opéra
Elle est bien loin, désormais, de son village rural du Cap Oriental, où elle a été bercée par des airs lyriques au sein de sa famille de mélomanes. De chorales scolaires en chœurs d’église, Khayakazi s’est peu à peu découvert une passion pour ces musiques. Après avoir incarné Mimi dans l’opéra La Bohème de Puccini, rôle dans lequel elle a été remarquée, la chanteuse de 27 ans enchaîne les concerts pour vivre de son art.
« J’ai décidé de me produire après le décès de ma mère. Je devais m’occuper de mes frères et sœurs. Comme je suis l’aînée, eux quatre dépendent de moi financièrement. Et petit à petit, je me suis fait connaître et on m’a demandé de venir chanter pour différentes compagnies. »
Lorsqu’elle n’est pas en représentation, la jeune soprano passe ses journées loin des robes à strass et des projecteurs, au sein de ce conservatoire de Potchefstroom, au sud de Johannesburg, où elle termine ses études. Elle y est venue pour suivre les cours de son professeur, Conroy Cupido, qui l’a découverte lors d’un concours de chant.
« Ah c’est une super-star ! Je peux complètement l’imaginer sur n’importe quelle scène internationale, s'enthousiasme t-il. Elle a la voix pour, et la capacité de travail. Sa voix est vraiment unique, en opéra on appelle cela une voix "lirico-spinto", une voix imposante qui peut chanter Verdi et Wagner, et dont le son a une certaine beauté. C’est très rare. »
Des talents contraints de partir à l'étranger
Après la fin de l’apartheid, de nombreux chanteurs noirs ont pu laisser exprimer leur talent jusqu’alors ignoré. Ils brillent désormais sur les scènes mondiales, à l'instar de la soprano Pretty Yende ou du ténor Levy Sekgapane.
Conroy Cupido n’est pas surpris de voir de nouvelles voix comme celle de Khayakazi Madlala continuer à émerger : « Beaucoup de chanteurs dans le pays développent un goût pour la musique classique et l’opéra grâce aux chorales de leurs communautés. Et ensuite, nous avons de bons cursus qu’ils peuvent suivre ».
Malgré cette nouvelle dynamique, la jeune chanteuse ne voit pas son futur en Afrique du Sud, alors que le pays ne possède qu’une seule compagnie, celle du Cap, qui monte des opéras de façon régulière. Faute de financements, la compagnie de Johannesbourg, avec laquelle Khayakazi Madlala se produisait le plus souvent, a dû fermer ses portes en 2018. L’un de ses membres l’a faite renaître de ses cendres, mais sous une forme bien plus modeste.
« Imaginez combien il y a de chanteurs en Afrique du Sud qui cherchent du travail. Donc cela nous pousse à partir à l’étranger, regrette t-elle. C’est assez triste, car cela consiste à prendre les richesses d’ici et les donner à d’autres. »
Pour percer, Khayakazi Madlala entend désormais se présenter aux concours internationaux afin de se faire peut-être remarquer et espérer un jour faire des étincelles sur les scènes d’opéra du monde entier, comme d’autres compatriotes avant elle.