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Touty Gandega: «Le Mali est au Mondial pour représenter au mieux l’Afrique»

Mercredi 21 Septembre 2022

Alors que l’équipe malienne féminine de basket-ball s’apprête à disputer la deuxième Coupe du monde de son histoire, entretien avec la joueuse Touty Gandega.



L’équipe du Mali s’apprête à disputer la deuxième Coupe du monde féminine de basket-ball de son histoire, prévue du 22 septembre au 1er octobre en Australie. Les Maliennes y remplacent les Nigérianes, qui ont été forcées de déclarer forfait pour ce Mondial 2022. Pour RFI, l’arrière Touty Gandega évoque cette situation particulière ainsi que les ambitions des Aigles dans un groupe B très relevé, avec notamment les vice-championnes olympiques japonaises et les vice-championnes du monde australiennes.

RFI : Le Mali est l’invité-surprise de cette Coupe du monde, puisqu’il remplace le Nigeria forfait pour ce Mondial. Comment est-ce que vous gérez cette situation assez inhabituelle ?

Touty Gandega : Cette participation nous est tombée dessus. Nous, on kiffe, franchement… C’est une opportunité de dingues ! Ce ne sont pas toutes les joueuses qui disputent une Coupe du monde. Donc, on est à la Coupe du monde en mode "on vient, on prend du plaisir, on donne tout ce qu’il faut" pour représenter au mieux l’Afrique. Car, mine de rien, le Nigeria était l’équipe d’Afrique la plus forte. Comme on remplace les Nigérianes, on se dit qu’on doit également d’être à la hauteur. Donc, il y a quand même ce petit stress. Mais on se dit que c’est une belle opportunité et qu’on va tout donner.

Avez-vous pu préparer convenablement cette Coupe du monde 2022, malgré les circonstances ?

On connaît la situation depuis cet été. On a eu un premier rassemblement le 22 juillet à Bamako. Et ensuite, les filles sont venues en sélection au compte-gouttes, en raison notamment de leurs obligations en clubs. […] Mais ça n’a pas empêché le groupe de 10-12 joueuses de s’entraîner et de mener calmement sa préparation au Mali, avec des matches amicaux.

Meiya Tirera est la seule joueuse convoquée en Australie à avoir disputé la Coupe du monde 2010, le dernier Mondial du Mali. Y a-t-il de la nervosité dans l’équipe par rapport au fait de disputer une aussi grande compétition ?

Pour être honnête, je pense qu’on ne se rend pas encore compte. Pour le moment, il n’y a pas vraiment de stress au sein du groupe. Mais quand le 22 septembre va approcher et qu’on va réaliser que la Coupe du monde va commencer, contre le Japon, on va devenir un peu plus nerveuses. Je pense néanmoins que ce sera un bon stress. Mais là, si vous étiez au sein du groupe, vous ne pourriez pas dire qu’on est stressé. D’autant que cette année, l’équipe est vraiment jeune. Il y a quatre anciennes au sein du groupe. Sinon, les autres joueuses sont des « bébés ».

Votre sœur Diana était de l’aventure malienne au Mondial 2010. A-t-elle partagé son expérience avec vous ?

Oui, elle m’a dit que ça allait être une expérience unique, que ce sont des choses qu’on ne vit parfois qu’une seule fois dans une vie. Elle m’a dit que je devais jouer pour le Mali, mouiller le maillot, tout en prenant du plaisir. Ma sœur a aussi disputé les Jeux olympiques 2008, la Coupe du monde, le Championnat d’Afrique… Elle a tout fait avec la sélection malienne. Elle sait de quoi elle parle.


 

L’équipe du Mali est dans un groupe à la fois très relevé et très homogène où vous allez affronter le Japon (22 septembre), l’Australie (23), la France (25), la Serbie (26) et le Canada (27). Atteindre les quarts de finale, est-ce mission quasi-impossible ou êtes-vous confiante malgré tout ?

Je ne vais pas vendre du rêve, car ça va être vraiment très compliqué. J’en ai discuté avec mon ancien entraineur à Angers, David Gautier, qui est assistant-coach en équipe de France. On s’est dit qu’on est vraiment dans le groupe de la mort ! À la rigueur, si on avait été dans l’autre groupe, celui de Porto Rico [avec la Belgique, la Bosnie, la Chine, la Corée du Sud et les États-Unis, NDLR], pourquoi pas ? Mais là, être dans ce groupe-là, c’est compliqué… Déjà, si on gagne un match, c’est "Alléluia" ! Je ne peux pas mentir ou faire semblant. On va évidemment tout donner et si on arrive à gagner des matches, tant mieux. Mais si on n’arrive pas à les gagner, il faut juste produire notre meilleur basket et prendre du plaisir. Ça nous permettra de progresser. Si on atteint les quarts de finale, ce sera plus qu’un exploit.

Vous allez notamment affronter les Françaises que vous aviez titillées (défaite 66-77) en qualifications pour le Mondial, en février 2022. Y a-t-il un coup à jouer face aux Bleues, notamment ?

Oui, quand on voit ce qu’on a pu faire en février, avec très peu de temps de préparation. On se dit qu’on veut absolument les accrocher. Maintenant, les Bleues ont eu beaucoup plus de temps de préparation qu’en qualifications. Elles seront prêtes et ne feront pas la même erreur deux fois, je pense.

Quand on va jouer contre elles, on va tout donner. La dernière confrontation nous donne de l’espoir. On a réussi à ne perdre « que » de 11 points, alors qu’on était proche d’elles à un moment dans ce match, au niveau du score. Donc, pourquoi pas rééditer la même prestation ? Et, avec une victoire à la clé, ce serait le feu !
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