Koweït: Bébé Aïcha prend la fuite

Samedi 20 Février 2016

Elle rêvait d’un avenir meilleur en se rendant à Koweït, il y a 2 mois. Recueillie dans une maison comme domestique, la comédienne Aïssata Sow, Alias Bébé Aïcha a finalement pris la fuite, après avoir commencé à vivre l’enfer chez ses logeurs. Elle n’a que « ’sa voix »’ pour pleurer. Avec une voix presque éteinte, elle explique, en détail, ses calvaires.

« Lorsque je venais d’arriver, je vous assure que je vivais en paix. Et je ne me plaignais pas du tout. Seulement ma situation a changé du jour au lendemain et allait de mal en pis. La patronne de la maison m’a donné plus de tâches ménagères à faire. Je ne m’occupais que d’une partie de la maison, mais je suis proposé maintenant au nettoyage du rez-de-chaussée et du premier étage de la villa (R+3) », narre-t-elle, au bout du fil.

Harassée par ce lourd fardeau, elle était loin d’être au bout de sa peine. Ses horaires ont été bouleversés. À partir de 6 heures du matin, elle est déjà sur pied et ne prend congé de ses employeurs qu’à 22 heures. Ses seuls moments de répit, la ménagère les dédit à la prière quotidienne. Au bout d’un moment Bébé Aïcha  a fini par craquer. Ses larmes et lamentations ont fini par la rendre malade. Sa corpulence fragile et sa santé précaire ont été mises à rude épreuve.

« Le pire dans tout ça c’est que je ne mangeais pas à ma faim. J’ai beau essayé de m’habituer à leurs plats, mais je n’y arrive pas. Je me gave d’omelette à longueur de journée. Au début, je me servais directement dans le frigo pour préparer mes propres recettes. Maintenant, c’est devenu chose impossible. Si j’ose toucher le réfrigérateur, je me fais passer un savon par la cuisinière, une ressortissante des Philippines. Elle ne perd pas une minute pour me dénoncer à la patronne », sanglote-t-elle au bout du fil, renseigne L’Observateur de ce samedi 20 février 2016.

Un jour, poursuit Bébé Aïcha, elle tombe malade. Alitée, elle ne s’acquitte pas de ses tâches ménagères et essuie la colère de sa patronne qui l’attaque de toute part. Elle commence alors à sentir le poids de la solitude. Elle prend cependant, son mal en patience et continue à courber l’échine pour nettoyer les carreaux, ranger les chambres, faire les lits sans une ride, racler les toilettes, enlever la poussière. Elle nourrit même les deux perroquets de la maison, bien plus considérés que la pauvre domestique qu’elle est. Et c’est ce qui la perdra. Il y a trois jours, alors qu’il leur livrait leur repas quotidien, par un geste maladroit, elle a laissé s’échapper l’un des oiseaux. Sans demander son reste, elle prend ses jambes à son cou. Elle erre des heures dans les rues, sans savoir, où elle allait, avant qu’une bonne dame ne l’aborde. Celle-ci, au fait des « conditions inhumaines » dans lesquelles vivait Bébé Aïcha, décide de lui venir en aide et l’héberge chez elle.

« Je suis chez cette dame, en attendant d’entreprendre des démarches pour rentrer au Sénégal. C’est grâce à elle si j’ai retrouvé mes esprits. Ma patronne a essayé de me convaincre de rentrer chez elle, mais je craignais le pire. Je n’ai pas osé y retourner, malgré ses supplications. J’ai même changé de numéro pour qu’elle ne m’appelle plus. Maintenant je n’attends qu’une chose, rentrer au bercail et oublier, au plus vite cette mésaventure », conclut-elle.

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