Naufrage au large de Mbour : Le bilan macabre passe de 14 à 26 morts !

Mardi 10 Septembre 2024

Au moins 26 personnes ont trouvé la mort dans le naufrage d'une pirogue au large des côtes sénégalaises, près de Mbour, dans un nouvel épisode tragique de l'émigration clandestine vers l'Europe, survenu le 8 septembre 2024. Le capitaine présumé de cette embarcation, qui transportait plus de 150 passagers en direction des Îles Canaries, a été arrêté le 9 septembre, selon les autorités locales.

Ce drame, qui vient alourdir le bilan déjà tragique de l'émigration clandestine au Sénégal, a coûté la vie à au moins 26 personnes. La pirogue a chaviré dimanche après-midi au large de Mbour, située à une centaine de kilomètres de Dakar. Parmi les 150 passagers, 24 ont pu être secourus, mais de nombreux autres restent portés disparus. Les recherches se poursuivent, tandis que l’organisateur de ce périple a été interpellé.

Cheikh Sall, propriétaire et capitaine de la pirogue, se serait rendu de lui-même à la police le 9 septembre, d’après le préfet de Mbour, Amadou Diop. Âgé de 52 ans, le pêcheur a été entendu par la division nationale de lutte contre le trafic de migrants à Saly, une unité spécialisée de la police.

Le journal L’Observateur rapporte que Cheikh Sall était présent sur l'embarcation au moment du drame, mais a réussi à rejoindre la côte à la nage. Il aurait déclaré aux enquêteurs avoir embarqué 88 passagers, moyennant entre 300 000 et 400 000 francs CFA (environ 450 à 600 euros). Le capitaine, originaire d’un quartier populaire de Mbour, aurait déjà organisé d’autres voyages similaires.

De nombreux disparus proviendraient de ce même quartier.

Cheikh Issa Sall, maire de Mbour, a renouvelé lundi un appel à l’ensemble des communautés pour mettre fin à ce qu’il qualifie de véritable « hémorragie » dans sa ville, déplorant que les actions de sensibilisation n’aient jusqu’ici pas porté leurs fruits.

« C’est un phénomène extrêmement grave et complexe, et jusqu’à présent, nous n’avons pas trouvé de solution efficace », constate-t-il. « Nous avons multiplié les actions de sensibilisation en impliquant les imams, les conseils de quartier, tout le monde. Mais malheureusement, il semble que ce phénomène s’accélère. »

Il ajoute : « Personne ne peut dire avec certitude quelles sont les causes exactes. Est-ce le chômage ? Pour certains, oui. Mais pour d’autres, ce sont des capitaines de pirogues, des personnes ayant un travail respectable, qui abandonnent tout pour tenter leur chance en Europe sur ces embarcations de fortune. »

Cheikh Issa Sall conclut : « Ce qu’il faut réaffirmer, c’est que ce phénomène vide notre jeunesse. »

avec RFI
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