Me Ly sur le procès de Boffa-Bayotte : « La montagne a accouché d’une très grosse souris »

Jeudi 25 Juillet 2024


« La montagne a accouché d’une très grosse souris », a déclaré Me Clédor Ciré Ly à l’issue de la première journée d’audience du procès en appel de l’affaire Boffa-Bayotte, hier. Sur les 26 personnes initialement inculpées, seulement deux sont restées accusées dans une affaire de portée nationale et internationale, où des horreurs ont été commises. Des personnes innocentes ont enduré des années de détention, ainsi que leurs familles, selon l’avocat de la défense.

Pour Me Ly, ce dossier semble être une machination orchestrée contre deux individus, impliquant la manipulation d’éléments pour pousser des personnes à avouer ou à s’auto-incriminer, à l’aide de moyens techniques. Maître Clédor Ciré Ly considère cela comme « extrêmement grave ».

L’avocat souligne que, au départ, « il y avait 26 personnes, pères de famille, arrêtées pendant presque quatre ans ». Le juge d’instruction en a libéré neuf. Après jugement, 12 personnes ont été acquittées, malgré des accusations antérieures de possession d’armes et de meurtres, mais faute de preuves suffisantes, ces personnes ont été libérées.

Finalement, quatre personnes seront condamnées : deux à perpétuité (le journaliste René Capain Bassène et Oumar Ampoye Bodian, membre de l’aile politique du MFDC), et deux autres à six mois de prison avec sursis pour détention illégale d’armes. Cela pousse Maître Clédor Ciré Ly à affirmer que « la montagne a accouché d’une grosse souris ».

L’avocat des prévenus ajoute que le personnage clé, « celui qui a accusé tout le monde, revendiquant sa présence dans les réunions avant la tuerie et prétendant avoir des informations sur une planification, est l’un des premiers à avoir obtenu un non-lieu ».

Me Clédor Ciré Ly conclut qu’il n’y a pas de justice dans ce dossier et s’indigne : « C’est une farce et une parodie ! » Selon lui, les enquêtes ont cherché des boucs émissaires pour incriminer ses clients, utilisant un vieil homme malade qui s’est accusé pour accuser les autres, donnant ainsi une apparence de crédibilité et bénéficiant d’un non-lieu.

Le procès a repris ce jeudi 25 juillet. L’épouse du journaliste René Capain Bassène, selon Me Ly, souhaite être entendue, ayant subi des tortures alors qu’elle avait un nourrisson de deux mois.

Toutefois, l’avocat estime que les questions majeures des débats doivent examiner si René et Ampoye pouvaient objectivement communiquer et s’associer pour perpétrer les horreurs. Il s’agit également d’établir les liens entre eux et César Atoute Badiate, qui continue de négocier avec l’État du Sénégal, libre de ses faits et gestes, malgré un mandat d’arrêt international. Ce procès de la tuerie de Boffa-Bayotte est, selon Me Clédor Ciré Ly, « une vraie farce d’État ! »

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