"Rafiki" ("ami" en kiswahili) a été interdit en raison "de son thème homosexuel et de son but évident de promouvoir le lesbianisme au Kenya, ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kenyan", justifie dans un communiqué la commission kenyane de censure.
Le patron de la commission, Ezekiel Mutua, qui se présente comme "un fervent croisé de la morale" a déjà interdit d'autres films, publicités et même dessins animés, souvent au prétexte qu'ils promeuvent l'homosexualité.
"Rafiki", adapté d'un roman de l'Ougandaise Monica Arac Nyeko, raconte l'histoire d'un coup de foudre entre deux jeunes femmes appartenant à des camps politiques opposés.
"Je suis vraiment désolée d'annoncer que notre film Rafiki a été interdit au Kenya" a déclaré la cinéaste kenyane, Wanuri Kahiu. "Nous pensons que les adultes kenyans sont assez matures et clairvoyants (...) mais leurs droits ont été niés", a-t-elle ajouté. Son film est programmé dans la sélection "Un certain regard" au festival de Cannes en mai 2018.
Toujours sous le coup des lois datant du colonialisme britannique, l'homosexualité reste illégale au Kenya. Dans un entretien télévisé la semaine dernière, le président Uhuru Kenyatta avait déclaré que l'homosexualité allait à l'encontre de la culture et de la société kenyanes, estimant que les droits des gays "n'ont pas grande importance pour le peuple et la république du Kenya".
Source 7sur7.be