En participant au Forum des Nations-Unies pour la Jeunesse, Sadio Mané n’a pas fait dans la langue de bois pour passer en revue les maux qui plombent le développement durable du continent, lit de tous les manquements. Pour renverser cette tendance, l’international sénégalais est d’avis que l’intelligence artificielle doit être mise au service du développement en mettant l’accent, notamment, sur la science, la technologie et les innovations.
L’international sénégalais et sociétaire de Al Nassr football club (Arabie Saoudite), Sadio Mané, a participé, hier, en visioconférence au Sommet de la jeunesse des Nations-Unies, session Afrique 2024 du Conseil économique et social des Nations-Unies, sous le thème : « les jeunes façonnent des solutions durables et innovantes : Renforcer l’Agenda 2030 et éradiquer la pauvreté en temps de crise ; la jeunesse africaine exploite l’intelligence artificielle pour le développement durable en Afrique ». Une occasion pour l’international sénégalais de se détacher de son domaine de prédilection pour se prononcer sur des questions d’économie, de santé, de développement durable, de paix, entre autres concepts avec, en toile de fond, un diagnostic sans complaisance des maux qui plombent l’essor du continent africain. « Avec plus de 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique est composée de la plus forte population de jeunes dans le monde. En 2050, la population africaine devrait atteindre 2,5 milliards. Cela suggère clairement une augmentation importante des défis en termes de nourriture suffisante, d’eau potable et d’assainissement, de services sociaux, mais aussi d’augmentation de la demande d’emplois. Cette augmentation de la population présente également des opportunités nouvelles et émergentes telles que les progrès en matière de science, de technologie et d’innovation, y compris les technologies d’intelligence artificielle (Ia) », fait d’emblée remarquer Sadio Mané.
Alarmant de constater que 44% des 244 millions non scolarisés vivent en Afrique…
A l’en croire, pour exploiter l’intelligence artificielle au service du développement durable, il est impératif de mettre fortement l’accent sur une éducation de qualité, abordable et accessible, en mettant l’accent sur les Stem (science, technologie et innovation). Il est alarmant, dit-il, de constater que 44% des 244 millions de personnes non scolarisées vivent en Afrique et 90% de ceux qui peuvent aller à l’école n’ont pas accès à Internet. « Ces chiffres sont inacceptables », s’indigne l’enfant de Bambali. « Pour que l’intelligence artificielle ait un impact significatif sur le développement durable et la paix durable en Afrique, une masse critique de la population africaine doit savoir comment utiliser et déployer les technologies artificielles d’une manière sûre qui ne viole pas leur sécurité et être utilisée de manière en tandem avec le développement durable et la paix durable en Afrique », plaide Sadio Mané, heureux d’annoncer, dit-il, l’achèvement d’une école, du primaire au lycée, qu’il a construite dans son village, sur fonds personnels, en réponse à l’objectif de développement durable 4 des Nations-Unies (Éducation de qualité) dans la recherche de la qualité. « Pour parvenir à un développement durable et à une paix durable grâce à l’Ia, nous devons établir les bases et investir dans une éducation de qualité et des infrastructures numériques », indique l’international sénégalais qui précise avoir également investi dans les infrastructures pour connecter 16 villages au Sénégal pour leur permettre, dit-il, d’avoir accès aux routes, à l’eau et à l’électricité entre autres, tout en créant des opportunités d’emploi indispensables pour les jeunes.
La Zlecaf, une opportunité, l’Afrique loin du compte dans le secteur de la santé
Poursuivant, Sadio Mané s’est félicité de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine. « Nous pouvons capitaliser sur les initiatives de développement déjà en cours en Afrique, comme la Zone de libre-échange continentale africaine, qui augmenterait le commerce intra-africain de 40% et une augmentation de 450 milliards de dollars tout en sortant 50 millions de personnes de la pauvreté. C’est la plus grande zone de libre-échange au monde avec 1,3 milliard de consommateurs », souligne l’international sénégalais, persuadé que le système de santé africain doit être prêt à soutenir cette transformation.« L’Afrique est loin d’être sur la bonne voie pour réaliser son propre plan de développement « l’Afrique que nous voulons », tel que résumé dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Selon la note conceptuelle, l’objectif de développement durable 3 sur la santé et le bien-être reste très loin d’être atteint en Afrique. La recommandation de référence de l’Oms de 23 agents de santé pour 10.000 habitants a été respectée par seulement deux pays sur le continent, laissant derrière des millions de personnes ayant besoin de services de santé de base », déplore Sadio Mané qui estime que les innovations technologiques en matière d’intelligence artificielle réduiront le temps d’attente, les frais de déplacement et accéléreront le temps de traitement, en particulier pour les populations des zones reculées. Ce qui pourrait, dit-il, sauver de nombreuses vies.
Les contrecoups du Covid : 27 millions d’Africains supplémentaires dans l’extrême pauvreté
Dans cette dynamique, Sadio Mané relève que l’objectif d’Abuja de 15% du budget national pour le secteur de la santé n’a pas été atteint. Or, il est d’avis que cela est essentiel pour renforcer le système de santé africain, éviter le pire et sauver des vies. « Nous vivons en effet des temps difficiles, le Covid-19 a mis à nu la vérité que tous les personnels médicaux en Afrique connaissaient ; que les systèmes de santé africains sont faibles, que les infrastructures de santé sont défaillantes et délabrées, que les ressources humaines et financières sont limitées ainsi que la fragilité des économies africaines. Le Covid-19 a révélé une fois de plus les vulnérabilités de l’Afrique, car les pays africains n’ont pas réussi à jeter les bases d’une Afrique forte, stable et prospère, qui est la vision globale de l’Afrique que nous voulons. Le Covid-19 a entraîné la perte de millions de vies et de moyens de subsistance et a poussé plus de 27 millions d’Africains supplémentaires dans l’extrême pauvreté, ralentissant l’économie africaine à -2,6% en 2021. Beaucoup d’entreprises qui se sont effondrées en conséquence ne se sont jamais remises. La pandémie a ralenti la croissance de l’économie africaine, augmentant la criminalité et annulant des décennies de progrès durement acquis en matière de développement », se désole de constater le sociétaire de Al Nassr. En effet, ce qui a commencé comme une catastrophe sanitaire est devenu une catastrophe économique, une catastrophe pour la paix et la sécurité et une catastrophe pour l’humanité. Ce qui lui fait dire que l’Afrique doit se préparer à la prochaine pandémie. Nous ne pouvons y parvenir que si nous délions nos forces.
Dépendance pharmaceutique
Pour Sadio Mané, le Covid-19 a également mis à nu la dépendance pharmaceutique de l’Afrique. « Seulement 1% des médicaments sont fabriqués en Afrique. L’Afrique importe environ 94% des médicaments et des produits médicaux essentiels de l’extérieur du continent, ce qui a encore affaibli nos systèmes de santé, nous laissant à la merci des perturbations des chaînes d’approvisionnement provoquées par les guerres traditionnelles et émergentes et par d’autres facteurs » explique l’international sénégalais. Cependant, face à cette situation, Sadio Mané estime que l’Ia peut stimuler le financement du développement de l’Afrique. « Les technologies de l’Ia d’ici 2030 pourraient accroître l’économie mondiale de 15.700 milliards de dollars (14%), dont la part de l’Afrique est estimée à 1300 milliards de dollars, dépassant la part de l’Afrique dans les Ide et les Ffi réunis représente un tiers du Pib de l’Afrique, qui s’élevait à 3,1 milliards de dollars en 2023. Saisissons cette opportunité », invite le capitaine de l’équipe nationale de football.
Faire de l’Afrique un endroit sain
« Nous ne pouvons pas accepter ces chiffres ! Parce qu’ils sont inacceptables ! Nous avons la possibilité de faire de l’Afrique un endroit sain, et en génération ! Nous bâtirons l’héritage d’une Afrique saine et prospère pour les générations à venir ! », invite Sadio Mané qui espère que des recommandations et des décisions politiques vont suivre après ces échanges. Non sans lancer un appel à faire taire les armes en Afrique comme moyen de parvenir à un développement et à une paix durable en Afrique.
M. CISS
LES ECHOS
L’international sénégalais et sociétaire de Al Nassr football club (Arabie Saoudite), Sadio Mané, a participé, hier, en visioconférence au Sommet de la jeunesse des Nations-Unies, session Afrique 2024 du Conseil économique et social des Nations-Unies, sous le thème : « les jeunes façonnent des solutions durables et innovantes : Renforcer l’Agenda 2030 et éradiquer la pauvreté en temps de crise ; la jeunesse africaine exploite l’intelligence artificielle pour le développement durable en Afrique ». Une occasion pour l’international sénégalais de se détacher de son domaine de prédilection pour se prononcer sur des questions d’économie, de santé, de développement durable, de paix, entre autres concepts avec, en toile de fond, un diagnostic sans complaisance des maux qui plombent l’essor du continent africain. « Avec plus de 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique est composée de la plus forte population de jeunes dans le monde. En 2050, la population africaine devrait atteindre 2,5 milliards. Cela suggère clairement une augmentation importante des défis en termes de nourriture suffisante, d’eau potable et d’assainissement, de services sociaux, mais aussi d’augmentation de la demande d’emplois. Cette augmentation de la population présente également des opportunités nouvelles et émergentes telles que les progrès en matière de science, de technologie et d’innovation, y compris les technologies d’intelligence artificielle (Ia) », fait d’emblée remarquer Sadio Mané.
Alarmant de constater que 44% des 244 millions non scolarisés vivent en Afrique…
A l’en croire, pour exploiter l’intelligence artificielle au service du développement durable, il est impératif de mettre fortement l’accent sur une éducation de qualité, abordable et accessible, en mettant l’accent sur les Stem (science, technologie et innovation). Il est alarmant, dit-il, de constater que 44% des 244 millions de personnes non scolarisées vivent en Afrique et 90% de ceux qui peuvent aller à l’école n’ont pas accès à Internet. « Ces chiffres sont inacceptables », s’indigne l’enfant de Bambali. « Pour que l’intelligence artificielle ait un impact significatif sur le développement durable et la paix durable en Afrique, une masse critique de la population africaine doit savoir comment utiliser et déployer les technologies artificielles d’une manière sûre qui ne viole pas leur sécurité et être utilisée de manière en tandem avec le développement durable et la paix durable en Afrique », plaide Sadio Mané, heureux d’annoncer, dit-il, l’achèvement d’une école, du primaire au lycée, qu’il a construite dans son village, sur fonds personnels, en réponse à l’objectif de développement durable 4 des Nations-Unies (Éducation de qualité) dans la recherche de la qualité. « Pour parvenir à un développement durable et à une paix durable grâce à l’Ia, nous devons établir les bases et investir dans une éducation de qualité et des infrastructures numériques », indique l’international sénégalais qui précise avoir également investi dans les infrastructures pour connecter 16 villages au Sénégal pour leur permettre, dit-il, d’avoir accès aux routes, à l’eau et à l’électricité entre autres, tout en créant des opportunités d’emploi indispensables pour les jeunes.
La Zlecaf, une opportunité, l’Afrique loin du compte dans le secteur de la santé
Poursuivant, Sadio Mané s’est félicité de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine. « Nous pouvons capitaliser sur les initiatives de développement déjà en cours en Afrique, comme la Zone de libre-échange continentale africaine, qui augmenterait le commerce intra-africain de 40% et une augmentation de 450 milliards de dollars tout en sortant 50 millions de personnes de la pauvreté. C’est la plus grande zone de libre-échange au monde avec 1,3 milliard de consommateurs », souligne l’international sénégalais, persuadé que le système de santé africain doit être prêt à soutenir cette transformation.« L’Afrique est loin d’être sur la bonne voie pour réaliser son propre plan de développement « l’Afrique que nous voulons », tel que résumé dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Selon la note conceptuelle, l’objectif de développement durable 3 sur la santé et le bien-être reste très loin d’être atteint en Afrique. La recommandation de référence de l’Oms de 23 agents de santé pour 10.000 habitants a été respectée par seulement deux pays sur le continent, laissant derrière des millions de personnes ayant besoin de services de santé de base », déplore Sadio Mané qui estime que les innovations technologiques en matière d’intelligence artificielle réduiront le temps d’attente, les frais de déplacement et accéléreront le temps de traitement, en particulier pour les populations des zones reculées. Ce qui pourrait, dit-il, sauver de nombreuses vies.
Les contrecoups du Covid : 27 millions d’Africains supplémentaires dans l’extrême pauvreté
Dans cette dynamique, Sadio Mané relève que l’objectif d’Abuja de 15% du budget national pour le secteur de la santé n’a pas été atteint. Or, il est d’avis que cela est essentiel pour renforcer le système de santé africain, éviter le pire et sauver des vies. « Nous vivons en effet des temps difficiles, le Covid-19 a mis à nu la vérité que tous les personnels médicaux en Afrique connaissaient ; que les systèmes de santé africains sont faibles, que les infrastructures de santé sont défaillantes et délabrées, que les ressources humaines et financières sont limitées ainsi que la fragilité des économies africaines. Le Covid-19 a révélé une fois de plus les vulnérabilités de l’Afrique, car les pays africains n’ont pas réussi à jeter les bases d’une Afrique forte, stable et prospère, qui est la vision globale de l’Afrique que nous voulons. Le Covid-19 a entraîné la perte de millions de vies et de moyens de subsistance et a poussé plus de 27 millions d’Africains supplémentaires dans l’extrême pauvreté, ralentissant l’économie africaine à -2,6% en 2021. Beaucoup d’entreprises qui se sont effondrées en conséquence ne se sont jamais remises. La pandémie a ralenti la croissance de l’économie africaine, augmentant la criminalité et annulant des décennies de progrès durement acquis en matière de développement », se désole de constater le sociétaire de Al Nassr. En effet, ce qui a commencé comme une catastrophe sanitaire est devenu une catastrophe économique, une catastrophe pour la paix et la sécurité et une catastrophe pour l’humanité. Ce qui lui fait dire que l’Afrique doit se préparer à la prochaine pandémie. Nous ne pouvons y parvenir que si nous délions nos forces.
Dépendance pharmaceutique
Pour Sadio Mané, le Covid-19 a également mis à nu la dépendance pharmaceutique de l’Afrique. « Seulement 1% des médicaments sont fabriqués en Afrique. L’Afrique importe environ 94% des médicaments et des produits médicaux essentiels de l’extérieur du continent, ce qui a encore affaibli nos systèmes de santé, nous laissant à la merci des perturbations des chaînes d’approvisionnement provoquées par les guerres traditionnelles et émergentes et par d’autres facteurs » explique l’international sénégalais. Cependant, face à cette situation, Sadio Mané estime que l’Ia peut stimuler le financement du développement de l’Afrique. « Les technologies de l’Ia d’ici 2030 pourraient accroître l’économie mondiale de 15.700 milliards de dollars (14%), dont la part de l’Afrique est estimée à 1300 milliards de dollars, dépassant la part de l’Afrique dans les Ide et les Ffi réunis représente un tiers du Pib de l’Afrique, qui s’élevait à 3,1 milliards de dollars en 2023. Saisissons cette opportunité », invite le capitaine de l’équipe nationale de football.
Faire de l’Afrique un endroit sain
« Nous ne pouvons pas accepter ces chiffres ! Parce qu’ils sont inacceptables ! Nous avons la possibilité de faire de l’Afrique un endroit sain, et en génération ! Nous bâtirons l’héritage d’une Afrique saine et prospère pour les générations à venir ! », invite Sadio Mané qui espère que des recommandations et des décisions politiques vont suivre après ces échanges. Non sans lancer un appel à faire taire les armes en Afrique comme moyen de parvenir à un développement et à une paix durable en Afrique.
M. CISS
LES ECHOS