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Éclaircies dans le landernau politique sénégalais (Par Pape Sadio THIAM)

Lundi 10 Avril 2023

Ce que les personnages d’Abdourahmane Diouf, Dethie Fall, Cheikh Tidiane Youm, Ousmane Sonko, Cheikh Tidiane Dièye, le juge Deme, symbolisent dans le renouveau de la classe politique, c’est que la politique ne doit plus être un entrepôt pour les gens qui ne savent pas quoi faire dans la vie ou qui n’ont que l’insulte à la bouche. Au contraire, la politique et la compétence doivent désormais faire bon ménage et s’affiner réciproquement. Pour faire de la politique, il faut désormais être bien formé aux sources de la science, faire valoir une compétence dans sa vie professionnelle et avoir le sens du commerce intellectuel.
 
La rhétorique et l’obstruction dans les débats ont désabusé les Sénégalais et heureusement les chroniqueurs et les journalistes ont senti que le désamour des téléspectateurs vis-à-vis des émissions politiques était dû à cette défaillance. L’audimat de la télé dépend pour beaucoup de la crédibilité ou de la représentativité des invités dans les émissions politiques. Les media sont par conséquent obligés de satisfaire le désir des citoyens d’être plus informés et outillés au lieu d’être divertis par des saltimbanques dont la seule expertise est la polémique stérile.
 
Sous ce rapport, il y a lieu de parier que plus la conscience citoyenne est exigeante, informée, participative au débat, davantage le discours des acteurs politiques doit se mettre à niveau. L’éveil des citoyens est donc un facteur d’émulation, il sert d’aiguillon aux acteurs politiques. C’est aussi un baromètre de la maturité d’une démocratie. 
 
Les spécialistes de la généralité et du discours creux sont, il est vrai sur tous les plateaux télé, mais ils lassent les spectateurs. Les débats de fond constituent une exigence incoercible lorsque les populations (surtout lorsqu’elles sont aiguillonnées par les lanceurs d’alerte et les membres de la société civile) font de l’inquisition quotidienne. Les nouvelles têtes d’affiche de la scène politique ont donc apparemment compris la mission qui s’est incarnée en eux : on ne doit plus faire de la politique avec la tête vide.
 
La connaissance restera toujours le meilleur intrant pour un engagement politique sérieux et viable. L’ère du radotage est par conséquent révolue, parce que l’offre est largement qualitative par-delà la multiplicité des formations politique. Ce sera comme dans la nature : la loi de la sélection naturelle qui sacrifie les plus faibles pour la santé des plus aptes.
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