Le maire de Diender crache sur 70 millions de francs Cfa et s’engage pour le « non »

Jeudi 17 Mars 2016

«C’est  manquer de respect aux populations de Diender que de vouloir les réduire à de la marchandise électorale qu’on peut acheter avec une mallette d’argent».

C’est la réponse servie samedi dernier par le député  maire de la commune de Diender à son frère de parti et responsable apériste Ibrahima Ndoye qui, accompagné de son camarade, est descendu dans ladite localité avec une mallette pleine d’argent, 70 millions de francs Cfa, dit-il, pour tenter d’acheter la conscience des populations afin de les amener à voter «Oui» lors du référendum du 20 mars prochain. Une tentative qui n’a eu pour effet que de leur attirer la colère de l’édile de la ville Alassane Ndoye et d’autres responsables politiques de la commune à l’instar de Thierno Sow. Lesquels ont simplement sonné la grande mobilisation pour rejoindre le camp du «Non». «Nous allons leur démontrer que Diender n’est pas un mouton de panurge qu’on peut mener à sa guise vers une motte de foin à la main», dit Alassane Ndoye. Et le maire de la commune de poursuivre pour estimer que c’est faire preuve d’indélicatesse et de manque de respect que de venir se promener avec une mallette d’argent dans une localité où les populations font face à un manque criard d’infrastructures sociales de base. «Ce dont nous avons besoin, ce sont des salles de classe, des postes de santé, l’accès à l’eau et l’électrification de ces nombreux villages qui se meuvent dans l’obscurité», dit-il.

Pour ce dernier, outre ce manque manifeste de considération, le bon sens ne permet pas à un citoyen de voter «Oui» pour des réformes dont il ne maîtrise pas les tenants et aboutissants. «Rien n’est clair dans ce qu’on propose. Nous n’entendons pas voter pour faire plaisir ou par crainte de déplaire à qui ce soit. Il s’agit de notre devenir et des générations à venir», soutient-il. Surtout, poursuit-il, quand on sait que Diender est une zone rurale à forte activité maraîchère et qu’un des points de la réforme a trait au foncier. Pour dire, selon lui, toute l’attention qu’il faut pour ne pas tomber dans un piège qui mettrait demain en péril la principale activité génératrice de revenus pour les populations. Idem, selon lui, pour ces fameux nouveaux droits qu’on refuse de définir de façon explicite et qui par conséquent représentent un véritable fourre-tout.

Quant à El hadji  Ibrahima Gueye, vice-président du comité électoral du Front du «Non» dans le Diender, il se dit d’avis que Diender sous toutes ses composantes doit voter «Non» pour la seule et simple raison qu’aucun habitant de cette localité ne comprend ce que renferment les 15 points de la réforme soumise à leur appréciation. En effet, se demande-t-il, comment peut-on apprécier quelque chose qu’on ne comprend pas. Aussi et s’agissant du foncier qui les intéresse le plus, eux du monde rural, il fera savoir que sa plus grande crainte réside au moment où ce référendum se tient, alors que le professeur Moustapha Sourang n’a pas encore déposé  ses conclusions. Pour dire, selon lui, le risque qu’il y a de voir, dans cette réforme constitutionnelle, la gestion des terres confiée à l’Etat. «En lieu et place de cette réforme, nous voulons que la zone des Niayes soit simplement décrétée zone agricole», plaide-t-il. Et de poursuivre pour estimer qu’il faut que le point relatif aux ressources naturelles soit plus explicite afin que tout le monde sache à quoi s’en tenir. Surtout quand on sait qu’il est aujourd’hui beaucoup question de gisements de pétrole et de gaz découverts sous nos cieux.
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