Plus de 60 mille moutons non vendus: des vendeurs pleurent sur leur sort

Mardi 5 Septembre 2017

Malgré les craintes de pénurie à la veille de l'Aïd el Kébir, il reste encore beaucoup de moutons invendus au lendemain de la Tabaski. Pris dans leur propre jeu, des vendeurs imputent la responsabilité de cette mévente à l’Etat. Lequel, disent-ils, a fait importer des béliers qui ont concurrencé ceux locaux. Selon ces derniers, ils foncent droit vers des pertes et un surendettement.

Réveil brutal pour les éleveurs sénégalais. Le lendemain de Tabaski sur l’axe du Camp pénal donne à voir des moutons invendus. Les craintes de pénurie de moutons la veille de la fête, ont laissé place à une situation de mévente inquiétante pour les éleveurs sénégalais, surtout. 

En effet, sur cet axe routier qui était bien approvisionné en moutons, il reste encore quelques enclos à ciel ouvert remplis de moutons. Les bergers sont assis ou couchés sur le dos, à même le sol, sur des bancs en prière. Certains sont étalés sur une sorte d’étoffe, déroulée sur un sol rempli de pierres, foins et autres déchets. « Ce sont les importations, à faible prix de moutons, qui ont causé cette situation de mévente », soutient Diagne Ndiaye. 

Selon le vieux Ndiaye, l’Etat devait privilégier les éleveurs locaux avant de passer commande dans les pays limitrophes. A l’en croire, c’est parce que l’Etat a plus pensé à ses intérêts qu’à ceux des éleveurs que le pays connait cette situation. Pourtant, assure-t-il, les éleveurs produisent assez pour satisfaire la demande nationale. 

Un vendeur originaire du Fouta, confirme que beaucoup de pasteurs vendent maintenant à perte. Il a vendu 38 têtes sur les 173 qu’il a amenées à Dakar. L’homme est convaincu que beaucoup d’éleveurs vont connaitre des pertes cette année. L’argent que notre interlocuteur a encaissé, a servi à faire face à des dépenses dont le transport pour le retour du bétail. 

Il avait dépensé à l’aller 420 mille francs Cfa. Il révèle qu’il va débourser près de 300 mille francs Cfa pour le trajet retour des bêtes invendues. 

Reprenant la parole, M. Ndiaye dit que les éleveurs sont obligés de s’endetter quand ils ont des pertes. Les vendeurs ont 15 jours après la Tabaski pour tenter d’écouler leurs moutons, selon M. Ndiaye, mais beaucoup préfèrent plier bagages. 

WalfQuotidien
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