Pour la première fois en France, l’imam est une femme

Dimanche 8 Septembre 2019

Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin ont dirigé un temps de prière dans une salle louée pour l'occasion, samedi. Une soixantaine de personnes étaient présentes.


Evénement inédit pour le culte musulman en France. Deux femmes imames ont dirigé une prière ce samedi à Paris, devant une assemblée totalement mixte réunie pour une cérémonie majoritairement célébrée en français. 

«Ce moment est important pour l’islam de France, notamment parce que cette prière permet de garantir l’égalité homme-femme dans le culte msulman», a déclaré Eva Janadin, l’une des deux femmes imames lors de son discours d’ouverture devant un peu plus d’une soixantaine de personnes, dans une salle louée pour l’occasion, a constaté une journaliste de l’AFP. 

 Dans la salle, hommes et femmes sont mélangés, les sermons sont en français et les formules arabes systématiquement traduites. Dans l’assistance, certaines femmes portent un voile, d’autres non, notamment les deux imames. L’une a revêtu une jupe longue, l’autre est en jean.  

Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, toutes deux converties à l’islam, souhaitaient depuis plusieurs années traduire par des actes concrets leur vision d’un islam «progressiste» et «éclairé». «Aujourd’hui avec cette première prière, cela se concrétise», s’est félicitée Anne-Sophie Monsinay. Selon elles, par exemple, rien ne s’oppose, dans les textes de la religion musulmane, à l’imamat des femmes. 

 Favorables à un islam engagé «dans le temps présent», elles font le pari que «beaucoup de musulmanes et de musulmans ont un besoin vital d’émancipation et de libération». Elles veulent leur offrir «des espaces de dialogue libres de toute pression communautaire et familiale». «Il est possible de faire germer un modèle alternatif pour contrer l’islamisme et le conservatisme», a souligné Eva Janadin. 

 Elles disent avoir réuni «plusieurs milliers d’euros» auprès des adhérents, sympathisants et donateurs pour pouvoir louer un local parisien, une fois par mois pour la prière du vendredi, et ce, pendant un an. Ce lieu sera amené à changer.
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