Polémique sur les fonds alloués aux victimes des manifestations : le gouvernement justifie ses choix

Mardi 31 Décembre 2024

 Le gouvernement sénégalais a annoncé une mesure phare visant à soutenir les victimes et ex-détenus de la période pré-électorale allant du 1ᵉʳ février 2021 au 25 février 2024. Dans un communiqué publié hier, il a révélé que « cinq milliards de FCFA ont été inscrits dans le projet de Loi des Finances Rectificative 2024, adopté par l’Assemblée nationale le 28 décembre 2024. »

Ces fonds, selon le communiqué, « sont destinés à soutenir les ex-détenus et autres victimes de la période pré-électorale. Les ressources seront affectées en tenant compte des critères proposés par le Comité interministériel institué par Arrêté du Ministère de la Famille et des Solidarités, N°17 450 MFS/SG/CAJ du 30 juillet 2024. »


En attendant la mobilisation effective de ces fonds, le gouvernement a pris des mesures d’urgence pour répondre aux besoins immédiats. « Le Ministère de la Famille et des Solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (DGPSN) pour prendre en charge les soins médicaux des personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période mentionnée, » précise le texte.

Grâce à ces dispositions, « les cas d’extrême urgence, notamment les blessés et traumatisés graves, ont pu être traités. » À ce jour, « cent douze (112) dossiers médicaux ont été validés par ledit Comité sur la base de justificatifs disponibles à la DGPSN, pour un montant total de cent huit millions (108 000 000) de FCFA, avec une mise à jour effectuée le 10 décembre 2024. »


Dans le communiqué, le porte-parole du gouvernement, M. Amadou Moustapha Njeck Sarre, a réaffirmé la détermination des autorités à accompagner les victimes. « Le gouvernement réitère son engagement à accompagner les victimes et à assurer la solidarité nationale envers toutes les personnes touchées par ces événements, tout comme il le fait depuis des années en faveur des couches les plus vulnérables. »

Cette initiative est vue comme une étape importante vers la réconciliation nationale et la réparation des préjudices subis. Toutefois, des observateurs appellent à la vigilance. « La gestion des fonds doit être rigoureuse pour éviter tout détournement ou inégalités dans l’accès aux aides, » a averti un analyste politique.

Les bénéficiaires, quant à eux, espèrent que ces promesses seront suivies d’actes concrets. En attendant, le gouvernement semble déterminé à tourner une page douloureuse et à restaurer la confiance des citoyens.
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