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Présidentielle : que se passera-t-il si Fillon renonce ?

Samedi 28 Janvier 2017

Le candidat affirme qu'il se retirera s'il est mis en examen dans le PenelopeGate. Alain Juppé exclut d'être candidat de recours, Nicolas Sarkozy garde le silence. Mais les statuts du parti protègent Fillon.


Et si François Fillon abandonnait ? Et s'il était empêché de briguer l'Elysée, trois mois seulement avant le premier tour de la présidentielle ? Le candidat a lui-même envisagé cette hypothèse, jeudi soir sur TF1. Il a annoncé qu'il se retirerait s'il était mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope Fillon :

"Il n'y a qu'une seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si c'est mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen."

Or, le risque d'une mise en examen de François Fillon n'est pas écarté. Le candidat à la présidentielle du parti Les Républicains est dans la tourmente depuis les révélations du "Canard enchaîné" sur les rémunérations perçues par sa femme : 500.000 euros en tant qu'assistante parlementaire de son époux et 100.000 euros comme conseillère au sein de "la Revue des deux mondes", alors que plusieurs témoins disent ne pas l'avoir vu travailler.

Mais François Fillon peut-il être mis en examen avant la présidentielle ? Ce n'est pas impossible, même si ce n'est pas à ce stade le scénario le plus probable. Une mise en examen est prononcée par un juge d'instruction. Celui-ci est nommé s'il est décidé d'ouvrir une information judiciaire à l'issue de l'enquête préliminaire, dont la durée n'est pas limitée dans le temps, et qui vient seulement de commencer. Beaucoup dépend de la célérité des enquêteurs du parquet financier.


Un candidat affaibli

Même si François Fillon ne se retire pas, il devra maintenant faire campagne avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. Et s'il n'est pas empêché d'être candidat par la justice, son affaiblissement politique change la donne.

L'ex-Premier ministre est durement atteint dans son image. Lors de la primaire, il avait mis en avant son honnêteté, lors du débat de l'entre-deux-tours, face à Alain Juppé :

"On ne peut pas diriger la France si on n'est pas irréprochable [...]. On est des hommes politiques, on n'est pas des citoyens comme les autres."

Le voici qui se trouve pris en porte-à-faux. Si les documents présentés jeudi aux enquêteurs ne permettent pas de les démentir, les accusations portées par "le Canard enchaîné" agiront comme un poison lent tout au long d'une campagne qui, déjà, patinait.

François Fillon a d'abord dû faire face à une polémique sur son projet de réforme de la sécurité sociale. Puis à une fronde des élus sarkozystes, qui réclament des gestes en direction de l'électorat populaire - et des postes pour eux-mêmes. Aujourd'hui, une partie des Républicains garde le silence face aux accusations d'emplois fictifs, signe de leur peu d'empressement à soutenir un candidat en perdition. Bien qu'élu triomphalement lors de la primaire, la campagne de Fillon le "catholique" prend un air de chemin de croix…

Juppé n'ira pas

Faudra-t-il trouver un remplaçant à François Fillon ? La question n'a plus rien d'incongru. La preuve : Alain Juppé a été contraint d'y répondre, vendredi matin, devant des journalistes. Le deuxième homme de la primaire a refusé d'endosser le costume du recours :

"Non, clairement et définitivement. Parce que la primaire a eu lieu et que les électeurs se sont prononcés."

"Nous n'en sommes pas là, François Fillon a apporté des éléments qui sont convaincants, je suis persuadé qu'il pourra poursuivre sa campagne", a poursuivi Alain Juppé, selon des propos rapportés par l'AFP. "A l'instant T, la question ne se pose pas, c'est François Fillon notre candidat." Et à l'instant T+1 ? Le maire de Bordeaux a reconnu que la campagne prenait un tour inquiétant :


Les statuts protègent Fillon

Les fillonistes espèrent la présence d'Alain Juppé, dimanche, lors du grand meeting organisé autour du candidat porte de la Villette, à Paris. De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui elle aussi était candidate lors de la primaire, est montée en première ligne :

"Je n'ai absolument aucun doute sur l'intégrité de François Fillon et sur l'intégrité de Penelope [...] et si j'avais un doute quelconque, je ne serais pas derrière."

En revanche, Nicolas Sarkozy a gardé le silence. Joint par "le Figaro", son entourage s'est contenté de répondre : "La question ne se pose pas, basta !"

Si, comme il l'évoque lui-même, François Fillon finissait pas se retirer, le choix d'un candidat de substitution n'aurait rien d'évident. Difficile d'organiser une nouvelle primaire en si peu de temps, d'autant que les dépenses de la primaire risqueraient d'être portées dans les comptes de campagne.

Un candidat de recours serait donc choisi par les instances du parti Les Républicains. Or, les statuts des Républicains (article 39.4) offrent au candidat désigné par la primaire la possibilité de prendre le contrôle du parti. François Fillon ne s'en est pas privé. Il a remanié en profondeur l'organigramme des Républicains. Les statuts ne prévoient rien en cas d'empêchement d'un candidat, mais cette situation serait sans doute assimilée à la procédure pour désigner un candidat dans l'urgence (article 38.3).

C'est alors le Bureau politique du parti qui peut proposer l'organisation d'une nouvelle primaire, ou la désignation du candidat par la Commission nationale d'investiture. Le Bureau politique, comme la Commission nationale d'investiture, sont contrôlés par des amis de François Fillon. Gérard Larcher, président du Comité politique et filloniste, pourrait-il reprendre le flambeau ? Le quotidien "les Echos" rapporte que les élus n'hésitent plus à spéculer sur l'éventualité d'un "plan B".
Nouvel Obs
 
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