Usine de dessalement : Diomaye annule un contrat de 459 milliards signé par Macky Sall

Vendredi 5 Juillet 2024

Le gouvernement sénégalais a décidé de mettre fin à un contrat de 459 milliards FCFA conclu il y a trois mois sous l'ancienne présidence avec un groupe saoudien pour la fourniture d'eau et la construction d'une usine de dessalement, a annoncé jeudi le ministre chargé de l'Eau, Cheikh Tidiane Dièye, à l'AFP.

Ce contrat, le premier d'une telle envergure avec une firme étrangère, est publiquement dénoncé par les nouvelles autorités. Depuis l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence en mars, le gouvernement réexamine les accords existants, notamment dans les secteurs miniers, pétroliers et gaziers, pour garantir qu'ils servent au mieux les intérêts nationaux et respectent les normes légales.

Signé fin mars entre la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et le groupe saoudien Acwa Power, ce partenariat public-privé prévoyait la construction et l'exploitation d'une deuxième usine de dessalement d'eau de mer dans le pays. Macky Sall, alors président, l'avait présenté comme l'un des plus grands investissements privés au Sénégal.

Acwa Power devait investir 459 milliards de francs CFA pour cette infrastructure près du Lac rose à l'est de Dakar, destinée à produire 400 000 mètres cubes d'eau par jour pour répondre à la demande croissante, en particulier à Dakar où les pénuries persistent malgré la croissance démographique rapide.

"Cependant, ce projet n'est pas aligné sur les priorités stratégiques de notre gouvernement. Nous avons donc décidé de ne pas le poursuivre", a déclaré le ministre à l'AFP.

Cheikh Tidiane Dièye a expliqué que le contrat ne répondait pas aux intérêts nationaux, mentionnant que les études environnementales nécessaires n'avaient pas été menées et que les coûts risquaient d'augmenter à long terme, rendant le projet économiquement peu viable.

Les discussions sur les implications juridiques de cette résiliation sont en cours, bien que la construction de l'usine n'ait pas encore débuté, minimisant ainsi le risque de préjudice financier pour l'État sénégalais.
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