LAICITE - SE METTRE A L'ECOLE DE LA POSTURE DOMINANTE : Réfutez la règle mathématique pour faire société et repoussez la révolution pour la démocratie

Mercredi 7 Aout 2024

La règle mathématique du nombre ne fait pas société et la révolution n’est pas démocratique. C’est le prétexte de la construction sociale. Personne n'a le monopole de la vérité si c'est DIEU qui la détient. Il peut surprendre lorsque la position que nous avions et pensions être vraie devient fausse. DIEU est « un » dans la maison d’Abraham, « trinitaire » dans la chrétienté - ou parfois pluriel chez nous les mélanodermes du sahel ou ailleurs. DIEU est dual par l'expression de ses œuvres, notamment l'homme et la femme, le jour et la nuit, le bien et le mal. Qui est parmi les entités citées le premier à être créé ?


Nous soutenons respectivement et avec force que c'est l'homme, le jour et le bien qui ont été créés en premier. Sont-ils les dominants pour leur qualité majeure ? Peut-être nous pouvons répondre par l’affirmatif. Mais pourront-ils exister respectivement sans la femme pour l'homme, sans la nuit pour le jour et sans le mal pour le bien ? Si la dépendance est relevée dans ce cas de figure l'aspect dominant perd de sa valeur et de sa coercition. Nous ne pouvons donc pas parler de domination lorsqu'il y a interdépendance. Celle-ci étant le portrait photogénique du social. Être en société, c'est s'inscrire dans une mutualité relationnelle où les interdépendances sont acceptées sur la base d'un normatif consensuel et distribuées à double sens. La société est un tissu de relations dans laquelle, il ne faut pas faire l'erreur de plébisciter un statut dominant puisque celui-ci existe socialement grâce à un profil perçu comme faible.


Entre le gouverné et le gouvernant, il ne faut pas penser automatiquement que le gouverné est faible. Il est capable de surprendre. Entre la majorité et la minorité, il ne faut pas aussi commettre la même erreur car la surprise est aussi possible. Les deux méthodes de la philosophie des sciences que sont le qualitatif et le quantitatif doivent être utilisées en accord avec l'intelligence sociale afin de rester dans la vérité des sciences qui est la vérité de DIEU. Aristote Aristidis disait que «  il n'y a de science que du nécessaire et de l'universel ». DIEU est nécessaire et il est universel. Tous les scientifiques de renom s’accordent et concourent à atteindre les mêmes finalités précitées dans leurs résultats de recherche.
L'usage mathématique sur les sociétés humaines portent les germes de l'inculture.


Les statistiques descriptives souvent appliquées à la démographie n'intègrent pas les dimensions qualitatives du faisceau de relations en présence. C'est un outil de décompte qui chosifie l'objet humain pour avoir un compte global par agrégation de composants humains. L'économétrie qui est l'approche mathématique de l'économie a souffert pour apprécier le développement économique et social d’un pays dans sa qualité. L'outil du PIB/PNB ( produit intérieur brut/produit national brut) étant rigide, il a fallu initier des IDH ( indice de développement humain) sur l'éducation , la santé, entre autres, pour apprécier qualitativement le développement. Les mathématiques humaines présentent des insuffisances considérables sur le terrain social notamment des relations entre les individus, entre les communautés mais aussi sur l'aspect sociétal avec les effets de contingence (effets imprévus et de surprise) sur chaque compartiment social voire chaque activité sociale reconnue dans la division du travail en socialité. Encore une fois, DIEU est surprise et par extension la vérité aussi.
 


Les mathématiques créent le dominant par le nombre. Mais sur le plan social, c'est le début de la catastrophe voire la porte ouverte à l'état de nature. La loi du talion s'impose en conséquence et dans ce chapitre le plus fort écrase le plus faible, les plus nombreux en font de même avec les moins nombreux. De ce point de vue,  la culture acquise et qui est ce supplément que nous avons découvert dans l'humanité et la durabilité, va disparaitre au profit d'un état de nature où chacun pour soi, dans ses convictions individuelles et communautaires. Il n’y a pas de "sous cultures" dans lesquelles peuvent s'enfermer des groupes. Il n'y a que la culture dans son élan utile pour exister et être partager en dehors de son groupe d'appartenance sociale. Si notre culture n'est pas utile pour les autres alors elle n'en est pas une. L’universalité reste la vérité et la culture doit tendre vers cet idéal.
La révolution sociale se fait par le surnombre mais elle n'est jamais démocratique. Le professeur feu Sémou Pathé GUEYE nous l'avait dit alors que nous étions un de ses étudiants en DEA à l'UCAD dans son cours d'épistémologie consacré au faillibilisme épistémologique de Karl Popper. La révolution écrase les positions minoritaires.
C'est un élan d'inculture puisqu'elle nous projette à l'arrière social c'est à dire à l'état de nature.
Les organisations également nous apprennent beaucoup à travers les méthodes du management directif ou autoritaire et celui participatif. Le premier portant sur le management directif incarne et impose le dominant par la fidélité à la rigueur de la pensée qu'il doit appliquer. En revanche, il ne s'applique exclusivement que sur des collaborateurs caractérisés par une immaturité professionnelle ou sociale selon les cas d’agents rencontrés. Le management participatif est appliqué sur des agents matures car ils sont impliqués dans les processus décisionnels. Toutefois, le participatif conditionne le management délégatif qui permet aux membres de recevoir et d'assumer des responsabilités. Ainsi la gouvernance par la force de l'autorité n'est pas permanente. Elle évolue toujours vers une intelligence sociale qui est la gouvernance participative pour à la fin devenir délégative. Celle-ci est le creuset de la démocratie. La révolution qui est une option directive et autoritaire ne peut accéder à ce stade de la démocratie, de la participation sociale et de la délégation sociale par crainte de se voir être trahie.
Par exemple aujourd’hui Alioune TINE de AfrikaJom center parle de régime pastéfien parce que parait-il selon les vérités populaires « on ne gouverne qu’avec les gens en qui on en confiance ».
Pourquoi sommes-nous arrivés à ce stade ? La délégation des responsabilités devrait être plus ouverte pour témoigner d’une maturité de la démocratie.
La démocratie est une notion qualitative. La société également se construit et s’apprécie par la qualité du tissu relationnel en présence. Le nombre ne doit pas être le postulat exclusif pour produire des données et documenter des décisions de société.
Que nous soyons 95% ou 5 %, voire 15% ou 85% encore voire même 54% cela ne doit pas nous apeurer en tant que minorité religieuse ou politique ou nous allumer d’orgueil en tant que majorité religieuse ou politique. Les sociétés se construisent sur les relations d’interdépendance acceptées et équitablement distribuées et moins sur les nombres ou mathématiques humaines. 
 
 
Le voile n'est pas un problème. Nous savons tous respecter les convictions religieuses de chaque concitoyen. Avançons et renforçons l'intégration de tous
La peur de l'inconnu a provoqué la réaction épistolaire la plus populaire du moment. Un prêtre ira chercher sa bible, un imam ira prendre son coran et un citoyen simple se battra avec les armes du droit pour se donner raison sur l'espace public. Par contre partager le couscous comme le recommande imam Kanté est un lien social très fort pour relancer la machine sociale en difficulté.

Il y a un contexte duquel il est dangereux de sortir pour ne pas tomber dans le piège des interprétants mais aussi il y a la survenue d'une succession de faits.

Il y a eu d'abord la déclaration d'un premier ministre de surcroit homme politique donc porteur d'un PROJET - encore peu connu du point de vue formel car non encore déclaré. Le PM a évoqué le sujet du voile qui a eu des antécédents exclusivement dans les écoles privées catholiques du Sénégal.

Ensuite il y a eu la réaction épistolaire d'un Abbé, érudit religieux bien respecté du point de vue de son parcours et de son statut dans le clergé sénégalais de surcroit animateur d'émission télévisée et diffuseur dans les réseaux sociaux.

Il faut dire que la peur a gagné les cœurs de beaucoup de sénégalais et d'institutions même les plus vertueux et vertueuses depuis l'arrivée du nouveau régime au pouvoir en mars 2024. Il s'agit de la peur de l'inconnu qui se cache derrière ce nouveau régime pour lequel le discours programmatique formel n'est pas encore acté après trois mois de gouvernance. Il s'agit aussi de la rhétorique autoritaire en usage - durant les années précédentes (2021- 2024) de lutte entre partis politiques voulant accéder au pouvoir - qui sonne comme une menace dans les oreilles du commun des sénégalais. Le ton lourd brandi par de jeunes leaders effectivement fait peur.
A t-on interdit ou non certains propos crus sur les réseaux sociaux allant à l'encontre du régime ? Peut-être des mises en garde ? A trois mois de pouvoir, le régime a fait des prisonniers politiques, un imam et deux militants politiques. Voilà établis le contexte et les faits qui ont concouru à la réaction épistolaire de Abbé André Latyr NDIAYE.
Malheureusement les nombreuses analyses n'ont pas débuté par une contextualisation équitable de la lettre de l'Abbé y compris l'analyse de Imam KANTE qui est encore un autre érudit et enseignant très agréable à écouter. Tout citoyen que la peur de l'inconnu aurait gagné va argumenter selon son capital expérience. Au risque de nous répéter, « un prêtre ira chercher sa bible, un imam ira prendre son coran et un citoyen simple se battra avec les armes du droit pour se donner raison sur l'espace public ». Malheureusement pour les référentiels religieux, les textes religieux ne dialoguent pas. Le dialogue est strictement social. Il ne faut pas s'empresser de réagir pour ne pas être piégé certes mais il ne faut pas aussi s'empresser de situer des responsabilités et contribuer malheureusement à fixer une adversité sociale qui risque de s'entêter. Partager le couscous est un lien social très fort pour relancer la machine sociale en difficulté et se mettre à l'école du vivre ensemble qui fait société.

Le voile n'est pas un problème. Refusons de tomber dans la manipulation des politiciens. Entre nous et sans les politiciens nous réglons nos problèmes.


Dr. Pascal OUDIANE
Sociologue
Pour une  « Gouvernance Sans Parti ».
 
 
 
 
 
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