Le général Moussa Fall n’a pas été convoqué par la DIC

Vendredi 20 Septembre 2024

Ces dernières 24 heures, plusieurs médias ont rapporté que le général Moussa Fall, ancien haut commandant de la Gendarmerie et de la justice militaire, aurait été convoqué par la Direction des investigations criminelles (DIC), sans qu'aucune raison précise ne soit avancée. Exclusif.net a mené une enquête pour vérifier cette information.

Un proche du général, que nous avons contacté, a catégoriquement démenti. "Le général Moussa Fall continue d'exercer ses fonctions comme tout bon serviteur de l'État. Cette histoire est totalement fausse", a-t-il déclaré. Le général Moussa Fall, limogé en avril dernier par le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, devait initialement prendre sa retraite en mai 2023. Cependant, celle-ci avait été prolongée de deux ans supplémentaires par un décret de l'ancien président Macky Sall, le maintenant en poste jusqu'en mai 2025.

Toutefois, durant son mandat de 2021 à 2024, Moussa Fall et ses unités ont été impliqués dans plusieurs rapports accusant la gendarmerie de violences répressives. Peut-il être convoqué par la police ? Un gendarme que nous avons contacté a confirmé la possibilité, mais a précisé qu'une telle procédure nécessite un processus rigoureux et que toutes les entités ne sont pas habilitées à l'auditionner. "La DIC ne peut pas convoquer Moussa Fall, car il est toujours en activité dans la gendarmerie", a-t-il rectifié.


En cas de convocation, il a ajouté que des voies existent : "La brigade prévôtale peut l'entendre, mais cela suit des procédures bien établies, ou bien un tribunal militaire spécial. Le commandant actuel de la gendarmerie peut aussi adresser une correspondance au ministre des Armées, qui transmet ensuite le dossier au président de la République, ce dernier ayant le dernier mot. En aucun cas, une entité de la police ne peut convoquer un gendarme, même en flagrant délit. Ceux qui parlent de cette convocation se trompent."

Pour rappel, des organisations non gouvernementales ont dénoncé les répressions violentes contre les manifestants de l'opposition depuis l'arrivée de Moussa Fall à la tête de la gendarmerie, des répressions ayant causé la mort de civils et l'incarcération de plus de 2 000 personnes.

En mars 2024, à la suite d'une enquête menée conjointement par Al Jazeera et la Fondation porCausa, la Commission LIBE du Parlement européen a demandé à la Commission européenne d'enquêter sur le détournement présumé des fonds alloués à l'unité sénégalaise du GARSI. Les conclusions ont révélé que cette unité avait été utilisée pour réprimer les manifestations entre 2021 et 2023, sans qu'aucune poursuite ne soit engagée à ce jour contre les responsables. Cette période de répression a également coïncidé avec une augmentation marquée de la migration vers l'Espagne.

Par ailleurs, l'ex-général est également cité dans une affaire où des gendarmes ont été arrêtés, radiés et emprisonnés sur la base de motifs "fallacieux".
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