Pression Fiscale : Mamadou Ibra Kane accuse les politiciens

Mercredi 5 Juin 2024

Après avoir abordé la question foncière, les nouvelles autorités sénégalaises s'attaquent désormais aux médias. Plus de 30 organes de presse se retrouvent actuellement dans une situation délicate après avoir reçu des notifications du service des impôts, avec certains voyant même leurs comptes bloqués.

Face à cette crise, Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), a convoqué une réunion d'urgence ce mercredi 5 juin. 

Sur RFM, le dirigeant d'Africom, éditeur du quotidien "Stades", a exprimé son incompréhension face à ce qu'il considère comme un harcèlement fiscal, suspectant des règlements de compte. « Entre le 21 mai et le 05 juin, nous avons reçu des notifications de dettes fiscales. La procédure est trop rapide. On pourrait peut-être s'interroger sur le pourquoi. Les impôts sont très diligents pour certaines entreprises de presse contrairement aux autres », a-t-il déclaré.

Mamadou Ibra Kane a également pointé du doigt l'ex-Président de la République, Macky Sall, l'accusant d'être à l'origine de cette situation. « Tout cela découle de la non-formalisation de sa promesse d'effacement fiscal », a-t-il rappelé.

Critiquant les politiciens, le journaliste a dénoncé leur traitement des médias comme de simples entreprises commerciales, une position qu'il considère comme aberrante. « On considère l'entreprise de presse comme commerciale. Ce qui est une aberration parce que la presse remplit une mission de service public. Et à ce titre, elle doit faire l'objet d'un traitement spécifique tant du point de vue de la fiscalité que du point de vue du financement et de la dotation pour le développement de la presse », a affirmé Mamadou Ibra Kane.

Il a également ajouté que, contrairement à d'autres pays, au Sénégal, ces questions ne font l'objet d'aucune réflexion. « Ici au Sénégal, tout cela ne fait l'objet d'aucune réflexion. Et, les hommes politiques quand ils sont dans l'opposition, ils saluent le rôle de la presse mais une fois au pouvoir, ils restent avec leurs manteaux d’hommes politiques et ils ne comprennent pas qu’ils doivent revêtir leurs manteaux de chefs d'État », a conclu le président du CDEPS.

La situation actuelle des médias sénégalais soulève des questions cruciales sur la liberté de la presse et le rôle de l'État dans la régulation et le soutien des entreprises médiatiques. Les prochaines semaines seront déterminantes pour observer comment cette crise sera résolue et quelles seront les répercussions pour le paysage médiatique du pays.
media net
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