L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) a adressé une lettre ouverte à Monsieur Ousmane Sonko, Premier Ministre du Sénégal, appelant à une réponse immédiate et décisive face à la situation critique des Sénégalais bloqués au Niger, notamment dans le camp d’Assamaka.
Dans cette missive, l’organisation met en lumière les conditions inhumaines auxquelles font face ces migrants, expulsés d’Algérie et abandonnés à eux-mêmes. Parmi eux, une femme accompagnée de ses deux enfants vit une détresse extrême, confrontée à l’insécurité, au manque de soins médicaux et à des conditions de vie insupportables.
Une situation intolérable dénoncée
L’ADHA souligne que, sur une quarantaine de Sénégalais bloqués à Assamaka, seuls douze ont reçu des laissés-passer pour être transférés vers le camp d’Arlit, où leurs conditions de vie ne sont pas assurées. L’organisation plaide pour que tous soient directement conduits à Agadez, où 41 autres Sénégalais bénéficient déjà d’un cadre plus sûr et digne.
« Ces Sénégalais ne sont pas de simples chiffres, mais des vies humaines dont la dignité et les droits fondamentaux doivent être protégés », insiste l’ADHA, appelant à des mesures immédiates pour cette crise humanitaire.
Des obligations légales et morales ignorées
La lettre critique sévèrement l’inaction de l’État sénégalais, en dépit de ses engagements constitutionnels et internationaux. Elle rappelle notamment l’article 8 de la Constitution sénégalaise et la Convention internationale sur la protection des travailleurs migrants, qui imposent la défense des droits des citoyens, où qu’ils se trouvent.
L’ADHA déplore qu’une organisation aux ressources limitées ait pu intervenir sur le terrain, alors que l’appareil d’État, doté de moyens considérables, semble absent.
Un appel à un changement de paradigme
Pour l’ADHA, cette crise révèle les failles d’une gestion migratoire réactive et ponctuelle. L’organisation appelle à une stratégie proactive, humaine et durable, qui garantirait la sécurité et la dignité de tous les citoyens sénégalais, particulièrement des plus vulnérables.
Des actions urgentes demandées
L’ADHA adresse trois requêtes claires au Premier Ministre : Le rapatriement immédiat des Sénégalais bloqués, avec une priorité pour la mère et ses deux enfants. La révision des plans de transfert pour acheminer les migrants vers Agadez, où les conditions sont plus favorables. L’accélération des démarches administratives pour permettre à ces citoyens de passer les fêtes de fin d’année auprès de leurs proches. Un appel à la responsabilité de l’État
L’ADHA conclut en rappelant qu’il est du devoir de l’État de protéger ses citoyens, où qu’ils se trouvent. Elle exprime l’espoir de voir le gouvernement agir rapidement pour répondre à cette tragédie humanitaire.Ce cri d’alarme sera-t-il entendu ? L’avenir des Sénégalais bloqués au Niger en dépend.