Sommet de la Francophonie : La ministre Yassine Fall critique les coûts d’endettement des pays africains

Dimanche 6 Octobre 2024

À l’occasion du XIXe Sommet de la Francophonie qui se tient à Villers-Cotterêts, la ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, a exprimé une vision claire de ce que devrait être la Francophonie aujourd’hui. Intervenant en tant que représentante du Sénégal, elle a insisté sur la nécessité pour l’organisation de ne pas devenir un espace de prise de décisions politiques multilatérales, en raison des divergences d’intérêts entre ses membres, notamment entre l’Afrique et les pays industrialisés.

Mme Fall a appelé à une « Francophonie solidaire », rappelant que les membres de l’organisation partagent une histoire commune, marquée par le colonialisme et le néocolonialisme, mais aussi par une dynamique actuelle d’émancipation des États africains. Pour elle, la Francophonie doit avant tout reconnaître la diversité politique et culturelle de ses membres. Elle a souligné que la refonte du multilatéralisme était indispensable : « Il faut que le multilatéralisme soit revisité et renouvelé », a-t-elle déclaré.

Sur le plan politique, Yassine Fall a tenu à souligner que le Sénégal, pays pionnier de la Francophonie sous l’impulsion de Léopold Sédar Senghor, ne pouvait pas toujours suivre les positions politiques de l’organisation.


Un autre point central de l’intervention de la ministre sénégalaise concerne l’endettement des pays africains. Yassine Fall a dénoncé le fait que les pays francophones africains, malgré un retour sur investissement élevé, continuent de payer des coûts excessifs pour emprunter sur les marchés financiers et auprès d’institutions internationales.

Elle a fustigé l’absence de défense des intérêts africains par la Francophonie sur cette question, estimant que la solidarité multilatérale devrait inclure la révision des politiques d’endettement : « Le coût de l’endettement est injuste », a-t-elle martelé.

Mme Fall a insisté sur la nécessité de réformer les conditions d’accès au financement international pour les pays en développement, rappelant que l’Afrique est le continent où le coût de l’emprunt reste le plus élevé. Pour elle, la Francophonie devrait jouer un rôle plus actif pour soutenir les pays membres les moins avancés dans ce domaine.
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