Transports au Sénégal : Les recommandations Clés des États Généraux de Diamniadio

Samedi 26 Octobre 2024

Les États Généraux des Transports, qui se sont tenus à Diamniadio, ont pris fin ce vendredi après quatre jours de discussions entre divers acteurs du secteur. Cet événement a permis d'aborder les problématiques liées aux transports et de proposer des solutions pour améliorer la sécurité et l'efficacité des services de transport au Sénégal. Les représentants des chauffeurs, des opérateurs de transports routiers, ainsi que des dirigeants des secteurs ferroviaire et aérien ont eu l'occasion d'exprimer leurs préoccupations et suggestions.
 
Idrissa Diaw, représentant des chauffeurs, a plaidé pour une meilleure prise en charge sociale, affirmant que « l’exemplarité de Dem Dikk, qui ne connaît pas d'accidents, est due à leur prise en charge sociale ». Il a mis en lumière l'absence d'aires de repos et de stationnement, ainsi que le manque de contrats de travail pour les chauffeurs. « Les conditions de travail actuelles des chauffeurs ne favorisent pas la sécurité routière », a-t-il ajouté. Djibril Ndiaye, au nom des opérateurs de transports routiers, a soulevé la question des heures de travail et des barèmes des infractions. Il a suggéré que le futur conseil national des transports, dont la création est prévue, soit présidé par un professionnel du transport. Il a également demandé au ministre de renouveler le parc automobile pour combattre la concurrence déloyale, soulignant la nécessité de réglementer les voitures de location et autres moyens de transport.
 
Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, a dénoncé les « irrégularités dans l’application de la charge à l’essieu » et a recommandé d'utiliser la carte de déclaration sociale et l’Institution de Prévoyance Retraites du Sénégal (Ipres) lors des contrôles routiers pour vérifier la prise en charge sociale des chauffeurs. Valdiodio Ndiaye, directeur des transports terrestres, a indiqué que les débats ont attiré en moyenne 450 participants et ont permis de dégager un consensus sur une cinquantaine de sujets. « Sur les douze points discutés, seuls quatre suscitent encore des réticences », a-t-il précisé. Il a également annoncé un accord sur la réglementation des motos, l'interdiction du transport de passagers par motos dans la capitale, ainsi que sur l'ouverture de gares routières privées. La gestion des gares routières publiques doit également être améliorée. En ce qui concerne les limites d'âge des véhicules, elles seraient respectivement fixées à 20 ans pour les transports de passagers et à 25 ans pour les marchandises.
 
Mamadou Dia, directeur des transports ferroviaires, a présenté un « mécanisme innovant » pour revitaliser le secteur ferroviaire, soulignant l'importance de « la volonté politique » et de l'engagement des autorités. Il a abordé les défis liés aux cotisations sociales et aux arriérés, et proposé la création d'un organe de régulation ainsi qu'une restructuration pour établir un chemin de fer performant, notamment en développant un modèle adapté aux ressources minières du pays. Enfin, Oumar Khassimou Dia, directeur des transports aériens, a rappelé la dissolution de l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) et son intégration dans l’AIBD SA en juin 2021 pour résoudre un problème de dettes. Il a également annoncé des réformes concernant l’aéroport Léopold Sédar Senghor, impliquant une collaboration avec l'armée. « L'Armée et l’AIBD doivent signer des conventions pour optimiser la gestion de l’aéroport », a-t-il déclaré. Un projet de hub aérien, incluant un centre de maintenance et l'extension de l'aérogare, a également été validé, tout comme la création d’une école de formation pour les métiers de l’aviation civile. Ces États Généraux ont ainsi posé les bases de réformes destinées à améliorer durablement le secteur des transports au Sénégal.
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