Le président rwandais Paul Kagame a vivement réagi aux déclarations des autorités sud-africaines concernant leurs échanges sur la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un message sans concession, il dénonce des « déformations », des « attaques délibérées » et même des « mensonges » relayés dans les médias par le président Cyril Ramaphosa et d’autres responsables sud-africains.
« J’ai eu deux conversations cette semaine avec le président Ramaphosa sur la situation dans l’est de la RDC, dont une plus tôt dans la journée. Les propos tenus dans les médias par les responsables sud-africains et le président Ramaphosa lui-même à propos de ces conversations contiennent beaucoup de déformations, d’attaques délibérées et même de mensonges. Si les mots peuvent changer à ce point entre une conversation et une déclaration publique, cela en dit long sur la manière dont ces questions très importantes sont gérées. »
Ces propos du chef de l'État rwandais mettent en lumière les tensions croissantes entre Kigali et Pretoria, alors que la crise en RDC s’enlise et que la mission militaire sud-africaine (SAMIDRC) suscite de vives critiques.
Paul Kagame a tenu à préciser plusieurs points, notamment sur la nature de la Force de défense rwandaise (RDF), qu’il distingue des milices opérant dans la région, ainsi que sur le rôle controversé de la SAMIDRC : « La Force de défense rwandaise est une armée et non une milice.»
La SAMIDRC n’est pas une force de maintien de la paix et elle n’a pas sa place dans cette situation. Elle a été autorisée par la SADC en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda, tout en menaçant de porter la guerre au Rwanda même.
La SAMIDRC a remplacé une véritable force de maintien de la paix, la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, ce qui a contribué à l’échec du processus de négociation. »
Un désaccord sur la responsabilité des affrontements
Kagame conteste également les déclarations selon lesquelles le président sud-africain aurait mis en garde Kigali :
« Le président Ramaphosa n'a jamais donné d'“avertissement” de quelque nature que ce soit, à moins qu'il ne soit prononcé dans sa langue locale, que je ne comprends pas. Il a demandé de l'aide pour garantir que les forces sud-africaines disposent d'électricité, de nourriture et d'eau en quantité suffisante, et nous contribuerons à leur acheminer ces informations. »
En outre, le président rwandais affirme que les troupes sud-africaines déployées en RDC n'ont pas été attaquées par le M23, mais par l'armée congolaise elle-même :
« Le président Ramaphosa m’a confirmé que ce n’est pas le M23 qui a tué les soldats sud-africains, mais les FARDC. »
Un avertissement à Pretoria
Enfin, Paul Kagame met en garde Pretoria sur son rôle dans la région :
« Si l’Afrique du Sud veut contribuer à des solutions pacifiques, c’est très bien, mais elle n’est pas en mesure d’assumer le rôle de médiateur ou de pacificateur. Et si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda traitera la question dans ce contexte à tout moment. »
Une déclaration lourde de sens qui laisse planer le spectre d’une escalade diplomatique – voire militaire – entre Kigali et Pretoria. Dans un contexte où les tensions entre le Rwanda et la RDC sont déjà explosives, cette prise de position risque d’exacerber davantage les divisions au sein de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
« J’ai eu deux conversations cette semaine avec le président Ramaphosa sur la situation dans l’est de la RDC, dont une plus tôt dans la journée. Les propos tenus dans les médias par les responsables sud-africains et le président Ramaphosa lui-même à propos de ces conversations contiennent beaucoup de déformations, d’attaques délibérées et même de mensonges. Si les mots peuvent changer à ce point entre une conversation et une déclaration publique, cela en dit long sur la manière dont ces questions très importantes sont gérées. »
Ces propos du chef de l'État rwandais mettent en lumière les tensions croissantes entre Kigali et Pretoria, alors que la crise en RDC s’enlise et que la mission militaire sud-africaine (SAMIDRC) suscite de vives critiques.
Paul Kagame a tenu à préciser plusieurs points, notamment sur la nature de la Force de défense rwandaise (RDF), qu’il distingue des milices opérant dans la région, ainsi que sur le rôle controversé de la SAMIDRC : « La Force de défense rwandaise est une armée et non une milice.»
La SAMIDRC n’est pas une force de maintien de la paix et elle n’a pas sa place dans cette situation. Elle a été autorisée par la SADC en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda, tout en menaçant de porter la guerre au Rwanda même.
La SAMIDRC a remplacé une véritable force de maintien de la paix, la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, ce qui a contribué à l’échec du processus de négociation. »
Un désaccord sur la responsabilité des affrontements
Kagame conteste également les déclarations selon lesquelles le président sud-africain aurait mis en garde Kigali :
« Le président Ramaphosa n'a jamais donné d'“avertissement” de quelque nature que ce soit, à moins qu'il ne soit prononcé dans sa langue locale, que je ne comprends pas. Il a demandé de l'aide pour garantir que les forces sud-africaines disposent d'électricité, de nourriture et d'eau en quantité suffisante, et nous contribuerons à leur acheminer ces informations. »
En outre, le président rwandais affirme que les troupes sud-africaines déployées en RDC n'ont pas été attaquées par le M23, mais par l'armée congolaise elle-même :
« Le président Ramaphosa m’a confirmé que ce n’est pas le M23 qui a tué les soldats sud-africains, mais les FARDC. »
Un avertissement à Pretoria
Enfin, Paul Kagame met en garde Pretoria sur son rôle dans la région :
« Si l’Afrique du Sud veut contribuer à des solutions pacifiques, c’est très bien, mais elle n’est pas en mesure d’assumer le rôle de médiateur ou de pacificateur. Et si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda traitera la question dans ce contexte à tout moment. »
Une déclaration lourde de sens qui laisse planer le spectre d’une escalade diplomatique – voire militaire – entre Kigali et Pretoria. Dans un contexte où les tensions entre le Rwanda et la RDC sont déjà explosives, cette prise de position risque d’exacerber davantage les divisions au sein de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).