Le Sars-CoV-2, virus d'origine toujours inconnue

Jeudi 24 Décembre 2020

Dans un article très fouillé, «le Monde» revient sur le mystère des origines du Sars-CoV-2 .Si le chemin entre la chauve-souris et l’homme reste à élucider, il n'est plus question de pangolin et d'un marché aux animaux mais de mineurs chinois et des pratiques obscures d'un laboratoire de Wuhan.


D’où vient le Sars-CoV-2 ? Les origines du virus responsable de la pandémie de Covid-19 restent floues. Après la thèse du pangolin, celle du marché de Wuhan ou encore, plus loufoque, celle d’une fabrication en laboratoire, le Monde nous invite, dans une enquête très documentée, à nous pencher sur l’histoire de mineurs chinois.

Ce que l’on sait d’abord. Le pathogène appartient à la famille des coronavirus. Il est proche d’un virus que l’on trouve chez des chauves-souris d’Asie. Sa version humaine a probablement émergé dans la région de Wuhan en Chine, aux alentours de novembre 2019.


Le pangolin, trop distant
C’est le chemin entre la chauve-souris et l’homme qui reste à élucider. Pour essayer de recoller les morceaux, les scientifiques comparent le code génétique du Sars-CoV-2 à ceux d’autres coronavirus connus. C’est ainsi que le pangolin a, un temps, été soupçonné. Mais cette hypothèse est tombée à l’eau, expliquait le virologue Etienne Decroly dans le journal du CNRS en octobre dernier : «La découverte dans le génome de coronavirus infectant des pangolins d’une courte séquence génétique codant pour le domaine de reconnaissance du récepteur ACE2, apparenté à celle qui permet à Sars-CoV-2 de pénétrer les cellules humaines, a un temps fait penser qu’on tenait un possible hôte intermédiaire, mais le restant de son génome est trop distant du Sars-CoV-2 pour être un ancêtre direct.»



Une enquête est conduite par l’OMS sur la question de l’origine du virus. Selon les informations du New York Times, son champ d’action a été limité par Pékin. Des informations ressortent tout de même, le Monde explique ainsi que sur les «330 échantillons collectés sur différents animaux du marché, aucun ne s’est révélé positif au Sars-CoV-2».

Une mine infestée de chauve-souris
Mais alors d’où provient le virus ? La ville de Wuhan abrite un laboratoire de haute sécurité (appelé P4), le Wuhan Institute of Virology (WIV). Le Monde révèle que ce laboratoire travaillait bien sur des coronavirus, notamment issus de l’étude de quelques malades atteints d’une pneumonie en… 2012 ! Or les patients travaillaient dans une mine à Mojiang infestée de chauves-souris. Et un virus aurait donc pu passer des unes aux autres. Le WIV a étudié ces coronavirus en toute discrétion, l’essentiel de la communauté scientifique ayant été laissée dans l’ignorance.

«Les non-dits de l’institut de Wuhan sur l’épisode de Mojiang, la mise hors ligne de sa base de données sans explications, le refus de communiquer les carnets de laboratoire de ses chercheurs et les analyses contradictoires sur la maladie des mineurs : tout cela nourrit les interrogations de certains scientifiques», écrit le quotidien du soir.



Malgré tout, les scientifiques interrogés continuent de penser que le passage accidentel de l’animal à l’homme est plus probable qu’une fuite due à une erreur de manipulation au laboratoire Wuhan Institute of Virology (WIV).

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