Le Maroc, accusé d'avoir eu recours au logiciel d'espionnage Pegasus, a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé, jeudi, l'avocat du royaume dans un communiqué.
Le Maroc contre-attaque dans l'affaire Pegasus. Après avoir ouvert une enquête sur des "accusations infondées", le royaume a décidé, jeudi 22 juillet, d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé son avocat dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Le royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd'hui, deux citations directes en diffamation" contre ces deux associations à l'origine des révélations depuis dimanche sur les clients de ce logiciel.
Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.
L'avenir de cette procédure risque toutefois de se heurter à une jurisprudence récente de la Cour de cassation : saisie par le Maroc après plusieurs rejets de plaintes, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a jugé en 2019 qu'un État ne pouvait pas engager de poursuites en diffamation publique.
"L'État marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée", accuse Me Baratelli.
Le Maroc dénonce des "mensonges" et "fake news"
"L'État marocain considère faire face à une nouvelle affaire de liste et que le passé a largement démontré qu'il était aisé de tirer des conclusions mensongères de telles pratiques", ajoute l'avocat, déplorant un "procès d'intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France".
Le royaume chérifien "entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours". Dès lundi, le gouvernement marocain s'était défendu en démentant avoir acquis des "logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication".
Rabat a ensuite menacé, mercredi, d'"opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses".
Parallèlement, le parquet général marocain a annoncé, mercredi, "l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations".
Cinquante mille numéros potentiellement surveillés
Introduit dans un smartphone, ce logiciel – conçu par la société israélienne NSO – permet d'en récupérer les messages, photos, contacts, et d'activer à distances les micros.
Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.
La liste des cibles potentielles comprend les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium – qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou encore au Mexique.
Le Monde et Radio France, membres du consortium, ont révélé qu'une ligne de téléphone du président français faisait partie des "numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'tat marocain (...) pour un potentiel piratage".
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe, 14 membres du gouvernement dont Jean-Yves Le Drian et Gérald Darmanin, ainsi que d'anciens ministres et des responsables politiques figurent également sur cette liste, selon ces médias.
AFP
Le Maroc contre-attaque dans l'affaire Pegasus. Après avoir ouvert une enquête sur des "accusations infondées", le royaume a décidé, jeudi 22 juillet, d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé son avocat dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Le royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd'hui, deux citations directes en diffamation" contre ces deux associations à l'origine des révélations depuis dimanche sur les clients de ce logiciel.
Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.
L'avenir de cette procédure risque toutefois de se heurter à une jurisprudence récente de la Cour de cassation : saisie par le Maroc après plusieurs rejets de plaintes, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a jugé en 2019 qu'un État ne pouvait pas engager de poursuites en diffamation publique.
"L'État marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée", accuse Me Baratelli.
Le Maroc dénonce des "mensonges" et "fake news"
"L'État marocain considère faire face à une nouvelle affaire de liste et que le passé a largement démontré qu'il était aisé de tirer des conclusions mensongères de telles pratiques", ajoute l'avocat, déplorant un "procès d'intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France".
Le royaume chérifien "entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours". Dès lundi, le gouvernement marocain s'était défendu en démentant avoir acquis des "logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication".
Rabat a ensuite menacé, mercredi, d'"opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses".
Parallèlement, le parquet général marocain a annoncé, mercredi, "l'ouverture d'une enquête judiciaire sur ces fausses allégations et accusations".
Cinquante mille numéros potentiellement surveillés
Introduit dans un smartphone, ce logiciel – conçu par la société israélienne NSO – permet d'en récupérer les messages, photos, contacts, et d'activer à distances les micros.
Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.
La liste des cibles potentielles comprend les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium – qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou encore au Mexique.
Le Monde et Radio France, membres du consortium, ont révélé qu'une ligne de téléphone du président français faisait partie des "numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'tat marocain (...) pour un potentiel piratage".
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe, 14 membres du gouvernement dont Jean-Yves Le Drian et Gérald Darmanin, ainsi que d'anciens ministres et des responsables politiques figurent également sur cette liste, selon ces médias.
AFP