Le Président Macky Sall a refermé le «Protocole de Rebeuss» ouvert par le procureur de la République sur instruction du ministre de la Justice. Il a désavoué Me Sidiki Kaba qui ne l’avait pas curieusement saisi en prenant cette décision.
Samuel Sarr, Birahim Seck, Idy... peuvent se rasseoir. Le président de la République a décidé de refermer le «Protocole de Rebeuss» ouvert par le procureur de la République. On comprend pourquoi l’audition de l’ancien ministre de l’Energie annoncée hier à la Sûreté urbaine a été reportée sine die. Ou plutôt à jamais !
Le chef de l’Etat n’a pas compris cette instruction de la Chancellerie qui a demandé au Parquet de s’autosaisir sur l’affaire des 74 milliards de F Cfa. A son retour de Kigali où il a participé au sommet de l’Union africaine, Macky Sall a demandé à son garde des Sceaux de laisser ce dossier dans les limbes de l’oubli. Bref, il a désavoué son ministre de la Justice qui n’a su mesurer les enjeux qui l’entourent.
En mettant en marche la machine judiciaire, le procureur de la République allait se retrouver dans une voie sans issue qui aurait condamné le régime aux railleries des hommes politiques et de la Société civile. Même s’il n’est pas juriste, Macky Sall sait qu’il est presqu’impossible de faire auditionner tous les acteurs de ce «deal». L‘ex-président de la République, Me Abdoulaye, et l‘ancien Premier ministre, Idrissa Seck, considérés comme les cerveaux de cette affaire, bénéficient de privilèges de juridiction qui constituent un chiendent très difficile à contourner. Les intermédiaires du «Protocole», Mes Ousmane Sèye et Nafissatou Diop Cissé, qui sont des auxiliaires de justice, sont aussi protégés par la loi. Par exemple, la justice doit avoir une autorisation de l’Ordre des avocats pour auditionner l’avocat de l’Etat dans le dossier des chantiers de Thiès.
Dans les couloirs de la Présidence, l’on se demande comment Me Sidiki Kaba, avocat de Idy à l’époque des chantiers de Thiès, a-t-il pu manquer de discernement en précipitant le Parquet dans un dossier aussi sensible ? N’a-t-il pas été aussi au cœur de cette affaire qui a abouti à la rédaction de ce document ? Selon Me Ousmane Sèye, invité de l’émission «Grand jury», il avait requis l’aval de Me Kaba pour rencontrer Idy à la prison de Rebeuss. La somme de tous ces faits a poussé l’autorité suprême à laisser le dossier dans les tiroirs.
Par ailleurs, le pouvoir allait mal résister au versant politique de l’affaire. Il allait se retrouver à gérer une bataille politico-médiatique qu’il a initiée, mais qui lui échapperait si évidemment l’ex-Premier ministre se retrouverait dans une position de présumé coupable et passible de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). En définitive, les éminences grises du régime en ont conclu que le risque de rouvrir un dossier vieux de 10 ans n’en valait pas la peine après 4 ans de gestion de l’affaire Karim Wade qui a laissé des traces.
Finalement, Idrissa Seck et les autres vont rester sur leur faim. Vilipendé par ses détracteurs, le leader de Rewmi a demandé la mise en place d’un jury d’honneur pour tirer cette histoire, qui le poursuit comme son ombre, au clair. L’idée n’avait pas enchanté la classe politique qui avait demandé à la justice de s’autosaisir pour mettre sur la place publique le véritable contenu de ce «Protocole de Rebeuss». Jusqu’ici, il empoisonnait les relations entre Wade et son ex-Pm avant que des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) ne décident de donner au dossier plus d’épaisseur dans le cadre d’une guerre politicienne. En écho aux attaques du président du Conseil départemental de Thiès sur les conditions de la libération de Karim Wade, les Libéraux, issus de la famille de Wade et de Macky, avaient décidé de le traîner à l’abattoir en tentant de réécrire un nouveau chapitre du «Protocole». Et Macky Sall a décidé d’envoyer tout le monde se rasseoir.
lequotidien.sn
Samuel Sarr, Birahim Seck, Idy... peuvent se rasseoir. Le président de la République a décidé de refermer le «Protocole de Rebeuss» ouvert par le procureur de la République. On comprend pourquoi l’audition de l’ancien ministre de l’Energie annoncée hier à la Sûreté urbaine a été reportée sine die. Ou plutôt à jamais !
Le chef de l’Etat n’a pas compris cette instruction de la Chancellerie qui a demandé au Parquet de s’autosaisir sur l’affaire des 74 milliards de F Cfa. A son retour de Kigali où il a participé au sommet de l’Union africaine, Macky Sall a demandé à son garde des Sceaux de laisser ce dossier dans les limbes de l’oubli. Bref, il a désavoué son ministre de la Justice qui n’a su mesurer les enjeux qui l’entourent.
En mettant en marche la machine judiciaire, le procureur de la République allait se retrouver dans une voie sans issue qui aurait condamné le régime aux railleries des hommes politiques et de la Société civile. Même s’il n’est pas juriste, Macky Sall sait qu’il est presqu’impossible de faire auditionner tous les acteurs de ce «deal». L‘ex-président de la République, Me Abdoulaye, et l‘ancien Premier ministre, Idrissa Seck, considérés comme les cerveaux de cette affaire, bénéficient de privilèges de juridiction qui constituent un chiendent très difficile à contourner. Les intermédiaires du «Protocole», Mes Ousmane Sèye et Nafissatou Diop Cissé, qui sont des auxiliaires de justice, sont aussi protégés par la loi. Par exemple, la justice doit avoir une autorisation de l’Ordre des avocats pour auditionner l’avocat de l’Etat dans le dossier des chantiers de Thiès.
Dans les couloirs de la Présidence, l’on se demande comment Me Sidiki Kaba, avocat de Idy à l’époque des chantiers de Thiès, a-t-il pu manquer de discernement en précipitant le Parquet dans un dossier aussi sensible ? N’a-t-il pas été aussi au cœur de cette affaire qui a abouti à la rédaction de ce document ? Selon Me Ousmane Sèye, invité de l’émission «Grand jury», il avait requis l’aval de Me Kaba pour rencontrer Idy à la prison de Rebeuss. La somme de tous ces faits a poussé l’autorité suprême à laisser le dossier dans les tiroirs.
Par ailleurs, le pouvoir allait mal résister au versant politique de l’affaire. Il allait se retrouver à gérer une bataille politico-médiatique qu’il a initiée, mais qui lui échapperait si évidemment l’ex-Premier ministre se retrouverait dans une position de présumé coupable et passible de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). En définitive, les éminences grises du régime en ont conclu que le risque de rouvrir un dossier vieux de 10 ans n’en valait pas la peine après 4 ans de gestion de l’affaire Karim Wade qui a laissé des traces.
Finalement, Idrissa Seck et les autres vont rester sur leur faim. Vilipendé par ses détracteurs, le leader de Rewmi a demandé la mise en place d’un jury d’honneur pour tirer cette histoire, qui le poursuit comme son ombre, au clair. L’idée n’avait pas enchanté la classe politique qui avait demandé à la justice de s’autosaisir pour mettre sur la place publique le véritable contenu de ce «Protocole de Rebeuss». Jusqu’ici, il empoisonnait les relations entre Wade et son ex-Pm avant que des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) ne décident de donner au dossier plus d’épaisseur dans le cadre d’une guerre politicienne. En écho aux attaques du président du Conseil départemental de Thiès sur les conditions de la libération de Karim Wade, les Libéraux, issus de la famille de Wade et de Macky, avaient décidé de le traîner à l’abattoir en tentant de réécrire un nouveau chapitre du «Protocole». Et Macky Sall a décidé d’envoyer tout le monde se rasseoir.
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