Aux termes de l’article 102 de la Constitution, les Collectivités territoriales constituent le cadre institutionnel de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques.
Aujourd’hui à travers l’acte 3 de la décentralisation, la vision du Chef de l’Etat est « d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 ».
Pour faire face aux réalités des terroirs, il est nécessaire de mettre en place des projets territoriaux pour un développement de proximité.Ce qui renvoie à la lancinante question de l’implication des Collectivités territoriales dans la mise en œuvre des politiques publiques.Toutefois, le constat est qu’il y’a un faible niveau d’implication des services territoriaux dans la politique de l’emploi des jeunes.Les élus locaux dans l’exercice de leur responsabilité en matière de développement local, doivent exercer une politique volontariste qui vient en complément de celle conduite par l’Etat.La territorialisation des politiques publiques, particulièrement en matière d’emploi, est la clé de son adaptation aux réalités des territoires et la complexité de leurs situations économique et sociale.
L’Etat à travers un ensemble hétérogène de décisions (FONGIP, DER/FJ, ADEPME, ADIE, ANPEJ, PRODAC, ANIDA…) a fini par créer une incertitude quant aux buts poursuivis dans la politique de l’emploi des jeunes ;Le PRODAC à lui seul aurait dû créer plus de 350 000 emplois, mais depuis 2019 avec l’arrivée du nouveau Coordonnateur aucune avancée constatée n’a été constatée dans la mise en œuvre des infrastructures et dans l’impact attendu dans l’aménagement du territoire.Si le PRODAC avait réussi sa mission, le Gap de l’emploi serait au moins résorbé. Sachant que la majorité des jeunes sénégalais ne sont pas qualifiés, on ne peut pas aujourd’hui parler d’employabilité.Le Chef de l’Etat a bien compris cet enjeux raison pour laquelle il a misé sur le secteur tertiaire, plus particulièrement sur le PRODAC pour absorber cette masse de chômeurs et de sans-emplois.Mais, Le PRODAC a aussi un problème de Top management et de planification opérationnelle, car en réalité il ne parvient pas à assurer la gestion de ses infrastructures avec des arrêts sans cesse de GREEN 2000.
La DER est aussi un échec patent de la territorialisation de la politique de l’emploi des jeunes malgré les milliards injectés, c’est pour dire qu’il ya un problème de casting.
Tout de même, dans la lutte contre le chômage des jeunes, le Président de la République a décidé, « par souci d’équité territoriale et de simplification des procédures, d’installer un guichet unique dans chacun de nos 46 Départements. (…) Dénommé Pôle-Emploi et Entreprenariat pour les Jeunes et les Femmes.
Cette implication justifiée à plusieurs égards favorise l’élaboration d’une stratégie de territorialisation pour une dynamique territoriale de l’emploi. Malgré tous ces moyens, le constat est qu’entre la décision initiale et la mise en œuvre survient une série de retard et de détournement. Une politique n’est jamais mise en œuvre dans le vide, elle fait incursion dans un contexte caractérisé par des problèmes, structures et contraintes qui lui sont antérieurs, ce qui provoque des réactions en relais.L’implémentation de Bureau de l’Entreprenariat local et d’espace de quartier afin permettra d’obtenir une collaboration opérationnelle des différents acteurs et une accommodation des décisions aux réalités des territoires.
Ce bureau de l’Entreprenariat local établira un diagnostic de la situation des personnes qu’elles accueillent et accompagnent. Dans le respect du secret professionnel, ces diagnostics pourraient être utiles aux conseillers Pôle emploi pour traiter des questions afférentes à l’insertion professionnelle. Les modalités d’accompagnement délivrées par Pôle emploi et par ces associations pourraient être articulées opérationnellement. Des modalités d’échanges d’informations pourraient être imaginées et sécurisées.
Quant aux espaces de quartier, ils seront sous l’autorité des contributeurs en plus de créer une proximité plus forte avec les populations, auront pour principale mission le placement c’est à dire le conseil et l’inscription.L’Espace de quartier à travers le développement de proximité doit identifier dans les territoires les acteurs majeurs opérants des domaines où il intervient, aller vers eux et leur proposer de construire ensemble les modalités d’une coopération pour l’amélioration de ses services.
Cela suppose aussi que le BEL exerce une veille sur les initiatives prises sur les territoires. C’est en délivrant son offre de service dans le cadre de projets territoriaux que l’espace de quartier s’adapte et s’ajuste aux problématiques locales.La formulation des politiques et programmes de développement a longtemps été l’œuvre des fonctionnaires qui, de concert avec les bailleurs de fonds extérieurs mettaient en place des politiques économiques à l’actif des populations sans les consulter au préalable.
De telles pratiques ne favorisaient pas l’appropriation des programmes par les bénéficiaires. En outre, elles ne favorisent pas l’efficacité des programmes et la durabilité de leur impact. Ainsi la nouvelle démarche prônée par les bailleurs de fonds vise une implication des populations pour une meilleure efficacité des programmes et une durabilité de leurs impacts.
El Hadji Diaydi Ba Cissé, Juriste spécialiste du Droit et de l’Administration
Des Collectivités Territoriales-Gestionnaire de Projet. diaydi@yahoo.fr