Le maire de Djeddah Thiaroye Kaw:« Aliou Sall achète des consciences avec des billets pour la Mecque »

Jeudi 21 Juillet 2016

Dans son face à face avec Dakaractu, Cheikh Dieng a lancé des foudres contre le régime Sall qu’il accuse d’ignorer les difficultés des populations de la banlieue. Pour le maire de Djeddah Thiaroye Kaw, le conseil des ministres est une peine perdue. Elle sert surtout d’occasion à des responsables apéristes comme Aliou Sall pour acheter des consciences à coup de billets de banque et de billets pour la Mecque. 
  
« MALGRÉ SES 70 MILLIARDS, RIEN N’A CHANGÉ » 
Thiaroye Djeddah Kaw sera une fois de plus sous les eaux durant cet hivernage. C’est l’avis du maire de la commune. Cheikh Dieng dénonce, à ce propos, le manque de réalisme du gouvernement qui a échoué dans sa politique d’assainissement en banlieue et qui pêche par sa démarche. « Malgré la communication faite par le ministre des inondations sur le sujet  (nos déboires étaient devenus de mauvais souvenirs), la situation n’a pas évolué. Le Gouvernement déclare avoir injecté 70 milliards depuis 2012  et construit un canal de 35 milliards qui a débouché sur un bassin de rétention. Les aménagements n’ont point été efficaces. Seuls 25% des difficultés ont été jugulées. L’assainissement est une compétence de l’Etat et non des communes. Nous avons besoin que les populations en soient conscientes ». L’édile libéral de rappeler au Président Sall qu’il s’était personnellement engagé à trouver les solutions adéquates. « C’est ici à Djeddah Thiaroye Kaw, au terrain de Mag Daan qu’il avait dit aux populations qu’il les débarrasserait de ces inondations si elles  l’élisait. Autre chose : en 2013, le Sénat a été supprimé pour un réinvestissement des fonds dans ce combat mené contre les inondations. Rien n’a changé. En 2015, j’ai logé 56 familles à l'école Salif Ndongo pendant 1 mois et demi parce que leurs maisons étaient englouties sous les eaux ». Cheikh Dieng de signaler que la banlieue sollicite une solution structurelle. « Qu’on nous mette en place des réseaux secondaires de canalisation. Ces réseaux permettraient de drainer l’eau des quartiers environnants  pour déboucher sur le canal principal ». Il se désolera du risque que les maisons abandonnées à cause de ces inondations puissent être transformées en dépotoirs d’ordures, faute d’un programme de restructuration de la banlieue ». 
  
CONSEIL DES MINISTRES 
Interpellé sur le conseil des ministres que la banlieue accueille, Cheikh Dieng estime que la démarche a manqué de pertinence. « Ils n’ont pas pris langue avec les représentants légaux des populations. L’Etat n’a point raison d’isoler les maires qui appartiennent à l’opposition. Aucun maire du Pds n’a été associé. Je l’ai vérifié. En conséquence, un seul centime n’a été prévu pour résoudre les problèmes d’inondations. Même pour le banditisme rien n’a été prévu ». Ironiquement, le maire de Djeddah Thiaroye Kaw de s’attaquer au ministre Diène Farba Sarr : « quand j’entends le ministre du cadre de vie dire à Khalifa Sall que mes fleurs sont plus jolies que tes fleurs…je tombe des nues ». Afin de donner les preuves de ses allégations, Cheikh Dieng confie qu’au plan scolaire, les élèves de sa commune souffrent. « L’effectif des classes se situe entre 101 et 117 élèves. Je suis étonné quand j’apprends qu’il n y a pas un seul franc qui est prévu pour construire des salles. L’Etat sacrifie tout une génération. Il faut une cohérence politique gouvernementale dans ce pays ». Au plan de la sécurité, il sollicite la construction de 10 postes de police supplémentaires pour la banlieue. 
  
ALIOU SALL ACHÈTE DES CONSCIENCES 
Pour boucler cet entretien, Cheikh Dieng a assuré que les conseils des ministres décentralisés ont des objectifs inavoués dont  celui de dégarnir les rangs de l’opposition. Il balance, d’emblée, des accusations gravissimes contre Aliou Sall. «  Ce frère du Président, a déjà déblayé le terrain en achetant des consciences. Les cibles principales sont les jeunes de  l’Ujtl. Quiconque accepte de migrer vers l’Apr reçoit de ses mains deux billets d’avion pour la Mecque à donner aux parents et une somme de 500 000 francs. La somme varie en fonction de l’envergure politique de la cible ». Il dénoncera, en passant, la récupération du marché dit « bou bess » par le même Aliou Sall qui l’aurait attribué à Racine Talla de Wakhinane Nimzatt pour qu’il en tire profit en terme de retombées financières...
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