Le Groupe consultatif de Paris 2018 se tiendra ces 17 et 18 décembre dans la capitale française. Le Gouvernement du Sénégal entend ainsi mobiliser des fonds importants, de l’ordre de 2850 milliards de nos francs, pour financer la Phase 2 du Plan Sénégal émergent.
Dans le communiqué transmis à la presse par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, il est mentionné que dans la Phase 1 du PSE, ‘’les fondements de l’émergence se sont consolidés’’, avec notamment la ‘’stabilisation du cadre macroéconomique’’ avec le lancement de chantiers et l’achèvement d’autres.
Le Gouvernement a aussi insisté sur l’amélioration du climat des affaires, la mise en place de Zones économiques spéciales (Zes), etc.
Ainsi, les autorités sénégalaises ont élaboré le ‘’Plan d’actions prioritaires’’ (PAP) 2019-2023, pour ‘’renforcer les bonnes performances macroéconomiques, l’offre de services sociaux de base et accélérer l’éradication de la pauvreté’’.
En réalité, il s’agit de corriger les insuffisances de la Phase 1 en tenant en compte les critiques de ceux qui pensent qu’on ne mange ni la croissance, ni les infrastructures.
Le souci, ici, est justement de faire en sorte que toutes ces politiques aient un impact plus conséquent sur le panier de la ménagère.
En réalité, ce que Macky demande aux bailleurs du public et du privé lors de ces rencontres, c’est de financer son second mandat. Non pas sa campagne électorale, mais la réalisation de la Phase 2 de son plan en tant que futur Président de la République qui sera chargé d’exécuter ce PAP 2019-2023.
Cette rencontre du Groupe consultatif rappelle à bien des égards cette visite du Premier ministre malien à Paris, quelques semaines avant la présidentielle dans son pays.
Soumeylou Boubey Maiga s’était ainsi rendu à Paris à la tête d’une forte délégation, à la fin du mois de juin, pour discuter de futurs projets de développement. Alors que la présidentielle était prévue le 20 juillet.
Rien de mal, me dira-t-on. Mais, le PM et les autorités qui l’avaient accueilli n’étaient pas dans la dynamique de penser qu’il y aurait une alternance au Mali. Le discours était celui de la continuité. Et c’est ce qui arriva, Ibrahima Boubacar Keita est encore aux commandes.
C’est vrai que le contexte malien est différent. C’est vrai que l’Etat, c’est une continuité et les projets doivent être financés et exécutés. Mais c’est vrai aussi que Macky et son équipe n’envisagent nullement de débarrasser le plancher en 2019.
Abdoulaye Wade avait demandé aux Sénégalais de lui lasser finir ses projets. Macky, lui, ne le demande pas. Il le sous-entend. Cela va de soit pour lui. Il n’envisage pas une seconde qu’un autre que lui se charge d’exécuter la Phase 2 de son PSE, son bébé.
A quelques semaines de la présidentielle, les bailleurs savent également que tout autre président qui arriverait au pouvoir pourrait changer le cours des choses. Mais, eux-aussi, ne s’en préoccupent pas beaucoup. Macky leur donne l’impression d’avoir les cartes en main.
Qu’à cela ne tienne, la lutte contre la pauvreté nous semble aujourd’hui devoir être la priorité de tout gouvernement qui s’installerait au pouvoir en 2019.
Certes les chiffres de la croissance ne cessent d’évoluer depuis 2014, (4,5% en 2014, 6,5% en 2015, 6,6% en 2016, 6,8% en 2017 et 2018), mais cela ne suffit pas à créer les conditions d’un bien-être pour le plus grand nombre.
Les Sénégalais veulent aller à l’école, se soigner, manger à leur faim, travailler, etc.
Mieux, je ne suis pas sûr qu’ils apprécient des dettes de plus sans la garantie que cet argent sera utilisé à bon escient.
Dans un pays où l’informel est la bouée de sauvetage de populations terrassées par le chômage, les autorités doivent davantage travailler à favoriser le développement de la microentreprise, de l’agriculture, de la pêche, de l’artisanat, etc.
Le futur gouvernement qui bénéficiera de la confiance des Sénégalais doit les aider à mieux affronter la vie.
Il n’y a rien de répréhensible que Macky cherche de l’argent pour financer son second mandat si jamais il était réélu, mais rien n’est encore acquis. C’est au peuple sénégalais de se déterminer, avec souveraineté, sans aucune forme de pression ou de ruse.
Mieux, ici, personne n’est indispensable. Et si Abdoulaye Wade ne l’avait pas été, lui aussi ne le sera pas.
Assane Samb Rewmi Quodien
Dans le communiqué transmis à la presse par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, il est mentionné que dans la Phase 1 du PSE, ‘’les fondements de l’émergence se sont consolidés’’, avec notamment la ‘’stabilisation du cadre macroéconomique’’ avec le lancement de chantiers et l’achèvement d’autres.
Le Gouvernement a aussi insisté sur l’amélioration du climat des affaires, la mise en place de Zones économiques spéciales (Zes), etc.
Ainsi, les autorités sénégalaises ont élaboré le ‘’Plan d’actions prioritaires’’ (PAP) 2019-2023, pour ‘’renforcer les bonnes performances macroéconomiques, l’offre de services sociaux de base et accélérer l’éradication de la pauvreté’’.
En réalité, il s’agit de corriger les insuffisances de la Phase 1 en tenant en compte les critiques de ceux qui pensent qu’on ne mange ni la croissance, ni les infrastructures.
Le souci, ici, est justement de faire en sorte que toutes ces politiques aient un impact plus conséquent sur le panier de la ménagère.
En réalité, ce que Macky demande aux bailleurs du public et du privé lors de ces rencontres, c’est de financer son second mandat. Non pas sa campagne électorale, mais la réalisation de la Phase 2 de son plan en tant que futur Président de la République qui sera chargé d’exécuter ce PAP 2019-2023.
Cette rencontre du Groupe consultatif rappelle à bien des égards cette visite du Premier ministre malien à Paris, quelques semaines avant la présidentielle dans son pays.
Soumeylou Boubey Maiga s’était ainsi rendu à Paris à la tête d’une forte délégation, à la fin du mois de juin, pour discuter de futurs projets de développement. Alors que la présidentielle était prévue le 20 juillet.
Rien de mal, me dira-t-on. Mais, le PM et les autorités qui l’avaient accueilli n’étaient pas dans la dynamique de penser qu’il y aurait une alternance au Mali. Le discours était celui de la continuité. Et c’est ce qui arriva, Ibrahima Boubacar Keita est encore aux commandes.
C’est vrai que le contexte malien est différent. C’est vrai que l’Etat, c’est une continuité et les projets doivent être financés et exécutés. Mais c’est vrai aussi que Macky et son équipe n’envisagent nullement de débarrasser le plancher en 2019.
Abdoulaye Wade avait demandé aux Sénégalais de lui lasser finir ses projets. Macky, lui, ne le demande pas. Il le sous-entend. Cela va de soit pour lui. Il n’envisage pas une seconde qu’un autre que lui se charge d’exécuter la Phase 2 de son PSE, son bébé.
A quelques semaines de la présidentielle, les bailleurs savent également que tout autre président qui arriverait au pouvoir pourrait changer le cours des choses. Mais, eux-aussi, ne s’en préoccupent pas beaucoup. Macky leur donne l’impression d’avoir les cartes en main.
Qu’à cela ne tienne, la lutte contre la pauvreté nous semble aujourd’hui devoir être la priorité de tout gouvernement qui s’installerait au pouvoir en 2019.
Certes les chiffres de la croissance ne cessent d’évoluer depuis 2014, (4,5% en 2014, 6,5% en 2015, 6,6% en 2016, 6,8% en 2017 et 2018), mais cela ne suffit pas à créer les conditions d’un bien-être pour le plus grand nombre.
Les Sénégalais veulent aller à l’école, se soigner, manger à leur faim, travailler, etc.
Mieux, je ne suis pas sûr qu’ils apprécient des dettes de plus sans la garantie que cet argent sera utilisé à bon escient.
Dans un pays où l’informel est la bouée de sauvetage de populations terrassées par le chômage, les autorités doivent davantage travailler à favoriser le développement de la microentreprise, de l’agriculture, de la pêche, de l’artisanat, etc.
Le futur gouvernement qui bénéficiera de la confiance des Sénégalais doit les aider à mieux affronter la vie.
Il n’y a rien de répréhensible que Macky cherche de l’argent pour financer son second mandat si jamais il était réélu, mais rien n’est encore acquis. C’est au peuple sénégalais de se déterminer, avec souveraineté, sans aucune forme de pression ou de ruse.
Mieux, ici, personne n’est indispensable. Et si Abdoulaye Wade ne l’avait pas été, lui aussi ne le sera pas.
Assane Samb Rewmi Quodien