Voici les pays et dirigeants que Trump a insultés depuis son élection

Dimanche 14 Janvier 2018

Son "pays de merde" n'était pas un coup d'essai. Loin de là. ÉTATS-UNIS - Un tollé, aux quatre coins de la planète. Dans la nuit du 11 au 12 janvier, Donald Trump a encore suscité l'émoi partout dans le monde, la faute à des propos extrêmement durs tenus contre les immigrants en provenance d'Haïti, du Salvador et d'Afrique.

"Pourquoi est-ce qu'on veut des gens qui viennent de tous ces pays de merde? On devrait avoir plus de gens d'endroits comme la Norvège", aurait déclaré le président des États-Unis, au cours d'une réunion à laquelle participaient des élus républicains et démocrates et censée permettre d'aboutir à un projet de loi consensuel sur l'immigration.

Journalistes, ressortissants des pays visés, personnalités politiques... les réactions ne se sont pas fait attendre, et les messages de consternation inondent depuis les réseaux sociaux et les titres de presse. Et pourtant, ce n'est pas la première fois que le président américain s'offre ce genre de sortie. Nos confrères du HuffPost américain ont ainsi compilé les insultes et injures de Donald Trump à l'égard de pays et de dirigeants internationaux depuis son élection, le 8 novembre 2016.

L'Australie
Dans les premiers jours qui ont suivi son installation à la Maison Blanche, le 20 janvier 2017, Donald Trump a passé l'un de ses premiers coups de téléphone dans la peau de l'homme le plus puissant du monde. Son interlocuteur? Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien.

Au menu des discussions, un accord passé entre l'Australie et les États-Unis de Barack Obama, qui prévoyait que les Américains accueillent un certain nombre de réfugiés en provenance de territoires proches de l'immense île océanienne. Des termes que le milliardaire n'entendait pas respecter. "Cet accord va me donner une image horrible... Je pense que c'est un accord terrible, un accord répugnant qui n'aurait jamais dû être conclu", a ainsi répondu le président américain.

Et de raccrocher sèchement après une dernière phrase lapidaire: "J'en ai assez entendu. J'ai passé ce genre de coup de fil toute la journée et c'est le plus désagréable que j'aie pu avoir aujourd'hui."

La Chine
Depuis son entrée en fonction, Donald Trump n'a eu de cesse de s'en prendre à la deuxième puissance mondiale, non sans entrecouper ses piques récurrentes de quelques caresses, histoire tout de même de ne pas trop froisser un acteur économique incontournable. Dans le dossier nord-coréen par exemple, il a à maintes reprises expliqué que la Chine n'en faisait pas assez, qu'elle laissait la situation dégénérer.

"La Chine a empoché des quantités considérables de richesses et des sommes importantes de la part des États-Unis dans le cadre d'échanges commerciaux qui la favorisent. Mais elle ne nous aidera pas avec la Corée du Nord. Sympa", a-t-il par exemple tweeté avant même d'avoir endossé le costume de président, quelques semaines après son élection. Et de répéter en mars que "La Chine n'a pas fait grand chose pour aider" à ce sujet, puis en juillet qu'il était "très déçu de l'action de la Chine", qui ne fait "RIEN" d'autre que "parler" à propos de la Corée du Nord. Ambiance.

La France
Après les attentats survenus à Paris et à Nice, Donald Trump avait suggéré à demi-mot que la France avait de toute façon beaucoup changé, qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et qu'elle ferait bien de prendre des leçons en matière de politique migratoire auprès de ses voisins européens.

"Regardez ce qui est arrivé en France: j'ai un ami, qui est quelqu'un de très, très important. Il adore la ville des lumières, il adore Paris. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps et je lui ai demandé 'Jim, comment va Paris?'", racontait en février dernier le président américain. "Et il m'a répondu 'Paris? Je n'y vais plus. Paris n'est plus Paris.'"

Des propos qui avaient agacé François Hollande, alors encore président du pays, qui ne s'était pas privé d'appeler au calme son homologue outre-Atlantique. "Le terrorisme existe, et nous devons le combattre ensemble", avait-il déclaré. "Ce n'est jamais bon de marquer la moindre défiance à l'égard d'un pays ami. Moi c'est ce que je ne fais pas à l'égard d'un pays allié, et je demande que le président américain ne le fasse pas à l'égard de la France."

L'Allemagne
Entre Angela Merkel et Donald Trump, les relations ont toujours été fraîches, voire pire. À l'occasion d'une visite officielle de la chancelière allemande à Washington, en mars 2017, le président américain avait trouvé un nouveau moyen de se montrer irrespectueux avec elle, choisissant de l'ignorer alors qu'elle avançait le bras pour lui serrer la main. Et d'enchaîner le lendemain avec un tweet dans lequel il expliquait à tort que le pays de son hôte devait de fortes sommes aux États-Unis et à l'Otan.

Depuis, il a également accusé Angela Merkel de ruiner l'Allemagne par sa politique migratoire, et en l'occurrence en accueillant selon lui trop de réfugiés syriens. Mais son chef d'œuvre reste sans doute ce tweet de janvier 2016 dans lequel il expliquait que le pays était tout simplement "un grand foutoir".

L'Iran
C'est l'une de ses cibles favorites, au point même qu'il a récemment pris position en faveur des opposants au pouvoir iranien, expliquant qu'il était temps pour le peuple de se débarrasser de ses leaders archaïques. Surtout, c'est autour de la question du nucléaire que le président américain se montre le plus agressif. Au conseil de sécurité de l'ONU, il ne cesse de militer pour des sanctions internationales contre le pays d'Asie occidentale.
Donald Trump a par exemple expliqué (et menacé en sous-texte) que l'Iran jouait avec le feu en testant des missiles, décertifié l'accord sur le nucléaire iranien et finalement lancé un ultimatum, dernière étape avant de prendre des mesures unilatérales contre le pays de Rohani. Et pour aller jusqu'au bout des choses, il a également mis l'Iran sur la liste du Muslim Ban, ces pays dont les ressortissants n'ont tout simplement pas le droit de voyager aux États-Unis.

La Corée du Nord
Avec l'Iran, c'est l'autre ennemi juré de Donald Trump. Depuis son élection et même bien avant cela, c'est probablement le pays avec lequel le milliardaire a été le plus violent sur les réseaux sociaux. Il en qualifié le dictateur, Kim Jong-Un, de "rocket-man" (une plaisanterie tournant autour du terme d'homme-fusée pour qualifier la quête de l'arme nucléaire de l'État asiatique), a comparé son "gros bouton nucléaire" avec celui de la Corée du Nord et n'hésite pas à se moquer de chaque déclaration officielle en provenance de la partie septentrionale de la péninsule.

Il prend aussi un plaisir à peine dissimulé à expliquer que le pays court à sa perte, qu'il finira bel et bien par l'exterminer un jour ou l'autre et saborde consciencieusement les efforts de ses équipes diplomatiques en laissant à chaque fois planer la menace d'un conflit nucléaire.

Le Royaume-Uni
C'est une relation que beaucoup pensaient inébranlable, et pourtant quelques mois seulement de Donald Trump à la tête des États-Unis auront réussi à la rendre bancale. Depuis qu'il a pris sa fonction de président, le milliardaire s'est souvent attaqué à son éternel allié, à ses représentants politiques et à leurs décisions.

Après une attaque terroriste qui laissait Londres dans le dénuement, il n'a par exemple rien trouvé de mieux que de s'en prendre à la politique du maire de la capitale britannique ainsi qu'à ses origines et à sa religion, sous-entendant qu'il était complice des terroristes. Il a également accusé la Grande-Bretagne d'avoir chargé des espions de le surveiller et s'en est pris aux forces de sécurité du pays, dont il pense qu'elles ne sont pas assez efficaces.

Le Mexique
Le Mexique a été la principale cible de Donald Trump durant sa course victorieuse vers la Maison Blanche. Au-delà de la question du mur, qu'il assure vouloir faire payer à son voisin, le président américain s'est montré extrêmement violent envers la population mexicaine. En campagne, il a par exemple affirmé que le Mexique "nous envoie des gens, qui viennent avec de la drogue, qui apportent de la criminalité. Ce sont des violeurs. Mais certains, je pense, sont des gens bien."
Des propos d'une violence rare, qui ont conduit le président mexicain, Enrique Peña Nieto, à annuler sa visite officielle aux États-Unis dès les premières semaines du mandat de Trump, et à réaffirmer continuellement depuis qu'il ne paierait jamais pour le mur.

Les "pays de merde"
Et voici donc la dernière sortie en date du milliardaire. Au cours d'une réunion où les démocrates comptaient obtenir une protection accrue pour les Dreamers-ces jeunes réfugiés que Trump prévoit d'expulser- en échange de concessions sur ses projets sécuritaires aux frontières des États-Unis, le président américain s'est laissé aller à une formule dévastatrice.

"Pourquoi est-ce qu'on veut des gens qui viennent de tous ces pays de merde? On devrait avoir plus de gens d'endroits comme la Norvège", aurait-il lâché, alors qu'on lui proposait de restaurer des protections pour les immigrants en provenance notamment du Salvador, d'Haïti et d'Afrique. Des propos rapportés par plusieurs médias dont le Washington Post et NBC News, qui ont finalement été démentis par l'intéressé, lequel a simplement expliqué avoir tenu des propos "durs". Une fois de plus donc.


Auteur: Huffingtonpost 
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