Niger : Retrait du permis d'exploitation du gisement d'Imouraren à l'entreprise française Orano

Vendredi 21 Juin 2024

Dans un geste significatif, le Niger a retiré le permis d'exploitation d'uranium de l'entreprise française Orano, mettant ainsi fin à une saga prolongée de négociations et de tensions diplomatiques. La décision survient malgré la reprise récente des activités sur le site d'Imouraren, l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, situé dans le nord du pays.

Orano, anciennement Areva, avait prévu de commencer l'exploitation d'Imouraren en 2015, mais les prix mondiaux de l'uranium ont chuté après l'accident nucléaire de Fukushima en 2011, retardant le projet. Malgré des efforts récents pour relancer les opérations, notamment avec le réouverture des infrastructures le 4 juin 2024, le régime militaire nigérien a décidé de révoquer le permis, arguant du non-respect des délais fixés.

Dans une déclaration, Orano a exprimé son désaccord avec la décision des autorités nigériennes et a indiqué son intention de contester cette révocation devant les instances judiciaires nationales et internationales. L'entreprise a souligné sa volonté de maintenir le dialogue ouvert avec le Niger malgré cette situation.

Le contexte politique entre Paris et Niamey reste tendu depuis le départ des forces françaises et les critiques répétées du régime militaire envers la France. Le Niger, qui fournit une part significative de l'uranium utilisé dans les centrales nucléaires européennes, explore maintenant des partenariats avec d'autres pays tels que la Russie et l'Iran pour compenser la perte de soutien français.

En parallèle, d'autres acteurs internationaux, notamment des entreprises chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, et indiennes, cherchent à intensifier leurs opérations d'exploration et d'exploitation d'uranium au Niger. La Société des mines d'Azelik (Somina), détenue principalement par des intérêts chinois, se prépare à reprendre ses activités après une suspension de dix ans en raison de considérations de rentabilité.

Cette décision marquante du Niger de retirer le permis d'Orano reflète un virage politique significatif dans la gestion des ressources naturelles du pays, mettant en lumière les défis persistants en matière de souveraineté et de partenariats économiques internationaux dans la région.
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