Madame Gnagna Sy, présidente du mouvement Citoyen vigilant pour l’écologie, créé en 2014, veut alerter contre tout danger qui menace l’environnement de l’homme et son cadre de vie. Dans cet entretien exclusif qu’elle a accordé à Rewmi quotidien, la fille de Malick Sy "Souris" s’est prononcée sur la crise scolaire, entre autres sujets abordés. Si elle a exhorté les enseignants à se pencher sur le cadre vie des élèves, elle demande aussi au Gouvernement et aux acteurs de revoir l’éducation dans son ensemble.
Pourquoi Citoyen vigilant pour l’écologie ?
L’écologie, parce qu’aujourd’hui, c’est une question incontournable pour tout pays qui souhaite atteindre le développement, autant le développement de ses citoyens, que le développement de son pays. La preuve en est qu’on a vu l’aura que la dernière conférence, sur le climat, qui s’est tenue en France, en décembre dernier, a suscitée. Je pense que c’était un moment où toutes les populations mondiales ont été figées parce que c’était un moment où on n’a parlé que de l’écologie, de ses enjeux pour l’avenir de tous les citoyens du monde, surtout de l’avenir des Africains et aussi donc des Sénégalais.
Le Sénégal est un pays très politique et vous et votre mouvement comptez faire le maillage du terrain étant donné que vous êtes plutôt écologistes…
On essaie de communiquer avec nos actions et nos idées. On sait également qu’il faut beaucoup de travail de terrain. Aller à la rencontre des populations pour les sensibiliser sur les questions du climat et de l’écologie et notre société commence à comprendre tout ce qui est agression de l’environnement. Parce qu’elles savent aussi que les questions des inondations sont liées à l’agression de l’environnement et l’érosion côtière. Et dans nos séries de sensibilisation, nous insistons sur le fait que ces difficultés sont liées au comportement de l’homme. À la Médina où j’étais Conseillère municipale, en 2009, avec la coalition Benno Siguil Sénégal, je mène des actions politiques avec d’autres camarades du mouvement pour relever les défis.
Vous faites partie des personnalistes invitées au dialogue national. Quelle est votre appréciation sur cet échange entre le président de la République, la classe politique et la Société civile ?
Nous étions ravis de cette invitation à laquelle nous avons tenu à répondre parce que nous ne souhaitons pas rater les rendez-vous où les grands hommes de ce pays se retrouvent. Le mot dialogue suffisait seulement pour aller répondre à cette invitation. Ensuite, on était allé pour écouter et donner notre avis sur la vie de la Nation. Pour le moment, c’est un lancement et nous attendons que le président de la République mette en place le cadre pour que cet échange soit fructueux et surtout dans le seul intérêt des Sénégalais.
Pourtant, il y a d’autres responsables politiques qui ont boycotté cet appel. Quel commentaire faites-vous de leur décision ?
Pour nous, il est difficile de donner notre point de vue sur la décision d’une autre formation politique. Nous respectons les décisions des uns et des autres. Mais pour ce qui est de notre mouvement, nous insistons que ce dialogue est une bonne chose.
Vous soutenez le président Macky Sall. Est-ce qu’on peut avoir une idée sur la quintessence de votre alliance ?
On préfère le mot soutien. Vous n’êtes pas sans savoir que nous n’avons jamais rencontré le président de la République mais nous le soutenons. La preuve, lors du dernier referendum, nous avons décidé de voter pour le triomphe du "Oui". Parce qu’on était convaincu qu’il était nécessaire de changer certains points de la Constitution comme par exemple la participation des candidats indépendants dans les élections. Désormais, dans la Constitution, on parle de cadre de vie, d’environnement et d’égologie, ce qui est notre combat et c’est la raison pour laquelle nous avons battu campagne pour un "Oui" massif.
Et la crise scolaire. Comment analysez-vous ce méli-mélo entre enseignants et Gouvernement ?
Au-delà d’une militante de l’écologie, je suis même directrice de collège. J’ai des enfants qui sont scolarisés, donc cette crise nous empêche de dormir. Je pense également aux parents qui mettent autant de moyens pour inscrire leurs enfants et la fin de l’année on leur dit qu’il n’y a pas d’examen, c’est dur.
Quelles sont selon vous les solutions durables pour désamorcer cette crise ?
J’entends souvent les enseignants revendiquer leur droit, mais j’aimerais qu’ils parlent aussi du cadre de vie des élèves. Nous, dans notre association, nous avons visité certaines écoles mais le cadre de vie est, à la limite, inhumain. Les enfants étudient dans les conditions déplorables. Il faut revoir l’éducation dans son ensemble et aller au fin fond des choses parce qu’il y a énormément de choses à revoir.
Quelles sont vos ambitions politiques ?
Pour le moment, nous soutenons les actions du président de la République. Pour le reste, on avisera mais tout dépend également des réactions des populations ; si elles jugent qu’elles ont besoin d’une représentation du mouvement Citoyen vigilant pour l’écologie, pourquoi pas. Parce que, il y a gens qui voient d’un mauvais œil le politicien. Ce n’est pas mal la politique. Certes, la manière de la faire doit changer et nous, nous pensons qu’on peut être une nouvelle offre pour la population.
Entretien réalisé par Ibrahima Khalil DIEME