Dans un monde où l'apparence est souvent privilégiée au détriment de la santé, de nombreuses femmes se tournent vers des méthodes extrêmes pour prendre du poids rapidement. Cette quête d'un corps jugé désirable les pousse à recourir à des produits potentiellement dangereux tels que des produits prohibés, des sirops fabriqués par des vendeurs non qualifiés, des compléments alimentaires, des huiles et d'autres substances douteuses. Un cocktail Molotov qui fascine et attire des femmes de tous les âges de tous les horizons.
La vingtaine, le visage un peu enflé, Soda Sylla, adepte de ces produits, témoigne : “J'ai toujours été très mince, ce qui a impacté ma confiance en moi. J'ai décidé de prendre des compléments pour gagner du poids depuis quelques mois, car je crois que la beauté réside dans des formes harmonieuses et une silhouette attrayante. Pour cela, je suis prête à tout.”
Les motivations qui poussent certaines femmes à utiliser ces produits nocifs pour prendre du poids sont variées et souvent interconnectées. La pression des pairs est souvent déterminante. Dans des cercles d’amies ou au sein de la famille, les commentaires sur le poids et l’apparence peuvent être omniprésents. Une femme peut ressentir le besoin d'utiliser des produits pour prendre du poids, afin de ne pas se sentir exclue ou jugée. Cette dynamique crée un cercle vicieux où la recherche d'approbation sociale prime sur la santé personnelle. Un témoignage poignant de Soda illustre cette réalité : “Depuis mon adolescence, j'ai toujours été la plus mince de mes amies. Un jour, une copine m'a dit que je ressemblais à un ‘squelette’. Cette remarque m'a hantée et elle n'est pas la seule. J'ai commencé à prendre des pilules pour grossir, espérant que cela me rendrait plus belle et désirée.”
Cette stigmatisation engendre un sentiment de honte et d'inadéquation, incitant les femmes à rechercher une transformation rapide. La trentaine, cette jeune dame confirme : “Après ma grossesse, j'ai pris du poids et commencé à suivre des influenceurs sur les réseaux sociaux. Leur image parfaite m’a fait douter de moi. Malgré les encouragements de mon mari, j'ai voulu essayer des compléments alimentaires pour prendre du poids.”
À la recherche de l'acceptation : quand le poids devient une obsession
Dans cette quête permanente de l'acceptation, les médias sociaux jouent un rôle amplificateur extraordinaire. Inondés de publicités promettant des résultats rapides et spectaculaires en un temps record, c'est souvent le lieu où se rencontrent influenceurs, vendeurs, mais aussi consommateurs. Sur le profil d'une de ces vendeuses, une jeune dame promet à ses abonnés qu'en seulement trois jours, ils pourront prendre du poids grâce à l'utilisation de ses produits. Et pour mieux convaincre ses proies, elle leur assure qu'elle-même utilise les mêmes produits. Des allégations souvent non vérifiables et non vérifiées, mais qui poussent beaucoup de jeunes à tomber dans le piège.
Teint clair, taille moyenne, cette consommatrice explique : “Je suis tombée sur une vidéo d'une influenceuse vantant les mérites d'un complément alimentaire pour prendre du poids. Elle était si convaincante que j'ai décidé de l'acheter immédiatement.” Après quelques semaines, elle n'a pas vu les résultats escomptés, plutôt des maux de ventre fréquents. “J'étais déçue et en colère contre moi-même. Maintenant, je réalise que je devrais être plus prudente face à ce que je vois sur les réseaux sociaux. J'aurais aimé avoir accès à des informations fiables avant de faire cet achat”, regrette la jeune fille.
Au-delà du verbe, les vendeuses font souvent recours à des normes de beauté inaccessibles à tous, avec des images de femmes aux formes voluptueuses, fréquemment retouchées. Ce qui incite certaines femmes à recourir à des produits nocifs dans l'espoir de modifier leur apparence. Il faut ajouter à cela les témoignages d'influenceurs et de célébrités créant une illusion de sécurité et d'efficacité. Certaines de nos interlocutrices sont convaincues qu'il n'y a aucun mal dans ces produits. La trentaine, l'une d'elles témoigne : “J'ai décidé de prendre des compléments achetés dans une boutique de cosmétique du quartier pour prendre du poids et je suis convaincue qu'il n'y a aucun risque à utiliser ces produits”, affirme-t-elle avec assurance. Elle mentionne fièrement qu'à force de faire des achats, elle connaît tellement les bons plans pour éviter les arnaques.
Cependant, cette confiance aveugle soulève des questions sur la connaissance réelle des dangers associés à ces pratiques.
Souvent mélangés à des produits de défrisage ou de dépigmentation, ces produits augmentent ainsi les risques d'effets indésirables. Tous ces produits sont largement présents sur les réseaux sociaux et sont vendus en ligne, suscitant des inquiétudes quant à leur qualité et leur impact sur la santé des femmes qui les utilisent. Ces plateformes, bien que facilitant l'accès à l'information, deviennent également des vecteurs de désinformation où des produits nocifs sont promus comme des solutions miracles.
Origine et accessibilité des produits
Une grande partie des produits utilisés pour la prise de poids est vendue par des personnes non qualifiées, qui ne respectent pas les normes de sécurité et de qualité. Ces produits prohibés, souvent importés clandestinement, peuvent contenir des substances nocives qui mettent en danger la santé des consommatrices. Il est également courant de trouver des contrefaçons de compléments alimentaires, notamment à Dakar. Ces produits imitent des marques connues, mais ne contiennent pas les mêmes ingrédients actifs, ce qui peut entraîner des résultats imprévisibles et potentiellement dangereux. Les consommateurs, attirés par des prix bas, ignorent souvent que ces contrefaçons peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé.
Absa, nom d’emprunt pour des raisons de sécurité, témoigne de son expérience : “Je n'ai pas de formation en santé ou en nutrition, juste en e-commerce. Après avoir perdu mon emploi, j'ai vu dans la vente de produits pour la prise de poids une opportunité de survie. Je me procure ces produits auprès de fournisseurs en ligne, mais je ne sais même pas ce qu'il y a dedans. Je les vends sur les réseaux sociaux, car c'est là que je peux atteindre le plus de clients. Chaque jour, je ressens une pression énorme, me demandant si je ne mets pas en danger la santé de mes clientes. Je suis tiraillée entre le besoin de gagner ma vie et la conscience des risques que je fais courir.”
Bien que les pharmacies soient censées être des lieux de confiance, certaines femmes se tournent vers des sirops antihistaminiques sans ordonnance, attirées par leur effet secondaire stimulant l'appétit. Cette pratique soulève un véritable problème de santé publique, car l'automédication peut conduire à des abus et à des complications médicales graves. M. Diam exprime son désespoir : “Je suis souvent confronté à des demandes de clients cherchant des sirops antihistaminiques pour prendre du poids. L'automédication peut mener à des abus et je vois régulièrement des patients souffrant d'effets indésirables graves. Même si j'essaie d'informer mes clients sur les dangers, je ne peux pas toujours contrôler leurs choix d'achat. C'est frustrant, car beaucoup ignorent les conséquences potentielles de leur consommation. Je me sens impuissant face à cette situation et cela me pèse.”
La vingtaine, le visage un peu enflé, Soda Sylla, adepte de ces produits, témoigne : “J'ai toujours été très mince, ce qui a impacté ma confiance en moi. J'ai décidé de prendre des compléments pour gagner du poids depuis quelques mois, car je crois que la beauté réside dans des formes harmonieuses et une silhouette attrayante. Pour cela, je suis prête à tout.”
Les motivations qui poussent certaines femmes à utiliser ces produits nocifs pour prendre du poids sont variées et souvent interconnectées. La pression des pairs est souvent déterminante. Dans des cercles d’amies ou au sein de la famille, les commentaires sur le poids et l’apparence peuvent être omniprésents. Une femme peut ressentir le besoin d'utiliser des produits pour prendre du poids, afin de ne pas se sentir exclue ou jugée. Cette dynamique crée un cercle vicieux où la recherche d'approbation sociale prime sur la santé personnelle. Un témoignage poignant de Soda illustre cette réalité : “Depuis mon adolescence, j'ai toujours été la plus mince de mes amies. Un jour, une copine m'a dit que je ressemblais à un ‘squelette’. Cette remarque m'a hantée et elle n'est pas la seule. J'ai commencé à prendre des pilules pour grossir, espérant que cela me rendrait plus belle et désirée.”
Cette stigmatisation engendre un sentiment de honte et d'inadéquation, incitant les femmes à rechercher une transformation rapide. La trentaine, cette jeune dame confirme : “Après ma grossesse, j'ai pris du poids et commencé à suivre des influenceurs sur les réseaux sociaux. Leur image parfaite m’a fait douter de moi. Malgré les encouragements de mon mari, j'ai voulu essayer des compléments alimentaires pour prendre du poids.”
À la recherche de l'acceptation : quand le poids devient une obsession
Dans cette quête permanente de l'acceptation, les médias sociaux jouent un rôle amplificateur extraordinaire. Inondés de publicités promettant des résultats rapides et spectaculaires en un temps record, c'est souvent le lieu où se rencontrent influenceurs, vendeurs, mais aussi consommateurs. Sur le profil d'une de ces vendeuses, une jeune dame promet à ses abonnés qu'en seulement trois jours, ils pourront prendre du poids grâce à l'utilisation de ses produits. Et pour mieux convaincre ses proies, elle leur assure qu'elle-même utilise les mêmes produits. Des allégations souvent non vérifiables et non vérifiées, mais qui poussent beaucoup de jeunes à tomber dans le piège.
Teint clair, taille moyenne, cette consommatrice explique : “Je suis tombée sur une vidéo d'une influenceuse vantant les mérites d'un complément alimentaire pour prendre du poids. Elle était si convaincante que j'ai décidé de l'acheter immédiatement.” Après quelques semaines, elle n'a pas vu les résultats escomptés, plutôt des maux de ventre fréquents. “J'étais déçue et en colère contre moi-même. Maintenant, je réalise que je devrais être plus prudente face à ce que je vois sur les réseaux sociaux. J'aurais aimé avoir accès à des informations fiables avant de faire cet achat”, regrette la jeune fille.
Au-delà du verbe, les vendeuses font souvent recours à des normes de beauté inaccessibles à tous, avec des images de femmes aux formes voluptueuses, fréquemment retouchées. Ce qui incite certaines femmes à recourir à des produits nocifs dans l'espoir de modifier leur apparence. Il faut ajouter à cela les témoignages d'influenceurs et de célébrités créant une illusion de sécurité et d'efficacité. Certaines de nos interlocutrices sont convaincues qu'il n'y a aucun mal dans ces produits. La trentaine, l'une d'elles témoigne : “J'ai décidé de prendre des compléments achetés dans une boutique de cosmétique du quartier pour prendre du poids et je suis convaincue qu'il n'y a aucun risque à utiliser ces produits”, affirme-t-elle avec assurance. Elle mentionne fièrement qu'à force de faire des achats, elle connaît tellement les bons plans pour éviter les arnaques.
Cependant, cette confiance aveugle soulève des questions sur la connaissance réelle des dangers associés à ces pratiques.
Souvent mélangés à des produits de défrisage ou de dépigmentation, ces produits augmentent ainsi les risques d'effets indésirables. Tous ces produits sont largement présents sur les réseaux sociaux et sont vendus en ligne, suscitant des inquiétudes quant à leur qualité et leur impact sur la santé des femmes qui les utilisent. Ces plateformes, bien que facilitant l'accès à l'information, deviennent également des vecteurs de désinformation où des produits nocifs sont promus comme des solutions miracles.
Origine et accessibilité des produits
Une grande partie des produits utilisés pour la prise de poids est vendue par des personnes non qualifiées, qui ne respectent pas les normes de sécurité et de qualité. Ces produits prohibés, souvent importés clandestinement, peuvent contenir des substances nocives qui mettent en danger la santé des consommatrices. Il est également courant de trouver des contrefaçons de compléments alimentaires, notamment à Dakar. Ces produits imitent des marques connues, mais ne contiennent pas les mêmes ingrédients actifs, ce qui peut entraîner des résultats imprévisibles et potentiellement dangereux. Les consommateurs, attirés par des prix bas, ignorent souvent que ces contrefaçons peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé.
Absa, nom d’emprunt pour des raisons de sécurité, témoigne de son expérience : “Je n'ai pas de formation en santé ou en nutrition, juste en e-commerce. Après avoir perdu mon emploi, j'ai vu dans la vente de produits pour la prise de poids une opportunité de survie. Je me procure ces produits auprès de fournisseurs en ligne, mais je ne sais même pas ce qu'il y a dedans. Je les vends sur les réseaux sociaux, car c'est là que je peux atteindre le plus de clients. Chaque jour, je ressens une pression énorme, me demandant si je ne mets pas en danger la santé de mes clientes. Je suis tiraillée entre le besoin de gagner ma vie et la conscience des risques que je fais courir.”
Bien que les pharmacies soient censées être des lieux de confiance, certaines femmes se tournent vers des sirops antihistaminiques sans ordonnance, attirées par leur effet secondaire stimulant l'appétit. Cette pratique soulève un véritable problème de santé publique, car l'automédication peut conduire à des abus et à des complications médicales graves. M. Diam exprime son désespoir : “Je suis souvent confronté à des demandes de clients cherchant des sirops antihistaminiques pour prendre du poids. L'automédication peut mener à des abus et je vois régulièrement des patients souffrant d'effets indésirables graves. Même si j'essaie d'informer mes clients sur les dangers, je ne peux pas toujours contrôler leurs choix d'achat. C'est frustrant, car beaucoup ignorent les conséquences potentielles de leur consommation. Je me sens impuissant face à cette situation et cela me pèse.”
