Mme le premier ministre avec la libération de Karim Wade n’avez-vous pas l’impression que la Traque des Biens Mal Acquis est devenue une histoire ancienne?
Mais non, ce n’est pas de l’histoire ancienne. Si mes souvenirs sont bons, c’est la première fois sur le continent africain qu’une personnalité de ce niveau se retrouve à devoir rendre compte. Mr Karim Wade était un ministre bien important dans l’ancien régime. Il a quand même du répondre de sa gestion à travers un procès que je trouve juste et équitable et il a été condamné, il a purgé plus de la moitié de sa peine dans les conditions de nos prisons. Et le Président lui a accordé sa grâce conformément au pouvoir que lui accorde la constitution. Un chemin a été accompli, il doit se poursuivre. La corruption on vivra avec. Des pays de grande démocratie lutte contre le fléau, cela fait partie de notre nature humaine. Le dernier Secretariat Exécutif de l’APR dans une séance présidée par le Président du parti, a réaffirmé la volonté de poursuivre la réddition des comptes. Il y a eu beaucoup de sensationnel autour de cette question peut être parce que c’est la première fois que l’on s’engage sur cette voie.
Le Président a réitéré son engagement pour poursuivre cette bonne gouvernance. Karim Wade faisait partie d’une liste de 25 personnes, il a été le seul condamné et mis en prison ? Est-ce que ses colistiers peuvent aussi prétendre à une grâce ?
Vous savez la grâce le Président de la République en accorde chaque année. Des milliers de grâces par an. Il ne faut pas penser que c’est une situation d’exception, les gens parlent de justice à deux vitesses. Ce n’est pas exceptionnel comme procédure, et comme décision. Pour le reste la justice va continuer à faire son travail.
On peut s’attendre à ce que les 25 autres soient élargis ?
Je ne suis pas la ministre de la justice
Oui, mais vous l’avez été, vous avez été la maîtresse d’œuvre de cette traque
(Elle éclate de rire). Oui j’ai été ministre de la justice; j’aurais été ministre de la culture ou des sports j’aurais fait mon travail avec autant de dévouement. Ce n’est pas une question personnelle, c’est une question d’orientation.
Vous êtes envoyée spéciale du Président, est-ce que vous lui suggériez de penser à suivre la traque
Le Président l'a réaffirmé lui-même. Parce que la bonne gouvernance est une condition sine qua non pour le développement. Ce n’est pour rien que c’est le troisième pilier du plan Sénégal émergent.
Comment avez-vous appris la libération de Karim?
Je l’ai appris comme tous les sénégalais, j’ai appris la libération voilà…je pense que vous-même étiez au courant assez rapidement. Donc certainement en même temps ou un peu avant cela n’a pas d’importance. Ce qui est important c’est que l’on a appris l’information, on a pris acte sans beaucoup de commentaires. Il était dans les liens de la détention pour de faits avérés, mais la justice encore une fois elle est aussi humaine. Ce n’est pas parce que l’on gouverne que l’on ne doit pas en tenir compte.
La gouvernance n’est pas toujours du bâton…
Non pas du tout, c’est d’abord la prévention, une fois que l’argent est parti, c’est difficile de le recouvrer, donc mieux vaut prévenir. Et il faut se rappeler que des mesures fortes ont été prises, si on parle du code de transparence, il porte des dispositions très fortes en matière de lutte contre la corruption. Si vous regardez l’OFNAC, c’est une révolution silencieuse. En mettant en œuvre ces deux mécanismes là on peut préserver nos ressources surtout pour l’avenir. On parle de découvertes de pétrole de gaz, il y a des pays qui se sont installés dans une instabilité chronique parce qu’il n’y avait pas une bonne gestion de ces ressources. En mettant en œuvre ces reformes institutionnelles, on fait de la prévention pour l’avenir et le Présent. Il y a également la cour des comptes qui a obtenu plus de pouvoir avec la publication de son rapport, ce n’est pas une publication qui demande l’autorisation du Président. Et tout cela il faut accepter que ce sont des progrès importants. Et tout cela il faut le poursuivre, l'approfondir.
Pour le commun des sénégalais, Mimi est une dame forte, dure pour ne pas dire belliqueuse. Cette image correspond-elle à la réalité?
Moi je crois en la détermination, quand on vous confie une tache…j’aurais appliqué la même détermination si jetais au ministère de l’éducation nationale. Cela n’à rien avoir avec la nature des individus. C’est justement cette confusion de genre qu’il faut éviter. Les institutions elles sont désincarnées, les individus viennent, font leur travail le mieux possible et s’en vont. C’est pour cela que je rappelais le dispositif institutionnel parce que lui il restera pour l’éternité. Chacun vient avec sa personnalité, mais non je n’ai rien de belliqueux.
Qu'est-ce qui explique ce décalage entre l'image que certains se font de Mimi et la Mimi que vous êtes?
Ça c’est vous qui le dites. Maintenant il faudra que l’on applique des sondages pour voir. J’ai des relations très cordiales avec tout le monde. Mais le travail quand on y arrive, il faut lui appliquer le sérieux qu’il faut.
S’il fallait vous définir, comment est la Mimi à la maison, dans la famille ?
Je suis une personne très relaxe, et j’aime beaucoup plaisanter, je pense que je suis une personne affable. Je suis un peu pince sans rire, mais je pense que je suis une personne affable.
Des anecdotes…des preuves que vous êtes taquine ?
C’est difficile de parler de soi-même. Il faudrait peut-être interroger mes amis pour voir. Mais je tiens beaucoup à mes amis. Je n’ai pas beaucoup de nouveaux amis; je n’ai que des amis qui datent de bien longtemps.
Mimi est sentimentale ?
Ah oui oui, nous avons tous nos sentiments, je tiens beaucoup à mes enfants, mes frères et sœurs, mes amis. Je suis un peu sicilienne au bon sens du terme, je suis Saloum-Saloum d’ailleurs plutôt. Mais, c’est ce que l’on a en commun avec les siciliens. On est très communautaire. On arrive à un âge où on est la mère de famille ouverte à ses militants
Il parait que vous êtes trop proche de votre famille surtout de votre maman.
Mais c’est normal, il n’y a pas une personne qui n’est pas proche de sa maman.
Mais avec une particularité qui dit son nom
Moi je cultive effectivement des relations humaines, c’est ce que l’on a de précieux. Maintenant quand il y a des moments de compétition, moi j’ai été sportive, je pense que je suis un bon compétiteur après on revient à la normale. Et c’est ce que j’aimerais bien voir au niveau de la vie politique. Que l’on soit des compétiteurs fair-play, courtois. Cela n’enlèvera en rien notre engagement et nos convictions. J’ai fait beaucoup de sport quand j'étais jeune.
Et votre fille qu'est-ce qu'elle devient? Continue-t-elle à jouer à l'arbitre entre vous et son père Oumar Sarr?
Elle vit à Toronto, maintenant c’est une dame mariée. Elle vit sa vie.
Est-ce que vous avez des nouvelles de son père souvent ?
Oui, vous savez il faut toujours cultiver la courtoisie. Mais cela c’est la vie privée.
Votre migration politique à Kaolack n'est toujours pas bien comprise. Qu'est-ce qu'il y a derrière votre décision?
C’est vous qui parlez de migration, mais on peut militer à plusieurs endroits, je passe toute la semaine Dakar où j’ai de solides amitiés, des homonymes. Kaolack, c’est mes origines. J’y ai commencé l’école, mon grand-père a fondé la ville, mon père et ma mère y sont nés, c’est aussi mes racines ; je ne vois pas d’incompatibilité. Et pour régler la question, je vais faire un jumelage entre les deux villes.
Certaines mauvaise langues disent que c’est parce que vous n’avez pas pu percer à Grand-Yoff, que vous avez préféré Kaolack, plus facile
A Kaolack il y aussi d’anciens Premier ministre. Ce n’est jamais simple nulle part. Et puis, sur Grand-Yoff, le référendum a révélé certaines tendances, mais on ne va pas y revenir. Il y a eu des évolutions. Il n’y a aucune incompatibilité possible entre les deux. D’ailleurs la plupart des habitants de Grand-Yoff sont originaires de la Casamance. S’ils votent à Grand-Yoff ou en Casamance ce n’est pas ce qui est le plus important, mais on élargit la base de sympathie, et on se fait plaisir parce que la politique c’est aussi la liberté.
Le PS votre principal allié de Benno Bokk Yakaar est dans un tourbillon avec Khalifa Sall comme probable challenger de Macky pour 2019. Quelle lecture faites-vous de tout ça?
Cela c’est les affaires internes d’un autre parti, je vais éviter de faire des commentaires. Mais une coalition elle est dynamique, elle vit, elle a ses propres sensibilités. Mais le PS dirigé par son SG Ousmane Tanor Dieng a un compagnonnage loyal avec le Président Macky Sall, les ministres de ce parti travaillent au sein du Gouvernement, à l’Assemblée nationale aussi, il y a cette solidarité. Pour l’instant, c’est ce que l’on peut dire en attendant de voir autre chose, mais je suis optimiste.
Comment vous comprenez les attaques d’Idrissa Seck envers le SG de l’APR
C’est son choix de style, je ne pense pas que ce soit le style le plus en phase avec l’état de l’opinion. Mais c’est son choix personnel, je pense que la politique sous cette forme là est démodée. Mais les citoyens sont plus ouverts, plus lettrés et même ceux qui ne sont jamais allés à l’école ont accès à l’information et souhaitent voir les politiciens débattre des problèmes du pays dans un style qui les met à l’aise. Nous avons une culture très conviviale quoi que l’on dise. Et je pense que les deux sont possibles. On peut être en divergence, en opposition, tout en étant élégant dans les propos. Mais c’est son choix, on verra s’il marche à l’arrivée.
Les deals qu’ils évoluent, les zones d’ombre qui entourent la libération de Karim Wade…
C’est la responsabilité de ces propos. J'ai expliqué ce que je pensais de la libération de Karim Wade qui a purgé la moitié de sa peine. Il reste devoir au Sénégal 138 milliards qu'il devra payer et dont une partie est recouvrée. Il y a eu une pédagogie de l’action qui doit se poursuivre et le Président l’a dit clairement et le Président soutient cette initiative.
Mais peut-on avoir une idée juste de ce qui a été recouvré des mains de Karim Wade?
Mais je sous suggère d’aller voir le jugement. Il est très clair. En terme de condamnation je vous renvoie à la dernière conférence de presse du ministre de la justice qui a détaillé ce qui a été recouvré dont une société de Handling, Ahs qui avait beaucoup de filiales dans plusieurs pays, des espèces sonnantes et trébuchantes à Monaco dont on demande le rapatriement. Cela a été énuméré par le garde des sceaux, peut être que l’on a pas beaucoup communiqué là dessus. Mais la vie ne s’arrête pas à l’affaire Karim Wade, le Gouvernement gouverne, et il y a des avancées importantes dans d’autres secteurs. Dans le domaine de la gouvernance sociale, il y a le PUDC qui est une véritable révolution, je trouve que vous n’avez pas assez publié là-dessus.
300 milliards de FCFA directement injectés dans les infrastructures rurales c’est très important. C’est ce qui explique ce score de 63% au référendum. C’est un signe d’encouragement de la politique du Président. Tout n’est pas parfait c’est clair, mais tout cela doit se consolider, se poursuivre.
Votre parti semble être en léthargie. Qu’est-ce qui explique cette situation?
C’est le parti qui anime le plus la scène politique.
Oui, les réponses aux attaques de part et d’autre
Oui, mais la politique encore une fois ne doit pas se faire du lundi au dimanche. Faudrait peut-être moins de politique et plus de travail. Les militants de l’APR c’est des travailleurs, il faut qu’ils aillent au boulot. La structuration c’est notre style, cela a ses avantages et ses inconvénients. Ses avantages c’est que l’on gagne aux élections...
Oui, mais après deux mandats…
Cela on y arrivera. Gérons le temps qui est encore long, la perspective c’est 7 ans. Prions et en ce moment-là on en discutera. L’APR c’est le parti le plus représentatif. Sur 557 maires nous contrôlons 497 mairies.
Est-ce que ce n’est pas la locomotive Macky Sall ?
Les élections locales ce sont les plus difficiles. C’est des élections de proximité, c’est votre voisin, vos parents et c’est là où les inimitiés, les querelles ancestrales se manifestent. Au contraire c’est là où on affirme les leaderships individuels. Nous avons aussi nos difficultés, c’est vrai que l’on doit faire des efforts en matière de discipline. Mais c’est notre style, le monde est ainsi fait, mais c’est correct, c’est clair et on s’améliore.
S’il y avait des directives à donner, ce serait quoi pour une meilleure amélioration de l’APR?
Ce serait un peu plus de discipline et un peu plus de solidarité. Et je pense que cela c’est par l’expérience. N’oubliez pas que c’est un parti jeune, crée en 2009, et qui arrive au pouvoir avec des militants jeunes. Maintenant il faut travailler sur les difficultés, former davantage nos militants.
Vous avez été nommée envoyée spéciale du Chef de l’Etat, quelques mois après votre départ de la primature. Depuis lors, qu’est-ce l’on peut retenir de votre nouvelle fonction ?
C’est le bilan du Président, c’est une fonction de conseil et de représentant. C’est beaucoup une fonction de conseil de représentation quand c’est le cas. De facilitation, et le tout c’est d’accompagner et d’expliquer sa politique
Mais est-ce que l’on peut avoir votre fiche de poste
Mais c’est ce que je vous explique, c’est un dossier sur lequel je donne mes avis, un avis que je donne directement sans pour autant être sollicitée. Expliquer ses positions parce qu’il ne peut pas toujours le faire. C’est également le représenter, faire de la facilitation. Je suis envoyée spéciale sur des affaire internes et externes. C’est beaucoup de rencontres avec plusieurs groupes, des acteurs interprofessionnels. C’est beaucoup de travail croyez moi.
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Mais non, ce n’est pas de l’histoire ancienne. Si mes souvenirs sont bons, c’est la première fois sur le continent africain qu’une personnalité de ce niveau se retrouve à devoir rendre compte. Mr Karim Wade était un ministre bien important dans l’ancien régime. Il a quand même du répondre de sa gestion à travers un procès que je trouve juste et équitable et il a été condamné, il a purgé plus de la moitié de sa peine dans les conditions de nos prisons. Et le Président lui a accordé sa grâce conformément au pouvoir que lui accorde la constitution. Un chemin a été accompli, il doit se poursuivre. La corruption on vivra avec. Des pays de grande démocratie lutte contre le fléau, cela fait partie de notre nature humaine. Le dernier Secretariat Exécutif de l’APR dans une séance présidée par le Président du parti, a réaffirmé la volonté de poursuivre la réddition des comptes. Il y a eu beaucoup de sensationnel autour de cette question peut être parce que c’est la première fois que l’on s’engage sur cette voie.
Le Président a réitéré son engagement pour poursuivre cette bonne gouvernance. Karim Wade faisait partie d’une liste de 25 personnes, il a été le seul condamné et mis en prison ? Est-ce que ses colistiers peuvent aussi prétendre à une grâce ?
Vous savez la grâce le Président de la République en accorde chaque année. Des milliers de grâces par an. Il ne faut pas penser que c’est une situation d’exception, les gens parlent de justice à deux vitesses. Ce n’est pas exceptionnel comme procédure, et comme décision. Pour le reste la justice va continuer à faire son travail.
On peut s’attendre à ce que les 25 autres soient élargis ?
Je ne suis pas la ministre de la justice
Oui, mais vous l’avez été, vous avez été la maîtresse d’œuvre de cette traque
(Elle éclate de rire). Oui j’ai été ministre de la justice; j’aurais été ministre de la culture ou des sports j’aurais fait mon travail avec autant de dévouement. Ce n’est pas une question personnelle, c’est une question d’orientation.
Vous êtes envoyée spéciale du Président, est-ce que vous lui suggériez de penser à suivre la traque
Le Président l'a réaffirmé lui-même. Parce que la bonne gouvernance est une condition sine qua non pour le développement. Ce n’est pour rien que c’est le troisième pilier du plan Sénégal émergent.
Comment avez-vous appris la libération de Karim?
Je l’ai appris comme tous les sénégalais, j’ai appris la libération voilà…je pense que vous-même étiez au courant assez rapidement. Donc certainement en même temps ou un peu avant cela n’a pas d’importance. Ce qui est important c’est que l’on a appris l’information, on a pris acte sans beaucoup de commentaires. Il était dans les liens de la détention pour de faits avérés, mais la justice encore une fois elle est aussi humaine. Ce n’est pas parce que l’on gouverne que l’on ne doit pas en tenir compte.
La gouvernance n’est pas toujours du bâton…
Non pas du tout, c’est d’abord la prévention, une fois que l’argent est parti, c’est difficile de le recouvrer, donc mieux vaut prévenir. Et il faut se rappeler que des mesures fortes ont été prises, si on parle du code de transparence, il porte des dispositions très fortes en matière de lutte contre la corruption. Si vous regardez l’OFNAC, c’est une révolution silencieuse. En mettant en œuvre ces deux mécanismes là on peut préserver nos ressources surtout pour l’avenir. On parle de découvertes de pétrole de gaz, il y a des pays qui se sont installés dans une instabilité chronique parce qu’il n’y avait pas une bonne gestion de ces ressources. En mettant en œuvre ces reformes institutionnelles, on fait de la prévention pour l’avenir et le Présent. Il y a également la cour des comptes qui a obtenu plus de pouvoir avec la publication de son rapport, ce n’est pas une publication qui demande l’autorisation du Président. Et tout cela il faut accepter que ce sont des progrès importants. Et tout cela il faut le poursuivre, l'approfondir.
Pour le commun des sénégalais, Mimi est une dame forte, dure pour ne pas dire belliqueuse. Cette image correspond-elle à la réalité?
Moi je crois en la détermination, quand on vous confie une tache…j’aurais appliqué la même détermination si jetais au ministère de l’éducation nationale. Cela n’à rien avoir avec la nature des individus. C’est justement cette confusion de genre qu’il faut éviter. Les institutions elles sont désincarnées, les individus viennent, font leur travail le mieux possible et s’en vont. C’est pour cela que je rappelais le dispositif institutionnel parce que lui il restera pour l’éternité. Chacun vient avec sa personnalité, mais non je n’ai rien de belliqueux.
Qu'est-ce qui explique ce décalage entre l'image que certains se font de Mimi et la Mimi que vous êtes?
Ça c’est vous qui le dites. Maintenant il faudra que l’on applique des sondages pour voir. J’ai des relations très cordiales avec tout le monde. Mais le travail quand on y arrive, il faut lui appliquer le sérieux qu’il faut.
S’il fallait vous définir, comment est la Mimi à la maison, dans la famille ?
Je suis une personne très relaxe, et j’aime beaucoup plaisanter, je pense que je suis une personne affable. Je suis un peu pince sans rire, mais je pense que je suis une personne affable.
Des anecdotes…des preuves que vous êtes taquine ?
C’est difficile de parler de soi-même. Il faudrait peut-être interroger mes amis pour voir. Mais je tiens beaucoup à mes amis. Je n’ai pas beaucoup de nouveaux amis; je n’ai que des amis qui datent de bien longtemps.
Mimi est sentimentale ?
Ah oui oui, nous avons tous nos sentiments, je tiens beaucoup à mes enfants, mes frères et sœurs, mes amis. Je suis un peu sicilienne au bon sens du terme, je suis Saloum-Saloum d’ailleurs plutôt. Mais, c’est ce que l’on a en commun avec les siciliens. On est très communautaire. On arrive à un âge où on est la mère de famille ouverte à ses militants
Il parait que vous êtes trop proche de votre famille surtout de votre maman.
Mais c’est normal, il n’y a pas une personne qui n’est pas proche de sa maman.
Mais avec une particularité qui dit son nom
Moi je cultive effectivement des relations humaines, c’est ce que l’on a de précieux. Maintenant quand il y a des moments de compétition, moi j’ai été sportive, je pense que je suis un bon compétiteur après on revient à la normale. Et c’est ce que j’aimerais bien voir au niveau de la vie politique. Que l’on soit des compétiteurs fair-play, courtois. Cela n’enlèvera en rien notre engagement et nos convictions. J’ai fait beaucoup de sport quand j'étais jeune.
Et votre fille qu'est-ce qu'elle devient? Continue-t-elle à jouer à l'arbitre entre vous et son père Oumar Sarr?
Elle vit à Toronto, maintenant c’est une dame mariée. Elle vit sa vie.
Est-ce que vous avez des nouvelles de son père souvent ?
Oui, vous savez il faut toujours cultiver la courtoisie. Mais cela c’est la vie privée.
Votre migration politique à Kaolack n'est toujours pas bien comprise. Qu'est-ce qu'il y a derrière votre décision?
C’est vous qui parlez de migration, mais on peut militer à plusieurs endroits, je passe toute la semaine Dakar où j’ai de solides amitiés, des homonymes. Kaolack, c’est mes origines. J’y ai commencé l’école, mon grand-père a fondé la ville, mon père et ma mère y sont nés, c’est aussi mes racines ; je ne vois pas d’incompatibilité. Et pour régler la question, je vais faire un jumelage entre les deux villes.
Certaines mauvaise langues disent que c’est parce que vous n’avez pas pu percer à Grand-Yoff, que vous avez préféré Kaolack, plus facile
A Kaolack il y aussi d’anciens Premier ministre. Ce n’est jamais simple nulle part. Et puis, sur Grand-Yoff, le référendum a révélé certaines tendances, mais on ne va pas y revenir. Il y a eu des évolutions. Il n’y a aucune incompatibilité possible entre les deux. D’ailleurs la plupart des habitants de Grand-Yoff sont originaires de la Casamance. S’ils votent à Grand-Yoff ou en Casamance ce n’est pas ce qui est le plus important, mais on élargit la base de sympathie, et on se fait plaisir parce que la politique c’est aussi la liberté.
Le PS votre principal allié de Benno Bokk Yakaar est dans un tourbillon avec Khalifa Sall comme probable challenger de Macky pour 2019. Quelle lecture faites-vous de tout ça?
Cela c’est les affaires internes d’un autre parti, je vais éviter de faire des commentaires. Mais une coalition elle est dynamique, elle vit, elle a ses propres sensibilités. Mais le PS dirigé par son SG Ousmane Tanor Dieng a un compagnonnage loyal avec le Président Macky Sall, les ministres de ce parti travaillent au sein du Gouvernement, à l’Assemblée nationale aussi, il y a cette solidarité. Pour l’instant, c’est ce que l’on peut dire en attendant de voir autre chose, mais je suis optimiste.
Comment vous comprenez les attaques d’Idrissa Seck envers le SG de l’APR
C’est son choix de style, je ne pense pas que ce soit le style le plus en phase avec l’état de l’opinion. Mais c’est son choix personnel, je pense que la politique sous cette forme là est démodée. Mais les citoyens sont plus ouverts, plus lettrés et même ceux qui ne sont jamais allés à l’école ont accès à l’information et souhaitent voir les politiciens débattre des problèmes du pays dans un style qui les met à l’aise. Nous avons une culture très conviviale quoi que l’on dise. Et je pense que les deux sont possibles. On peut être en divergence, en opposition, tout en étant élégant dans les propos. Mais c’est son choix, on verra s’il marche à l’arrivée.
Les deals qu’ils évoluent, les zones d’ombre qui entourent la libération de Karim Wade…
C’est la responsabilité de ces propos. J'ai expliqué ce que je pensais de la libération de Karim Wade qui a purgé la moitié de sa peine. Il reste devoir au Sénégal 138 milliards qu'il devra payer et dont une partie est recouvrée. Il y a eu une pédagogie de l’action qui doit se poursuivre et le Président l’a dit clairement et le Président soutient cette initiative.
Mais peut-on avoir une idée juste de ce qui a été recouvré des mains de Karim Wade?
Mais je sous suggère d’aller voir le jugement. Il est très clair. En terme de condamnation je vous renvoie à la dernière conférence de presse du ministre de la justice qui a détaillé ce qui a été recouvré dont une société de Handling, Ahs qui avait beaucoup de filiales dans plusieurs pays, des espèces sonnantes et trébuchantes à Monaco dont on demande le rapatriement. Cela a été énuméré par le garde des sceaux, peut être que l’on a pas beaucoup communiqué là dessus. Mais la vie ne s’arrête pas à l’affaire Karim Wade, le Gouvernement gouverne, et il y a des avancées importantes dans d’autres secteurs. Dans le domaine de la gouvernance sociale, il y a le PUDC qui est une véritable révolution, je trouve que vous n’avez pas assez publié là-dessus.
300 milliards de FCFA directement injectés dans les infrastructures rurales c’est très important. C’est ce qui explique ce score de 63% au référendum. C’est un signe d’encouragement de la politique du Président. Tout n’est pas parfait c’est clair, mais tout cela doit se consolider, se poursuivre.
Votre parti semble être en léthargie. Qu’est-ce qui explique cette situation?
C’est le parti qui anime le plus la scène politique.
Oui, les réponses aux attaques de part et d’autre
Oui, mais la politique encore une fois ne doit pas se faire du lundi au dimanche. Faudrait peut-être moins de politique et plus de travail. Les militants de l’APR c’est des travailleurs, il faut qu’ils aillent au boulot. La structuration c’est notre style, cela a ses avantages et ses inconvénients. Ses avantages c’est que l’on gagne aux élections...
Oui, mais après deux mandats…
Cela on y arrivera. Gérons le temps qui est encore long, la perspective c’est 7 ans. Prions et en ce moment-là on en discutera. L’APR c’est le parti le plus représentatif. Sur 557 maires nous contrôlons 497 mairies.
Est-ce que ce n’est pas la locomotive Macky Sall ?
Les élections locales ce sont les plus difficiles. C’est des élections de proximité, c’est votre voisin, vos parents et c’est là où les inimitiés, les querelles ancestrales se manifestent. Au contraire c’est là où on affirme les leaderships individuels. Nous avons aussi nos difficultés, c’est vrai que l’on doit faire des efforts en matière de discipline. Mais c’est notre style, le monde est ainsi fait, mais c’est correct, c’est clair et on s’améliore.
S’il y avait des directives à donner, ce serait quoi pour une meilleure amélioration de l’APR?
Ce serait un peu plus de discipline et un peu plus de solidarité. Et je pense que cela c’est par l’expérience. N’oubliez pas que c’est un parti jeune, crée en 2009, et qui arrive au pouvoir avec des militants jeunes. Maintenant il faut travailler sur les difficultés, former davantage nos militants.
Vous avez été nommée envoyée spéciale du Chef de l’Etat, quelques mois après votre départ de la primature. Depuis lors, qu’est-ce l’on peut retenir de votre nouvelle fonction ?
C’est le bilan du Président, c’est une fonction de conseil et de représentant. C’est beaucoup une fonction de conseil de représentation quand c’est le cas. De facilitation, et le tout c’est d’accompagner et d’expliquer sa politique
Mais est-ce que l’on peut avoir votre fiche de poste
Mais c’est ce que je vous explique, c’est un dossier sur lequel je donne mes avis, un avis que je donne directement sans pour autant être sollicitée. Expliquer ses positions parce qu’il ne peut pas toujours le faire. C’est également le représenter, faire de la facilitation. Je suis envoyée spéciale sur des affaire internes et externes. C’est beaucoup de rencontres avec plusieurs groupes, des acteurs interprofessionnels. C’est beaucoup de travail croyez moi.
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