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RDC: Les fake news sur les exécutions des «kulunas» secouent les réseaux sociaux

Mardi 14 Janvier 2025

Les vidéos des audiences judiciaires partagées sur les réseaux sociaux ont déclenché une vive polémique concernant les condamnations à mort de jeunes Congolais accusés de grand banditisme. Bien que ces vidéos montrent des jugements imposant des peines capitales, aucune exécution n’a été enregistrée à ce jour. Cependant, des rumeurs infondées annonçant des exécutions immédiates ont amplifié les tensions.


Les condamnés, âgés de 16 à 30 ans, sont accusés de crimes tels que meurtres et braquages. Parmi les 300 prévenus jugés, 127 ont été condamnés à mort, tandis que d’autres ont écopé de peines allant de 5 à 20 ans d’emprisonnement. Si certains internautes saluent les efforts des autorités pour endiguer l’insécurité, des organisations de défense des droits humains dénoncent la gravité de ces sanctions.

Selon Me Peter Ngomo Milambo, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe, l’application de la peine de mort serait une grave atteinte aux droits humains. Il souligne également des irrégularités dans les procès, notamment une procédure expéditive incompatible avec les standards de justice équitable.

Le phénomène des "kuluna"
Les "kuluna" désignent des bandes de jeunes armés de machettes et autres armes blanches, responsables de vols et d’agressions dans les zones urbaines. Ces jeunes justifient souvent leurs actes par le chômage et l’absence de perspectives. Beaucoup d’entre eux sont des récidivistes, relâchés après des peines de prison, mais qui retournent rapidement au banditisme.

Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a décrit ces actes comme horrifiants, évoquant des agressions violentes contre les citoyens et les forces de l’ordre. Pour répondre à cette situation, l’opération "Ndobo" a été lancée pour juguler le banditisme à Kinshasa et dans d’autres grandes villes.

Controverses autour des procès et des droits des accusés
Si les autorités se félicitent des résultats de l’opération, des avocats et des ONG de défense des droits humains dénoncent des vices de forme dans les procédures judiciaires. Me Milambo souligne que les condamnations, souvent basées sur des aveux obtenus dans des conditions contestables, restent sujettes à des appels et pourvois en cassation.

L’article 61 de la Constitution congolaise garantit le droit de recours, ce qui signifie que les condamnés à mort peuvent encore contester les verdicts. Selon l’avocat, la procédure pour une exécution effective de ces peines pourrait s’étaler sur plusieurs années.

Appels au respect des droits humains
Amnesty International a vivement réagi, exhortant les autorités congolaises à renoncer à tout projet d’exécutions massives et à garantir des conditions de détention dignes. L’ONG dénonce notamment le transfert des condamnés à la prison d’Angenga, tristement célèbre pour des conditions inhumaines ayant causé de nombreux décès.

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International, a demandé que les détenus soient placés dans des établissements accessibles à leurs avocats, familles et défenseurs des droits humains.

Perspectives de réforme carcérale
Pour faire face à la surpopulation carcérale et améliorer les conditions de détention, le ministre Mutamba a annoncé la construction de nouvelles prisons à Kinshasa, Kisangani, Goma, Bukavu et Sake. Ces initiatives visent également à réduire le taux de criminalité, qui aurait déjà diminué à Kinshasa grâce aux récentes mesures.

Après deux décennies de suspension, la peine de mort a été rétablie en RDC en 2023. Depuis, les condamnations à mort ont connu une forte augmentation, suscitant des débats nationaux et internationaux sur leur légitimité et leur impact sur les droits humains.

BBC
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